Jeu indé développé par Sindie Games et édité par SOEDESCO, Ian’s Eyes est probablement l’un des jeux survival horror parmi les plus uniques qui soient. Dans ce titre ressemblant à un film de Tim Burton, il ne sera pas question d’admirer les yeux magnifiques du beau et musclé Ian Somerhalder – les filles se reconnaîtront –, mais plutôt de suivre les pérégrinations d’un petit personnage alors qu’il fait sa rentrée dans une nouvelle école plutôt bizarre : Blue Norholm. À l’occasion du centenaire de l’école, tous les élèves se réunissent dans le gymnase de l’établissement pour y regarder un film vieux de plusieurs décennies. Mais au grand dam du petit Ian, la projection se termine en cauchemar : tous les élèves sont transformés en zombies ! À l’exception bien-sûr de notre héros…
Handicap : la force dans la faiblesse
Ce qui est très intéressant dans Ian’s Eyes, c’est que notre protagoniste souffre d’un lourd handicap : il est aveugle. Le fait que Ian soit non-voyant se transforme soudain en immunité : le petit garçon est le seul à ne pas avoir été affecté par la malédiction ! Mais il est bien entendu hors de question de jouer dans la peau d’un enfant privé de l’un de ses sens : c’est le chien guide de Ian que nous contrôlons et c’est cette brave bête qui assure la survie de son maître.
Il faut dire que Ian a une très vague idée de ce qui se passe dans l’école et le joueur lui-même évolue dans une indécision la plus totale. Ian n’est pas le seul à ne pas avoir succombé au sortilège. Le directeur de Blue Norholm a lui aussi été épargné mais ce dernier est un brin trop réservé si vous voyez ce que je veux dire.
Des mécaniques de jeu simples et efficaces
Ce qui m’a plu dans Ian’s Eyes, c’est la prise en main rapide des commandes. Le tout est très simple et spontané. En règle générale, on fait face à un plan d’ensemble et on contrôle le chien guide et son maître alors qu’ils tentent de se déplacer tant bien que mal dans une pièce labyrinthique. Pour aider Ian à rester indemne, le joueur devra généralement séparer le petit garçon de la horde de zombies en attirant les morts-vivants dans la zone souhaitée. Pour ce faire, rien de plus simple : il suffit d’aboyer… et de détaler aussitôt après car la pire des choses serait que le canidé se fasse dévorer ! Cependant, les choses se corsent parfois. En effet, Ian peut faire une crise cardiaque à tout moment si on le laisse trop longtemps tout seul. Aussi, il y a un certain timing à prendre en compte et cela ajoute une touche de difficulté très intéressante au soft.
Des quêtes parfois illogiques et trompeuses…
Malgré tout, le jeu paraît parfois absurde, comme en témoignent certaines énigmes sans queue ni tête. Ou du moins, disons qu’elles ne sont pas très bien intégrées. Il y a par exemple un moment dans l’histoire où le principal dit à Ian qu’il doit aller chercher une clé. La seule sortie que l’on peut prendre est celle menant à la bibliothèque de l’école. Le truc assez illogique, c’est que la fameuse clé se trouve dans des toilettes. Pas les toilettes d’un établissement d’enseignement public, non, plutôt les toilettes d’une chambre d’étudiant, qui est par ailleurs reliée à deux salles de classe ne possédant aucune porte d’entrée. Assez saugrenu vous ne trouvez pas ? La moralité : c’est que la logique est parfois rompue à tel point que cela brise aussi l’immersion. Résignée, je me suis dit que j’allais tenter ma chance à une autre quête mais c’est dommage car ces situations cocasses auraient pu être, je pense, évitées.
