Depuis un sacré bout de temps, la saga Uncharted occupe une place particulière dans le cœur des joueurs PlayStation. Uncharted, c’est un peu l’équivalent de Mario Kart chez Nintendo, voire Halo chez Microsoft. C’est une licence qui, à un moment donné, a insufflé un souffle nouveau à l’univers vidéoludique. Mais à l’heure où le développeur Naughty Dog cherche à dire ses adieux à Nathan Drake, l’un des héros les plus charismatiques que l’on ait jamais vu dans un jeu vidéo, les fans en délire s’attendent à un dernier opus d’exception, qui clôturera la franchise comme il se doit, le titre parfait donc. Uncharted 4: A Thief’s End réussit-il là où bien d’autres ont échoué ? La réponse dans notre test du jeu quelques jours avant sa sortie officielle.
Une aventure un brin trop familière ?
De manière presque trop étonnante, les premières heures de jeu provoqueront en nous une drôle de sensation. En effet, très tôt dans l’aventure, on se rend compte que ce Uncharted 4: A Thief’s End est à la hauteur de nos espérances. On incarne Nathan Drake comme on avait déjà l’habitude de le faire dans un jeu qui utilise la vue à la troisième personne. Dans une énième chasse aux trésors haletante, on est amené à explorer les ruines d’anciens édifices tout en combattant de vilains méchants. On grimpe aux murs, on tire au pistolet et on s’abrite des rafales ennemies derrière toutes sortes d’abris improvisés. On résout des énigmes, on rencontre des alliés qui nous aident parfois à franchir les plus inaccessibles obstacles et bien évidemment, on fait tout cela dans des lieux de toute beauté. Les niveaux sont linéaires, l’action très théâtrale, voire même dramatique.
Oui, les premières heures de jeu nous semblent étrangement familières, trop familières même. Et même si, désormais, nous sommes en mesure de sélectionner les traits de personnalité de notre personnage – chaque choix que l’on fait a des répercussions sur la suite de l’histoire –, on ne peut pas s’empêcher de penser que tout est trop codifié. Les jeux de très grande qualité suscitent indubitablement de sacrées attentes. Mais après un The Last of Us qui nous a tous pris aux tripes et qui a élevé le jeu vidéo au rang d’art, on reste un petit peu sur notre faim en ce début d’aventure, on se dit même que l’univers inhérent à Drake est finalement un peu fade.
Sam Drake : personnage inédit mais dispensable
Les premiers chapitres du jeu sont donc longs à se mettre en place, quitte à nous rendre soucieux quant à la suite de l’histoire. Il faut dire qu’une scène spectaculaire ou un incroyable rebondissement scénaristique faisait constamment guise d’introduction dans les précédents opus. Uncharted 4: A Thief’s End ne démarre pas sur les chapeaux de roue et cela en surprendra plus d’un. Il faut dire que depuis les événements d’Uncharted 3, Drake est retourné à une vie tout à fait ordinaire. Terminées les chasses aux trésors, le quotidien de notre héros se résume à un job on ne peut plus routinier et à quelques dîners avec son amoureuse Elena. Mais quand Sam le grand frère pointe le bout de son nez, on se dit que ça ne va pas tarder à être le bordel… Le big brother du héros débarque subitement dans sa vie jusqu’alors ô combien paisible. Il lui explique qu’il est menacé par un dangereux et très irascible trafiquant de drogues et que son unique moyen de se tirer d’affaire est de mettre la main sur le trésor d’un pirate oublié. C’est sur ce prétexte que Drake renfilera sa tenue d’Indiana Jones intrépide.
Si l’apparition de Sam Drake permet à Naughty Dog d’injecter un petit peu de sang neuf à son jeu canonique, le nouveau protagoniste a un léger goût insipide. Loin d’être incontournable, il est en réalité très peu captivant et sert simplement d’outil scénaristique dans la mesure où il permet d’affirmer la personnalité des autres personnages. Si l’on ressent toute l’importance que revêt le retour du frère de Drake dans les cinématiques, son implication dans le gameplay est fortement amoindrie, voire même anodine. Sam bredouillera quelques phrases sans goût en arrière-plan et on se dit que sa présence est loin d’être indispensable. Finalement, au rayon des nouveautés, c’est dans le gameplay que de belles choses s’annoncent, la majorité des nouveaux personnages – y compris les méchants – passant littéralement inaperçus.
