On dit « en mai, fais ce qu’il te plaît » et vous le savez, ce qui me plaît, moi, c’est les jeux à tendance horrifique. Je crois qu’il reste encore des vestiges de mon passé de jeune adolescent gothique ! Pour aujourd’hui, j’ai donc décidé de m’attaquer à un jeu très controversé sorti le 20 septembre 2016 et intitulé The Bunker ! Ce jeu a été nominé aux TIGA Awards dans trois catégories : Most Original Game, Best Audio et Game of the Year, mais mérite-t-il tout le bruit qu’il y a eu autour de lui ? On va voir ça !
Ceci n’est pas un jeu vidéo !
Au risque de me faire taper sur les fesses (oh oui, plus fort Mister Grey !) par de nombreux joueurs, je dirai que OUI, ce jeu vaut le détour mais à condition de bien savoir de quoi il s’agit ! C’est la critique majeure qu’on a pu le plus entendre depuis sa sortie, et effectivement, je comprends tous les gens qui ont pu lui faire ce reproche. En effet, il ne s’agit pas vraiment d’un jeu vidéo mais d’un film interactif. « Un peu comme The Vanishing Of Ethan Carter ? » entends-je déjà dans vos têtes ! Et bien ça va encore plus loin car ici on contrôle encore moins le personnage (oui, c’est possible de faire moins), nous avons plutôt affaire à une sorte de Point & Click ultra simplifié où peu de choix sont proposés. L’intérêt du « jeu » peut donc en rebuter plus d’un et j’avoue avoir beaucoup hésité avant de l’acheter moi-même… mais je ne le regrette absolument pas ! Il faut simplement se faire à l’idée qu’il s’agit davantage d’un film amélioré dans lequel le spectateur peut intervenir à certains moments cruciaux.
Adieu les images de synthèse !
Ce qui vient encore plus semer la confusion dans ce jeu, c’est que tout est bien « réel ». Eh oui mes amis, les bandes annonces et images extraites que vous avez vues sont bel et bien du « cours de jeu ». Ici, on n’a pas affaire à des personnages aux corps de synthèse évoluant dans des faux décors, mais à de vrais acteurs dans un décor tout aussi réel (du cinéma quoi !), et c’est exactement ça qui interpelle et fascine dans ce jeu. Beaucoup d’entre vous doivent se souvenir du génialissime Fantasmagoria sorti il y’a vingt ans (ouh… ça nous rajeunit pas tout ça!) où le joueur contrôlait des acteurs humains en surimpression d’un décor en 3D. The Bunker est en quelque sorte son évolution sur le plan technique. Le grand cinéphile en moi a donc énormément apprécié la prouesse technologique, d’autant plus que les décors sont extrêmement bien réalisés.
Je suis seul au monde ?
Pour un jeu qui n’a pas vraiment de gameplay, tout repose donc sur l’atmosphère et l’histoire et là je dois dire que c’est un 20/20 pour moi. Honnêtement, mes hésitations sur le bien-fondé du jeu se sont dissipées dès la scène d’ouverture ! L’histoire ? Le monde tel qu’on le connaît a été atomisé (Par qui ? Pourquoi ? Comment ?), et une poignée de personnes des services armés a trouvé refuge dans un gigantesque bunker qui leur a permis de survivre. On commence le jeu une vingtaine d’années après la tragédie, où un jeune homme assiste au décès de sa mère et se retrouve être la seule personne vivante du bunker. Le joueur, bloqué dans une zone dite sans danger, doit donc suivre une routine bien précise s’il veut survivre et faire en sorte que le bunker continue de fonctionner. Plusieurs jours se passent sans incident jusqu’au moment où un problème technique va forcer notre personnage à devoir explorer l’ensemble de l’habitation et réveiller en lui des phobies et des souvenirs de plus en plus dérangeants. Flashbacks et hallucinations vont se succéder, nous dévoilant petit à petit comment tous les occupants ont disparu. Frissons et retournements de situations sont à prévoir.
The Bunker : quel jeu d’acteur !