Des graphismes vraiment sympathiques
Ian’s Eyes jouit d’une belle direction artistique. Si vous aimez les films de Tim Burton, vous serez aux anges. Personnellement, le jeu me fait beaucoup penser au recueil de poèmes La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires, publié en 1997. Le design des personnages me rappelle certaines des illustrations un peu glauques que l’on peut trouver dans le livre. Ce style visuel très à part entière dessert une ambiance pour le moins funèbre : les murs sont occasionnellement recouverts de sang et les cris stridents qui retentissent au loin viennent confirmer notre première impression. Oui, l’école est bel et bien plongée dans le chaos.
Des doublages qui filent la nausée…
L’une des choses que je n’ai pas apprécié dans ce jeu, c’est l’enregistrement des dialogues. La post-synchronisation est de mauvaise qualité, la faute à des doublages qui ont été réalisés sans conviction. Les voix du narrateur et de Monsieur Bates, le principal de l’établissement, sont très plates et monotones. C’est à se demander si les acteurs ont pris leur rôle à coeur… Vraiment, sur le plan des doublages, le tout est très ennuyant. On a l’impression que les voix off se contentent de réciter un texte et cela dénature encore une fois l’expérience dans son ensemble.
Ian’s Eyes est un jeu de zombies très novateur dans la mesure où il engage le joueur de manière différente. Se glisser dans la peau d’un chien guide faisant tout pour protéger son maître, il fallait le faire et j’ai adoré le concept ! De plus, cette expérience est non seulement divertissante mais aussi corsée : tout le monde pourra se prêter au jeu, mais connaîtra un degré de réussite différent. Ian’s Eyes est à mon sens un jeu vidéo de survival horror très intelligent, bien que pas très effrayant. Il faut dire que toutes les bonnes idées constatées se trouvent ternies par des doublages pitoyables et des énigmes illogiques qui viennent briser l’immersion. Les plus et les moins ✔︎ Des mécanismes vraiment intéressants ! ✘ Des énigmes illogiques et frustrantes.La note de la rédaction
✔︎ Un duo auquel on s’attache rapidement.
✔︎ Une difficulté qui est bien présente.
✘ Des doublages réellement mauvais…
7 Responses
Ouh un autre Survival horror à ajouter à ma liste 😀 ! Le concept semble être très original ! Après il a l’air assez dur ! Si jamais il est soldé sur Steam cet automne, je le prendrais peut être 🙂 !
J’ai essayé récemment Outlast, je l’ai arrêté au bout d’une heure de jeu tellement c’était atroce ! XD Du coup je cherche d’autres Survival Horror à faire car je n’en ai plus (ou du moins ceux que je veux sont encore trop cher et j’attends les soldes steam)!
Merci pour la découverte ! 🙂
Oui hi hi ! Mais tu peux être rassurée ce n’est pas vraiment un jeu d’horreur tu sais… Par contre c’est vrai qu’il est assez difficile ! On est bien dans le schéma du « Die & Retry » (t’as vu comment chui trop balèze en anglais ha ha?). Tu ne voulais pas te prendre Layers of Fear du coup ?
Haha oui je vois ! Pas trop mon type de jeu alors, j’ai tendance à m’énerver assez vite quand je meurs trop souvent ! xD
Oh si Layers of Fear est le jeu qui me tente le plus depuis des semaines, mais il est toujours trop cher sur Steam, je pense que pour Halloween il va être bien soldé, du coup je patiente ^^
Ok ça m’a convaincue, je pense y jouer très prochainement. J’adore ce genre de jeu un peu à la limbo avec un ambience particulière. Et les graphismes ont l’air drôlement chouette! 🙂 Bel article!
Je suis contente que tu aies apprécié le test, et encore plus que tu veuilles jouer au jeu ! J’espère qu’il te plaira 😉
Merci pour la découverte en tout cas. (:
Contente de voir cité « La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires », dont la poésie tordue et macabre est toujours un régal. Le jeu a l’air fun et le concept est original. Je ne pense pas que je serais rebutée par l’illogisme de certaines quêtes, par contre c’est vrai que si le doublage est monotone je serai vite lassée.