Il y a quelques jours à peine, Eric m’a gentiment proposé une clé pour Copycat, petit jeu indépendant développé par un studio australien de deux personnes : Spoonful of Wonder. À l’idée de contrôler un chat et de me plonger dans un jeu narratif, tu te doutes que j’étais immédiatement emballée ! Sans plus attendre, j’ai donc brandi mon ROG Ally (partenaire indispensable de toutes mes bonnes sessions de jeu depuis plus d’un an maintenant) et je suis partie à la rencontre de Dawn… Je te raconte tout dans ce test de Copycat, et en profite pour dire un grand merci aux développeurs pour leur confiance !
Test de Copycat : de quoi ça parle ?
On se retrouve dans la peau de Dawn, petit chat de refuge qui va être adopté par Olive, une dame âgée en recherche de compagnie. Tous deux viennent avec leur bagage émotionnel : Olive a perdu son précédent chat et semble avoir des problèmes de santé, Dawn a été abandonné par son ancien foyer et se méfie beaucoup des humains. Le jeu démarre sur une phase d’acclimatation entre les deux protagonistes, l’occasion de glisser quelques phases de mini-jeux qui ponctueront toute cette expérience narrative (qui se termine en trois ou quatre heures). Mais l’histoire ne fait que commencer, et tout le monde n’a pas l’air ravi de cette nouvelle configuration…
Une très jolie patte artistique
Commençons ce test de Copycat par les points forts : la bande-annonce le montre déjà, c’est une jolie réussite visuelle. Pour un jeu conçu par deux personnes, on est vraiment sur une belle qualité de décors et d’animations. Ils se sont inspirés de certains lieux australiens (et j’aime beaucoup les jeux qui célèbrent une région qui leur est chère) et proposent également un beau travail de lumières et d’ambiances qui accompagnent les différents moments forts de l’intrigue. Bien sûr, le chat n’est pas modélisé avec la même précision que des projets plus ambitieux comme Stray, mais on reconnaît bien la gestuelle féline et c’est déjà très appréciable !
En termes de proposition artistique, le jeu se permet également des phases de rêve, qui révèlent les désirs de vie sauvage de Dawn. Tout en polygones, en couleurs vives et en musiques tribales, ces séquences sont également bien réussies, et elles témoignent de l’envie du studio de sortir de la simplicité et de proposer une vraie expérience originale. En tout cas, je me suis régalée sur l’esthétique et l’univers, j’ai aimé découvrir les différents tableaux (quartiers, parcs, forêt, etc.) et je me suis prise d’affection pour ce chat (que j’ai choisi roux) et ses mimiques très reconnaissables. Mention spéciale aux doublages : c’est toujours un bonus vraiment appréciable dans un jeu, et ils s’intègrent bien à l’ensemble !
Un gameplay qui fonctionne plutôt bien
Le gameplay manque parfois de fluidité, mais il propose là aussi de jolies choses pour sortir du pur walking sim et maintenir l’attention des joueurs et joueuses. On a des séquences de QTE (sans trop de pression toutefois, on peut les refaire autant de fois que nécessaire), de la course en évitant les obstacles, des petits jeux de réflexe et surtout pas mal d’exploration et de vagabondage pour faire avancer l’histoire. C’est plutôt une bonne idée pour éviter la monotonie : ne t’attends pas non plus à une grande difficulté ou du défi, on est là avant tout pour découvrir le parcours de Dawn.
Test de Copycat : que dire du scénario ?
On arrive à l’élément central de ce test de Copycat : le scénario. Et là, je suis un peu plus empruntée pour donner mon avis, parce que j’ai des impressions assez contradictoires sur les différents éléments de l’histoire. J’aime beaucoup l’idée de départ, qui tourne autour de l’affreuse réalité de l’abandon des animaux de compagnie, mais aussi plus largement sur le fait de choisir ou non sa famille, de s’ouvrir aux autres, de trouver sa place. On accède aussi à tout un discours en filigrane sur les animaux sauvages, les chats des rues, les chats domestiques, ce qui se passe quand on « libère » un chat qui n’a connu que la vie en intérieur et qui n’a pas du tout les bons réflexes pour survivre dans la nature. On parle des instincts du félin, avec notamment un ingrédient de narration que j’ai particulièrement adoré : le commentateur de documentaires animaliers qui sert de voix off à différentes séquences du jeu, créant de chouettes parallèles entre fauves et chats domestiques.