Un gameplay fraîchement renouvelé !
Le prologue de Uncharted 4: A Thief’s End occupe une place majeure dans le jeu et fait office de long tutoriel, l’objectif étant de nous permettre de facilement prendre en main les nouveaux mécanismes mis en œuvre par les game designers. Car en effet, la véritable nouveauté dans cet opus, c’est bien le gameplay. Les mouvements sont clairement plus dynamiques ! Que vous vous balanciez à une corde, pilotiez une jeep ou escaladiez une falaise, la fluidité de chaque action vous épatera au plus haut point. Les phases d’infiltration ont elles aussi été largement améliorées : Drake peut désormais se dissimuler dans des herbes hautes afin d’échapper au regard de ses ennemis. Depuis cette position, il pourra également les éliminer discrètement. Cette option est la bienvenue et nous change des gun fights habituels, eux aussi toujours plus nerveux et immersifs cependant. Lors des phases de combat, notre aventurier aura l’occasion à plusieurs reprises de s’accrocher à des poutrelles. Cette vue en hauteur lui permettra de marquer ses ennemis les plus distants, de les plaquer au sol en bondissant sur eux ou bien de leur nicher une balle entre les deux yeux tout en voltigeant dans les airs. Ce que l’on appréciera dans ce Uncharted 4: A Thief’s End, c’est que même si les combats restent scriptés, on a vraiment le sentiment de pouvoir jouer dans son propre style. On est seul maître de son aventure.
La référence du photoréalisme sur PS4
Niveau graphismes, qu’on se le dise, on aura rarement vu un jeu aussi beau. À la hauteur de The Order: 1886 ou encore Until Dawn, Uncharted 4: A Thief’s End est exceptionnel sur le plan visuel. Les panoramiques horizontaux toujours autant maîtrisés révèlent des paysages grandioses, les scènes d’action sont terriblement prenantes – vous en aurez probablement le souffle coupé. Dans la catégorie des jeux photoréalistes, on pourra avancer sans problème que Naughty Dog a toutes les chances de remporter la palme d’or, son mode photo venant en plus de cela renforcer l’aspect contemplatif du jeu. Sincèrement, il est difficile de ne pas prendre le cliché d’une montagne baignant dans la lumière dorée d’un de ces couchers du soleil remarquables de l’hémisphère sud après s’être extasié d’un tel spectacle pendant une bonne dizaine de minutes. Pour beaucoup, le mode photo sera plus qu’une simple distraction. Cela sera une occasion de voyager et de découvrir du pays tout en s’improvisant artiste. Comme quoi, le jeu vidéo peut vraiment tout nous faire croire !
Très impressionnantes sont également les expressions faciales des personnages. La motion capture fait le boulot comme il faut et ceux d’entre vous qui avaient déjà un penchant pour l’adorable Elena Fisher seront immanquablement séduits par son sourire rempli de suffisance, son regard incrédule et charmeur, ses petites grimaces joueuses et l’ensemble des traits de son visage qui sont reconstitués de manière admirable et on ne peut plus réaliste. Plus qu’ailleurs, Uncharted 4: A Thief’s End nous permet de lire des émotions sur les visages des personnages. C’est notamment par ce biais que Naughty Dog réussit son storytelling, grâce à un incroyable travail de l’image.
De longues heures de jeu en perspective
Si le jeu propose son lot habituel de quêtes annexes, notamment un bon nombre d’énigmes à résoudre – ce qui sera l’occasion pour Nathan Drake de remplir son carnet de voyage –, c’est bien le mode multijoueur qui occupera le reste de votre temps une fois la trame principale bouclée. Un peu à l’image des génériques de fin des films bollywoodiens, on s’amurera à retrouver l’ensemble du casting de l’histoire dans ce mode compétitif, à la seule différence qu’aucune danse ni chanson ne sont au programme. Les personnages principaux et secondaires y sont tous représentés ; sans surprise, on pourra se battre dans la peau de Nathan, Sam, Elena, Sully, Chloe et tous les autres. Le mode multijoueur, qui n’est pour le moment qu’un embryon de ce qu’il sera plus tard – tout un tas de DLC amélioreront ce mode de jeu gratuitement pendant un an –, est truffé d’options de personnalisation et d’items qui peuvent être débloqués in-game. Le mode PvP n’est pas inintéressant, offre une expérience nouvelle mais ne nous laissera pas une impression remarquable pour autant. À l’heure actuelle, on dénote des problèmes de calibrage et le faible nombre de cartes disponibles ne nous permet pas de juger de sa qualité de manière objective. D’ailleurs, comme on s’en doutait, le multi est graphiquement en-deçà du mode campagne, un peu à l’image d’un certain Tomb Raider en 2013.
