Ah les crossovers… Dans le monde des comics et des mangas, on en trouve une pléthore. Certains, bien qu’improbables, rencontrent un franc succès, comme Kingdom Hearts, qui lie à merveille l’univers de Square Enix au monde de Disney. D’autres, par contre, disons-le comme un gentleman, sont franchement chelous, comme les crossovers avec Batman Vs Predator ou Archi mystères et compagnie qui mène l’enquête, aussi sur le Predator. J’attends avec impatience le jour où je pourrai être témoin d’un affrontement dantesque entre Dora l’exploratrice et Freddy Krueger. Bref, j’ai réalisé le test d’Accel World vs Sword Art Online, crossover de deux mangas : Accel World et Sword Art Online.
Réalité virtuelle ou virtualité réelle ?
Si les exemples cités plus haut sont assez incongrus, l’union de ces deux mangas s’avère plutôt logique. En effet, ils partagent le même sujet, tout en le traitant différemment. Dans Sword Art Online, nous suivons les aventures de Kirito, un jeune homme féru de réalité virtuelle. La technologie est tellement perfectionnée, qu’il suffit de mettre un casque, le Nerve Gear, pour être propulsé dans SAO, un jeu VR (j’arbore un air béat tandis que j’écris ces lignes). Seulement voilà, tout ne pouvait pas aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, virtuel ou pas : le créateur du jeu décide de piéger les joueurs et de pimenter un peu les choses. À partir de là, mourir dans le jeu équivaut à mourir pour de vrai !
Accel world, pour sa part, présente à peu près la même technologie. Les gens portent des neuro-linkers, des sortes de colliers qui leur permettent également d’être projetés dans des mondes virtuels. Dans ce manga, nous suivons Haruyuki, un petit bonhomme rondouillard mal dans sa peau en société, mais qui n’a pas son pareil en tant que gameur. Une fille du nom de Kuroyukihime va lui faire découvrir un programme illégal qui lui permettra de se rendre dans le monde accéléré : le Brain Burst. En y combattant les uns contre les autres, les joueurs remportent des points de Burst qu’ils peuvent utiliser dans la vraie vie afin de gagner de précieuses minutes. En effet, une seconde réelle équivaut à 16 minutes et 40 secondes dans le monde accéléré. Bref, ce programme a un lien direct avec la réalité. Les deux mangas ont donc ceci en commun qu’ils traitent tous deux de l’impact du virtuel sur le réel.
J-R1πG
Dans Accel World vs Sword Art Online, les mondes virtuels des deux séries se trouvent réunis par Persona Vabel, un personnage maléfique aux desseins mystérieux. Persona Vabel embobine notre chère Kuroyukihime pour qu’elle attaque Kirito et Asuna, deux personnages de SAO. En réalité, son but était de kidnapper Yui, un PNJ adopté par Kirito et Asuna, car elle est la clé de son plan machiavélique. De cette manière, Persona Vabel pourra prendre le pouvoir en épousant le frère du petit ami de sa cousine au quatrième degré chez sa tante Irma de Bourgogne, la sœur de sa mère au premier degré, décédée au cours d’une séance de parachute aquatique dans les eaux du Lac de Monteynard-Avignonet. Bref, plus sérieusement, si on ne connait pas un minimum les personnages, il n’est pas aisé de suivre l’intrigue. S’ensuit une aventure où les personnages des deux mangas s’allient pour sauver la pauvre Yui.
Les crossovers sont un exercice particulièrement délicat dans la mesure où mêler deux univers aussi riches s’avère pour le moins risqué. Mais, très bon point, Accel World et SAO ont vu le jour de la main du même auteur : Reki Kawahara. Et, après quelques heures, manette en main, force est de constater qu’il a su habilement lier les deux univers par une intrigue intéressante. C’est alors un vrai plaisir de retrouver nos personnages préférés dans une histoire inédite, un vrai plus pour les deux univers. Cependant, comme habillement sous-entendu un peu plus haut, néophytes s’abstenir. Durant ce test d’Accel World vs Sword Art Online, j’ai pu constater le manque de contextualisation. Très peu d’informations sont fournies à propos des personnages et des univers, les références sont la plupart du temps implicites, et les spoilers sont légion.