Par contre, tout ce qui concerne les personnages humains me remplit de perplexité : je ne saurais dire s’ils ont été écrits un peu rapidement, s’ils sont trop caricaturaux, ou si on a vraiment voulu nous montrer les pires représentants de l’espèce humaine, mais leur comportement est globalement scandaleux tout au long du jeu. Entre la fille d’Olive qui a l’air totalement abjecte (avec le chat mais aussi avec sa mère) sans qu’on nous fournisse vraiment de raison, Olive elle-même qui fait des choix vraiment étranges (là aussi, sans qu’on nous laisse voir des preuves tangibles de sénélité, même si ça pourrait être une hypothèse) et les autres habitants de la rue qui ont tous l’air de détester les chats, on se retrouve avec une belle brochette de personnages difficiles à apprécier, ce qui tord forcément un peu le message de fond.
Dans l’ensemble, l’histoire propose quelques twists sympathiques, mais je n’arrive pas à me défaire de l’idée que la flèche a partiellement raté sa cible. Le discours général du jeu me fait penser qu’on devrait ressentir de l’empathie pour Olive et sa fille, mais la dernière partie de l’histoire m’a plutôt énervée contre elles (et donc, l’idée que Dawn finisse par les considérer comme sa famille me laisse un petit goût amer). À l’inverse, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Dawn (et pour les chats en général), ce qui m’apparaît comme une belle réussite, un message fort contre l’abandon des animaux et la réalité de ce qu’ils doivent vivre après qu’on ait refermé la portière de la voiture. D’où ma perplexité, ou du moins mon ambivalence : si le but est de plaider la cause des chats, mission accomplie, si c’est de proposer une jolie histoire de pardon et de confiance regagnée, je suis sceptique.
Quoiqu’il en soit, c’est un joli petit jeu qui laisse présager de belles choses pour ce studio fraîchement créé. Je serais très curieuse que tu te fasses ton propre avis sur le scénario pour qu’on puisse en discuter, et je trouve en tout cas qu’il met vraiment les chats en valeur. Si tu es à la recherche d’un jeu court, narratif, qui fait voyager, et si la bande-annonce t’a fait envie, alors laisse-toi tenter par cette proposition et reviens m’en parler !
Les plus et les moins ✔︎ Très chouette univers artistique. ✘ Est-ce normal que j'aie détesté tous les humains ?La note de la rédaction
✔︎ Cause animale plaidée avec talent !
6 Responses
Si c’est pour trouver une famille pour le chat, la personne doit aimer l’animal. Sinon cela ne sert à rien pour le pauvre chat. Tout quand j’avais recueuilli 3 petits bébés chatons, je leur ai trouvé une famille mais j’ai pris des gens qui les aiment sinon c’était hors de question !
Hélas les humains ne sont pas si bons que ça, il y a « aimer » et « aimer ».
Les animaux que j’ai eu au cours de ma vie, c’était des membres de ma famille, fauteuil, lit , chez d’autre c’est à la niche dehors, chose que je ne ferai jamais. Un animal quand on vit seul, c’est une présence énorme, rien que de la peur de rester chez soi tout seul, qui n’est pas évident si tu vis dans une maison.
Chez moi, les animaux retrouvent le temps de l’égypte antique, où le chat était vénéré. L’avantage c’est que je n’ai pas besoin d’acheter d’animaux, ils attérissent toujours chez moi, ils sentent ça sans doute ^^
J’approche plus facilement qu’une autre personne , un animal qui a peur. Je préfèrre les animaux aux êtres humains.
On est bien d’accord, il faut accueillir l’animal pour les bonnes raisons et s’engager à en prendre soin au-delà des premiers mois de lune de miel !
C’est clair que ça apporte une présence précieuse selon les situations 🙂 Ha ha les chats doivent se sentir bien chez toi, c’est cool !
Salut Coline, une jolie découverte de plus, merci à toi !
Moi aussi j’aime particulièrement les chats. Si je ne peux plus payer les frais de véto du miens je l’enverrai à Stephane 😝
Je te promets de te donner mon avis sur le jeu dans les mois à venir. @ bientôt
Hah ah une bise à ton chat, alors ! Et hâte d’avoir ton avis si tu testes ce jeu 🙂
C’est normal de préférer les animaux aux humains, non ? Trêve de plaisanterie, comme toujours, tu me donnes envie de découvrir un jeu indé. Si je l’avais trouvé sur PlayStation, je l’aurais probablement acheté directement !
Ha ha ils ont quelques arguments en leur faveur en tout cas ! Merci beaucoup pour ton retour 🙂 🙂