Test du jeu belge Baldur’s Gate III sur PC : le renvoi de balle dure

C’est en Belgique et ses confins que comme tous les matins, je somnole dans le train, du Reflet d’acide dans les oreilles, c’est là mon train-train quotidien : me bouger l’arrière-train pour éviter que mon contrat ne prenne fin. Mon contrat se porte bien, donc pas trop besoin de veiller au grain, quel ne fut pas mon bonheur avec le nouveau jeu de Larian Studios entre les mains. Un jeu, un peu de pain, c’est parti pour un test de Baldur’s Gate III, ça va être bien !

Test de Baldur’s Gate III : la Belgique à l’honneur

À moins d’être un hibours et de vivre dans une grotte, Baldur’s Gate III ne vous aura pas échappé, tout le monde est en train d’en parler. Il est loué, encensé, apprécié, voire vénéré, développeurs et joueurs entonnent en cœur la mélodie du bonheur. Le meilleur jeu de l’année, et c’est en Belgique qu’il est né ! Larian Studios sait y faire en matière de RPGs, avec la franchise Divinity, leur originel péché. Eh oui, comme je l’avais mentionné, l’industrie vidéoludique belge est en train de se développer.

Pourtant, le combat n’était pas gagné. Baldur’s Gate est l’une de ces franchises avec laquelle la prudence est de mise, sa communauté nichée se montrerait insoumise. Larian fit peu de cas des inquiétudes, c’est bien le monde qu’il vise. Mus par une envie de bien faire, à l’écoute de leur commu, les développeurs sont venus, ont vu et ont vaincu. Les critiques sont dithyrambiques, le titre est déjà mythique, et là-dedans, il n’y a rien d’inique.

Des possibilités de posses et dés

Mais trêve de banalités, dans ce test de Baldur’s Gate III, je vais vous expliquer pourquoi ce jeu mérite d’être acheté. Premièrement, sa narration, loin de nous prendre pour des cons, est aux petits oignons. Les dialogues, les monologues, le prologue et l’épilogue, tout se déroule sans accroc, voire sans bogue. Peu importe nos réponses, que l’on prenne son temps ou que l’on fonce, nos attentes, Baldur’s Gate les défonce. En effet, le système de dialogue fait son petit effet qui fait plaisir, c’est un fait, et c’est bien fait. Toute décision prise en amont semble avoir des répercussions, que l’on se comporte comme un gentil garçon ou un félon, les mauvaises décisions font par contre parfois mal au fion.

Chez Larian, écrire des personnages est une science, peu importe la séquence, vos protagonistes ont une existence qui leur donne de la contenance. Les PNJ vous connaissent, vous reconnaissent, jusqu’à ce que le tout légèrement ne s’affaisse, c’est dans l’acte trois que ce test de Baldur’s Gate III fait montre de faiblesses. Petites incohérences, mais qui, je vous rassure, n’entachent nullement sa succulence. 

Ce qui est classe, c’est le nombre de classes et de sous-classes qui s’entassent sans jamais boire la tasse, certaines sont cocasses, d’autres badass, mais aucune ne semble bêtasse. Douze classes, quarante-cinq sous-classes, les développeurs ne sont pas des feignasses. Et comme toujours, sur PC, les moddeurs à l’ouvrage mettent du cœur pour nous proposer sans heurt pléthore de sous-classes supplémentaires pour notre plus grand bonheur. Peu importe le choix qui vous échoit, croyez-moi, vous ne le regretterez pas. Toutes les classes, lorsque bien utilisées, ont un grain de sel à apporter, le tout culminant sur un lancer.

Parce que oui, Baldur’s Gate III puise sans jamais s’épuiser dans le puits sans fond qu’est l’univers de Donjons et Dragons. La plupart des interactions ne prennent une conclusion que sur un lancer de dés, les risques, c’est à vous de les peser. S’il est parfois frustrant ou énervant de faire un échec critique sur lequel on tique, c’est inique, il est toujours amusant de voir que votre histoire n’est pas cousue de fil blanc.

Le donjon donne le froid selon le dragon

Mais ce test de Baldur’s Gate III n’a que trop duré. Je pense qu’il est grand temps de parler des affrontements qui, assurément, voire effrontément, mettent à genoux une grande partie des concurrents. Des sorts peuvent être jetés, des barils explosés, des coups d’estoc portés ou des ennemis trompés. Ce monde de possibilités prend avec justesse sa richesse dans la finesse ou la bassesse des actions des joueurs. L’idée étant de toujours avoir une équipe équilibrée. Et si aucun équilibre ne vous sied, alors optez pour l’équipe qui vous plait. Les personnages sont nombreux, aucun ne semble creux, et ils donnent lieu à des combats sulfureux. BG III est un RPG classique au tour par tour, un atour qui m’a convaincu d’un retour à mes premières amours.

Mais que vont dire les poissards ? Un système de dés n’est-il pas surfait ? Comment fais-je pour éviter le coup de poignard du premier tocard sans égard et un brin cabochard qui se croit dans un polar ? Eh bien, la chance peut être contrôlée par une option spécifique, à savoir, le dé karmique, dont l’objectif est d’éviter, à vos opposants, à vous et vos alliés, de trop nombreux mauvais lancers de dés. Les lancers sont ainsi équilibrés, et si vraiment il vous faut pinailler, il reste la solution de sauvegarder avant toute action dont l’un des effets ne serait pas souhaité. 

Et ne faudrait-il pas causer de la difficulté ? S’il y a bien une chose que ce test de Baldur’s Gate III m’a montrée, c’est que le jeu ne se laisse pas facilement apprivoiser. Ce n’est qu’avec de l’énergie que l’expérience se bonifie. Sans connaissance de vos sorts, capacités ou des spécificités de vos ennemis et vos alliés, sans diligence pour lire le jeu et vous y plonger, attendre de la clémence frise l’indécence. La ressource au cœur de ce curieux objet, n’est nullement votre bourse, mais bien les informations et votre érudition. La victoire ne s’arrache qu’à la condition de faire preuve d’un peu d’ambition. À chaque situation ses cogitations et multiples solutions.

En conclusion, ce test de Baldur’s Gate III a été pour moi une révélation. Non seulement m’a-t-il replongé dans une douce nostalgie des jeux d’antan, mais il m’a également bluffé sur ce que l’on peut attendre des jeux d’aujourd’hui. On a trop tendance à s’habituer à ce que les studios sortent des jeux tout cassés, déjà usés avant même d’être lancés. Le jeu est beau, les possibilités semblent infinies, et en dépit de quelques défauts, Larian Studios nous stupéfie.