Neuf ans après le tout premier Uncharted, Naughty Dog a réussi son pari et est peut-être même parvenu à nous faire oublier que Nathan Drake n’est finalement qu’une Lara Croft bis. Avec Uncharted 4: A Thief’s End, le développeur met un joli point d’honneur à la saga. Si les nouvelles aventures du beau brun mettent un petit peu de temps à se mettre en place, elles finissent tout de même par nous charmer grâce à de très franches innovations en matière de gameplay, des graphismes clairement revus à la hausse et des rebondissements scénaristiques inattendus. Et même si la poignée de personnages inédits et le mode multijoueur ne demeurent pas indispensables, ce dernier Uncharted n’est pas avare en nouveautés. Finalement, il faudra attendre les dernières heures de jeu pour se rendre compte que la série Uncharted avait besoin d’un épisode comme celui-ci pour finir en beauté. Une page vient de se tourner… Les plus et les moins ✔︎ Bordel que c’est beau, magnifique, exceptionnel même ! ✘ Une IA pas réactive voire même plutôt passive…La note de la rédaction
✔︎ Une mise en scène soignée dans les moindres détails.
✔︎ Le parfait équilibrage des différentes phases de jeu.
✔︎ Quelques nouveautés qui plaisent assez franchement.
✘ Une narration qui a du mal à se mettre en place.
7 Responses
Les décors sont sublimes, on s’y croirait vraiment !!!
Cool il me tarde d’avoir le jeu ! Demain normalement 🙂 !
Je ne suis pas d’accord ,la qualité des graphismes en multi est aussi bonne que dans le solo et la fluidité des personnages est vraiment bonne, ça oui. Après, ce genre de jeu en ligne peut devenir vite lassant, une foule de costumes,d’armes, de pouvoirs mystiques, et d’objets se sont rajoutées(depuis), et 3 cartes en plus, relativement intéressantes. Je suis niveau 71,au début il était dit que cela irait jusque niveau 70,ou alors c’est qu’il va jusque 75 comme dans uncharted 3.De toute façon je vais aller sur Battlefield 1.
Puis il ne faut pas oublier que la faiblesse était la durée de vie de la partie solo, et ici on a enfin quelque chose de potable, il aura fallu attendre la fin de cette saga.
Salut l’ami, oui, il s’est passé pas mal de temps depuis, j’imagine que le jeu s’est sérieusement amélioré ! C’est vrai que le solo d’Uncharted 4 est vraiment consistant et le solo pas si mal que cela finalement… Je n’ai pas eu la chance de rejouer au jeu depuis les dernières mises à jour. Alors ce Battlefield 1, que vaut-il ? Moi je vais faire l’impasse dessus je crois…
Je ne l’ai pas encore,d’un jour à l’autre,je dirai ce que le jeu (Battlefield1 a dans le ventre)
Sur uncharted c’est que le solo est ouvert et j’ai envie de dire il y a du décor partout,tandis que le multi les cartes sont petites,du coup on a une impression de moins bien,c’est vrai qu’on ne fait que tourner en rond sur les maps faut dire ^^
Je crois que je vais me laisser tenter pour Noel, la partie multi ne m’intéresse pas vraiment, mais le solo à l’air d’envoyer du pâté. Je viens de finir Rise of the Tomb Raider qui était génial, j’espère avoir les mêmes sensations ici avec cet Uncharted 4.
Salut ! Ça marche, tu nous diras ce que tu penses du jeu 😉
Au plaisir de te revoir sur le site !