Je tiens à féliciter les acteurs qui ont participé à ce jeu car je n’ai noté aucune fausse note dans leurs prestations du début à la fin. Adam Brown, l’acteur principal (jouant également le personnage d’Ori dans la trilogie Le Hobbit) sur qui repose la majeure partie de l’histoire, passe vraiment bien à l’écran ainsi que Sarah Greene, qui joue le rôle de sa mère. Chapeau également à l’équipe du réalisateur car le scénario est vraiment bien ficelé et la tension est montante à tel point qu’on termine le jeu les yeux grands ouverts et les mains tremblantes. Bravo aussi à toute l’équipe technique qui a tourné ce jeu en prise de vues réelles avec une grande dextérité.
Bilan : The Bunker est un véritable OVNI dans l’univers du jeu vidéo actuel. Il va à contre sens de tout ce qui se fait et il réussit à amener le joueur dans une expérience inédite. Avec une histoire prenante, un casting au top et une technique bien maîtrisée, il est pour moi un excellent jeu que je recommanderais à toute personne désirant essayer une aventure différente. À ne pas mettre entre toutes les mains, cela va de soi, car ce jeu est fait pour une audience bien particulière !
La note de la rédaction
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Gameplay - 7/10
7/10
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Durée de vie - 5/10
5/10
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Réalisation - 10/10
10/10
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Scénario - 10/10
10/10
Les plus et les moins
✔︎ Une histoire écrite avec une plume d'or !
✔︎ Le jeu des acteurs.
✔︎ Le principe de jeu.
✔︎ L'originalité générale.
✘ La durée de vie du jeu.
✘ Pas vraiment un "jeu".
✘ Aucun challenge...
6 Responses
Bien content de découvrir ce type de « jeu ».
Est-ce qu’il a des choix qui peuvent changer le déroulement de l’histoire, ou elle est identique quelque soit le joueur ?
Oui c’est un excellent « jeu » ! Il n’y a pas beaucoup de « choix » finalement, (on est loin de « Until Dawn ») c’est plutôt des actions à faire comme dans les Point & Clic normal.
C’est vrai que cela me fait penser aux anciens jeux en full motion vidéo, que ce soit sur micro-ordinateur et ensuite les anciennes consoles comme star wars rebel assault, également du western et tant d’autres car c’est vrai qu’il y en avait quelques-uns( titres) dans le temps. Celui qui était apprécié de tous dans la catégorie dessin animé interactif : dragon’s lair, une prouesse à l’époque.
Quand on voit The bunker, le pas de géant qu’on a fait depuis. C’est un peu dommage que ce genre de jeu soit oublié, en même temps je pense que c’est beaucoup plus de travail qu’un jeu traditionnel, cela demande la perfection et une synchronisation parfaite entre acteur(s) et décor(s).
Tu as bien raison de goûter à tout petit coquinou ^^(réf. : livre)
Haha, mais oui c’est vrai que je regrette un peu de plus voir ce type de jeu sur nos nouvelles consoles. J’avoue que je me suis replongé dans les Phantasmagoria juste après avec fini The Bunker… Nostalgie, quand tu nous tiens XD
Plutôt d’accord avec ton test, même si je ne l’ai pas noté autant (de mémoire, un 6,5/10), j’attendais malgré tout un peu plus de conséquences à mes choix pour plus de fins par exemple, et plus de challenges avec les quelques « énigmes » en mode point & click de la bonne époque. Phantasmagoria par exemple était (de très lointaine mémoire là) plus long et parfois un poil plus hardu. Mais le genre effectue un petit retour, on a eu mi Avril par le même éditeur justement Late Shift, encore en FMV, mais dans une ambiance thriller nocturne à Londres. Et je l’ai préféré en fait.
Encore moins d’interactions (pas de moments point & click), mais beaucoup plus de choix, 7 fins différentes, des chapitres que l’on ne voit pas suivant nos choix, ce qui change vraiment l’aventure. Et le fait que l’on ai un temps très limité pour nos choix et que tout s’enchaîne donne au titre un rythme super… et du coup une durée de vie courte, 1h30 comme un vrai film (mais 7 fins donc on y retourne avec plaisir). Mais comme pour the Bunker, niveau mise en scène, acteurs, ambiance, c’est juste parfait. Je te le conseille donc 🙂
Oui c’est vraiment plus un film qu’un jeu à l’inverse de Phantasmagoria qui lui avait beaucoup d’interactions et d’actions. J’aimerai tellement qu’ils refassent des jeux de ce type à notre époque avec les nouveaux moyens techniques !!!