L’autre jour, je faisais une soupe, et je coupais les légumes. Je fais toujours ce truc qu’on fait toutes et tous, c’est-à-dire une mise en scène de bataille de Yakuzas où les patates et le cèleri se disputent pour savoir si c’est mieux de pousser dans, ou sur, le sol. Bref, après la soupe, j’avais toujours envie de couper des trucs, et c’est là qu’Eric m’a proposé de réaliser un test de Ghostrunner 2, en version physique. Merci au studio One More Level et à l’éditeur 505 Games pour leur confiance ! Spoiler : c’est mieux de pousser dans le sol.
Test de Ghostrunner 2 : la chasse à courre
Ghostrunner, pour celles et ceux qui ne connaissent pas, c’est un FPS qui se déroule dans un univers cyberpunk dans lequel vous incarnez un runner, une sorte de robot/androïde/cyborg/soup-maker dont l’objectif est de terminer les niveaux le plus vite possible. Le principe de la franchise, c’est de vous envoyer de grosses basses, de l’hémoglobine et de gros katanas dans la tronche, le tout de manière extrêmement nerveuse. Il me fallait bien ça après le test de Starfield.
Monde cyberpunk oblige, le jeu tient également un propos sur la société de consommation et la technologie, comme le projet le voulait avec Cyberpunk 2077. Vous vous demandez pourquoi le héros a un katana ? Eh bien c’est simple, parce que l’un des motifs principaux des univers cyberpunk, ce sont justement les références aux cultures asiatiques, en particulier nippones. Le Japon est souvent associé au développement technologique, ce qui explique pourquoi, dans les univers cyberpunk, ce pays s’est développé en tant que superpuissance capitaliste, la technologie dirigeant le monde.
Ce test de Ghostrunner 2 s’est avéré particulièrement plaisant, bien que je doive avouer que je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, la franchise a tendance à complexifier grandement les enjeux, le rôle de la technologie et les rapports entre les personnages. L’idée est visiblement de développer toute une mythologie cybernétique, mais elle demande un peu d’énergie pour être saisie. Deuxièmement, le gros des dialogues importants prend place pendant les phases de gameplay, phases qui demandent énormément de concentration. Ce n’est pas idéal, et j’ai souvent ressenti les conversations comme des bruits m’empêchant de bien performer.
Ninja Fruit, mais avec des gens !
J’aime beaucoup les jeux très nerveux, donc j’ai bien évidemment aimé réaliser ce test de Ghostrunner 2. Le principe est simple, en tant que ninja cybernétique (un runner), vous êtes fort, rapide et possédez quelques gadgets et autres pouvoirs basés sur la technologie. Ainsi, vous pouvez ralentir le temps en réalisant des esquives, lancer des shurikens, utiliser un grappin, découper vos ennemis en petits bits avec votre katana, ou encore déployer une wingsuit (le pur kiff). Le petit twist, c’est qu’il n’y a pas vraiment de point de vie dans le jeu, vous n’êtes pas tout puissant et mourrez en un seul coup.
Les niveaux sont pensés pour faire du parkour (courir sur les murs, faire des glissades en dessous des objets ou des projectiles des ennemis, et j’en passe) et pour être optimisés. Face à vous se trouvent de nombreux ennemis différents, tous possédant des patterns d’attaque propre. Certains vous attaquent au corps-à-corps, d’autres ont des pistolets, des mitraillettes, d’autres sont de gros robots qui balancent une AOE bien vénère en l’air ; bref, avant toute chose, il faut apprendre à connaitre vos ennemis, un peu comme dans les jeux de FromSoftware.
Une fois que l’on connait les patterns, il s’agit d’affiner la maitrise des contrôles. Personnellement, je ne suis pas particulièrement fan des FPS sur console, je suis plutôt clavier-souris, donc il m’a fallu un certain temps et de nombreuses tentatives pour arriver au bout du jeu. Mais même à la manette, le fun est assez vite présent. J’ai adoré voltiger entre les balles des ennemis et les émincer comme des échalotes (oui, j’aime la soupe en hiver, so what?).
Outre les ennemis, ce test de Ghostrunner 2 m’a également donné du câble à retordre dans les phases de plateforme. Au fur et à mesure du jeu, vous obtenez de nouvelles capacités, qui doivent être progressivement combinées pour avancer dans les niveaux. Si, au départ, cela peut sembler difficile, une fois les différentes capacités en tête, on se transforme réellement en habile ninja. Les ennemis et les environnements se complexifient au fil de l’aventure, le jeu mêlant habilement les deux pans. À partir d’un moment, les affrontements relèvent davantage de l’énigme qu’autre chose. En effet, il faut comprendre comment le niveau a été pensé pour performer.
