Ce n’est un secret pour personne, j’aime réfléchir, j’en prends pour preuve les 42 000 dossiers que je vous ai déjà servis. Bref, tout ce qui est réfléchi, c’est généralement cool, sauf peut-être les verbes, genre « prendre ». Prendre le train, c’est bien, c’est bon pour la planète, faut supporter les gens qui sentent des pieds, mais vous avez l’idée. Par contre, d’aucuns considèreraient que se prendre un train, c’est beaucoup moins bien. Bref, réfléchissez au verbe prendre, et la situation peut devenir désagréable, voire grivoise. J’expliquais ça à Eric l’autre jour, et, comme toujours, il avait la solution. « J’ai un jeu pour toi où tu pourras réfléchir et jouer sur les mots pour sauver des vies », me dit-il tout en me tendant une copie virtuelle pour faire un test d’Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy sur PC, qui, à ma grande surprise n’est pas l’histoire d’une coloc de trois personnes, mais bien de trois jeux en un. Nous remercions bien sûr Capcom pour sa confiance renouvelée !
Un jeu à vocation juridico-humoristique !
Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la franchise Ace Attorney ? Il s’agit nippon ni moins d’une série de jeux japonais de simulation d’avocat. Si l’on devait classer le jeu dans un genre, je suppose que l’on pourrait arguer qu’il s’agit d’un mélange de visual novel et de jeu d’enquête. La série a débuté sur Nintendo DS avec le protagoniste Phoenix Wright. D’un côté, cette série est chère à mon cœur, puisqu’elle a donné lieu à deux anecdotes de localisation, dont l’une a terminé en mème avec des Ramen Burgers sortis tout droit de l’esprit torturé de neutralisateurs en série de traces culturelles. Je vous invite à découvrir ces succulentes anecdotes dans mon dossier sur la culture et la localisation.
Pour en revenir à mon test d’Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy, il s’agit techniquement d’une suite, puisqu’elle fait souvent référence aux Phoenix Wright, mais je vous rassure, les néophytes y trouveront également leur compte. L’histoire est bien écrite, les aficionados seront heureux de repérer les références à la licence, tandis que les autres apprendront à connaitre des personnages attachants et auront peut-être envie de faire les autres opus. Bref, les parties se déroulent souvent un peu de la même manière. Une scénette vous montre un crime, vous avez un client, généralement le suspect principal, et vous devez l’innocenter en menant une enquête (vous êtes un avocat, mais qui se comporte comme un détective). Pour terminer, vous devez défendre votre client lors d’un procès.
Test d’Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy, Ramen ta preuve
La phase d’enquête se déroule comme un Point’n Click, c’est-à-dire que vous progressez dans des tableaux fixes, vous parlez à des gens et tentez de trouver des preuves ou des témoignages que vous pourrez ajouter au dossier en cours. Tout comme dans un Point’n Click, vous pouvez utiliser des objets sur des PNJ pour faire survenir des évènements. Il s’agit naturellement de lire attentivement tous les dialogues, puisque votre rôle en tant qu’avocat, c’est de retenir les plus minuscules des faits, en apparence anodins, pour ensuite les utiliser en procès et montrer qu’un témoin ou un suspect contredit la vérité.
Et Dieu que c’est plaisant ! Peu de jeux à ma connaissance vous font vous sentir comme un tel master mind. Mener l’enquête est généralement captivant, parce que, premièrement, tous les personnages que vous rencontrez sont bien écrits, et deuxièmement, parce que les indices sont souvent cachés de manière élégante au détour de conversations. Parfois, vous remarquez qu’un personnage change de posture ou de comportement lorsqu’il mentionne un élément de l’affaire, et bim, vous êtes soudain détective-avocat-mentaliste.
Cependant, comme tous les jeux de type Point’n Click, ce titre souffre de capilotractation aigüe. En effet, si la plupart des éléments à repérer et les actions à entreprendre sont plutôt logiques, il arrive que le jeu vous demande de remarquer une chose qui semble impossible (que je ne peux vous expliquer sous peine de vous gâcher une partie d’une énigme). En outre, il s’agit ici du portage assez simplet d’un jeu pensé à l’origine pour être joué au stylet, donc l’interface n’est pas toujours des plus plaisantes, sans parler du fait que certains objets à ramasser sont tout simplement cachés par cette même interface. Grâce à la qualité des jeux d’origine, l’expérience n’en est pas gâchée pour autant, la présence d’énigmes loufoques compense le manque de logique par l’humour, et dans un visual novel, l’interface n’entraine pas une trop grande frustration.
Pour conclure, ce test d’Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy était sympathique en dépit du fait qu’il s’agit là d’un simple portage sans grande réflexion sur le médium. Les jeux Ace Attorney sont un mix de visual novel et de Point’n Click plutôt efficaces, et surtout très drôles. Les personnages sont tous attachants, la DA mangaesque ravit les gros weebs que nous sommes, et le jeu parvient à nous accrocher tout du long. Bien qu’il s’agisse techniquement d’une suite, vous n’avez pas besoin d’avoir fait les autres jeux de la licence pour apprécier ces trois épisodes ! Du coup, pas d’objection, foncez y jouer ! Les plus et les moins ✔︎ Une direction artistique toujours aussi efficace. ✘ Un portage un tantinet simplet...La note de la rédaction
✔︎ Un humour qui fait toujours mouche !
✔︎ Des énigmes particulièrement intéressantes.
4 Responses
Je n’ai jamais joué à ce genre de jeu mais je connais.
Ramen Burger, ça me fait penser à Ravensburger, une marque de jouet ^^
On ne peut pas être condamné pour les jeux de mots pourris « nippon ni moins », fais ça en Chine et c’est le goulag !
Haha, t’as capté mon jeu de mots avec Ravensburger 😀
On peut probablement être condamné, mais ça fait des années que je passe entre les mailles du filet xD
Super test PY ! Ce jeu me rappelle de bons souvenirs 😃
J’avoue que je n’avais pas compris ce que les Ramen Burger venaient faire là au début ^^. Mais j’ai trouvé ça marrant !
C’est cool pour les néophytes si y a pas besoin de se retaper les anciens jeux 👍
Merci bien 😀
Oui, les ramens dans Ace Attorney, c’est quelque chose. J’en ai parlé en conférence pas plus tard que cet été 😀