Savez-vous planter les cyborgs, aux modes de chez nous ?
Côté contenu, le jeu est très orienté arcade. Ghostrunner 2, c’est un jeu parfait pour la pratique du speedrunning. On se surprend à retenter encore et encore les mêmes niveaux pour optimiser son temps et en essayant de ne pas se faire toucher. Il est possible de profiter du jeu sans être fan du speedrun, mais c’est vraiment sous cette facette que le jeu excelle. On voit cependant que le jeu tente de plaire aussi à d’autres types de joueurs et joueuses, en cachant par exemple des collectibles dans les niveaux. Je trouve personnellement que cela se marie assez mal avec le penchant nerveux du jeu. Les phases d’exploration cassent le rythme.
Pour les complétionnistes, le jeu contient également de nombreux défis supplémentaires facultatifs consistant à tuer tous les ennemis d’une zone ou de terminer une course d’obstacles. Ces défis vous font gagner des points, que vous pouvez ensuite dépenser pour débloquer de nouveaux pouvoirs et avantages : augmenter de 60 % la distance d’esquive ou réduire le cout en endurance des capacités, par exemple. Ces avantages sont classés en types de puces, types que vous devez prendre en compte pour votre build.
Plus loin dans le jeu, les développeurs ont mis en place une belle synergie des genres. En effet, dans ce test de Ghostrunner 2, j’ai pu jouer à un mode roguelite. Il s’agit ici d’enchainer des petits niveaux virtuels pour débloquer des cosmétiques (aspect du katana et des bras de l’avatar). Les visuels sont plutôt bien réussis et donnent envie d’être débloqués. Le mode roguelite repose sur l’acquisition, soit de vies, soit de capacités. Étant donné que l’on meurt en un seul coup, on est souvent partagé entre l’envie de faire le plein de vies et les pouvoirs et avantages supplémentaires.
Enfin, l’un des ajouts majeurs par rapport au premier opus, c’est la moto : vous vous retrouvez ainsi à parcourir à toute vitesse des autoroutes du futur dans des niveaux spécifiquement pensés pour la moto, vous roulez sur les murs, les plafonds, vous pouvez tirer, faire des jumps, bref, c’est fantastique. L’ajout d’un nouveau mode de transport a été malheureusement trop tentant pour les développeurs, qui se sont dits qu’il était ainsi possible de faire des niveaux plus ouverts et plus grands. Même avec la moto, les environnements ouverts cassent le rythme du jeu pour les joueurs et joueuses classiques. En revanche, je pense que les speedrunners vont s’en donner à cœur joie et tenter de trouver les chemins les plus efficaces.
En conclusion, j’ai beaucoup aimé réaliser ce test de Ghostrunner 2. Le jeu est beau, les musiques sont frénétiques, et les combats hyper nerveux. Même pour moi qui n’aime pas trop jouer aux FPS à la manette, j’ai fini par acquérir assez de maitrise pour bien m’amuser (par contre, on ne peut pas dire que j’ai performé). Je note cependant des faiblesses côté narration, puisque les dialogues les plus importants ont souvent lieu pendant les affrontements et les phases de plateforme. Avec une histoire et un monde aussi complexes, Ghostrunner 2 aurait mérité une narration mieux équilibrée. Les plus et les moins ✔︎ Le retour d'une franchise kiffante ! ✘ Des niveaux ouverts qui cassent le rythme.La note de la rédaction
✔︎ Une esthétique léchée.
✔︎ Un gameplay nerveux.
✔︎ L'ajout de la moto !
✘ Histoire compliquée et narration mal maitrisée.
4 Responses
On l’aura peut-être le premier un jour sur le Playstation +….qui sait. J’avais fait la démo du premier mais sans plus comme impression. Mirror’s edge par contre j’avais adoré , même le dernier opus, au début ce n’est pas fun, mais plus tu progressais dans le jeu, tu finissais par t’amuser.
Bonne année 2024 mon P-Y, bises sur le crâne rempli de cheveux ^^
Le premier est dispo dans l’abonnement PS+ Extra ! En tout cas, il l’était quand j’ai check hier. Mirror’s Edge, sacré jeu !!
Une belle année à toi aussi, Stéphane 😀
Les jeux comme celui là sont de bons défouloirs ! Il me faudrait jouer au premier Ghostrunner pour me faire une idée. Mais je pense pas avoir assez de skill pour tirer profit de tout ce que le jeu a à offrir… 😢
C’est un bon défouloir, mais je dois avouer que j’étais parfois plus énervé après avoir retry 45 fois le même truc qu’avant m’être défoulé xDDD