La vache Kirito jaune
Accel World vs Sword Art Online est donc un plaisir en ce qui concerne l’histoire. Mais qu’en est-il du reste ? Eh bien, rien de bien folichon. Dans ce titre, les joueurs évoluent dans le monde d’ALO (un jeu de SAO) teinté d’éléments du Brain Burst. Dans l’animé, de beaux décors riches en détails donnent corps à un bel univers, et on s’attend à les redécouvrir en jeu, non sans une note de nostalgie anticipée. Cependant, ici, les décors sont désespérément vides et ne sont pas détaillés pour un sou. On trouve bien une maison ou un champ de temps à autre, mais ils ne servent pour ainsi dire à rien. Ils n’ont d’autre utilité que de remplir une map pour le moins famélique. Des packs de mobs sont disséminés çà et là sans logique et sans harmonie. Et, même avec ces décors durement touchés par la crise économique de 2008, j’ai noté de nombreuses chutes de framerate, alors que je joue sur Playstation Pro…
Le joueur peut également se lancer dans des donjons, eux aussi placés de manière aléatoire sur la carte. En comparaison de la tour grandiose de SAO, en jeu, ils ont l’air bien pauvres. Ceux-ci se résument à des labyrinthes faits de murs invisibles et dépourvus de décors. Il s’agit essentiellement de plateformes tristounettes qui flottent dans la vide. Bref, les donjons ne sont pas des plus intéressants. Ce manque de détails et d’éléments aurait pu être partiellement compensé par la bande-son. Cependant, là encore, on peut avoir parfois (souvent) l’impression que les musiques n’existent que parce qu’il fallait bien en mettre. Nombre d’entre elles sont répétitives et agaçantes, quand elles ne sont pas totalement absentes… En effet, certaines cinématiques sont tout simplement dépourvues de sons… Difficile de dire s’il s’agit là de bugs ou d’oublis, mais il ne fait aucun doute que le jeu souffre d’un manque de finition.
Accel World vs Sword Art Online : nous sommes légion !
Concernant les mécaniques de jeux, Accel World vs Sword Art Online s’avère en revanche très riche, voire même trop riche à certains moments. Le nombre de personnages jouables est assez ahurissant : il est possible d’incarner environ 50 personnages ! Chacun d’eux dispose naturellement de son propre éventail de coups et de possibilités de personnalisation. Le gameplay, particulièrement nerveux, repose sur un système d’enchainement des capacités et de changement de personnages en plein combat. Ainsi, les plus énergiques profiteront de combats trépidants. Cependant, comprendre comment jouer n’est pas particulièrement facile, les développeurs pensant probablement que les joueurs ont la science vidéoludique infuse. J’ai moi-même passé de longs moments à me dire que le jeu manquait de dynamisme avant d’enfin comprendre à quel point le changement de personnage en combat est indispensable.
Cependant, ce n’est pas tout de comprendre comment jouer. Maitriser les différentes mécaniques est plus compliqué qu’il n’y parait. Les personnages d’Accel world peuvent faire des sauts énormes et se « téléporter » près des ennemis, et les personnages de SAO ont la capacité de voler. Avec autant de possibilités d’action une fois les nombreuses magies et techniques de combat prises en compte, et avec aussi peu de touches sur la manette, les développeurs ont dû recourir à des associations de boutons. Le problème est que ces associations empiètent les unes sur les autres. Il n’est ainsi pas rare de changer de personnage alors que l’on désire « locker » un adversaire, ou de lancer une capacité à la place de s’envoler, provoquant par là même colère, frustration, dégout de soi, crise de la quarantaine précoce et autres maladies auto-immunes. Enfin, comme dans tout bon J-RPG, il est possible de peaufiner ses techniques ainsi que ses enchainements à outrance, et on a parfois l’impression qu’il faut détenir un BAC + 5 en jeu vidéologie moléculaire pour pouvoir comprendre et retenir toutes les possibilités offertes par ce titre. Il s’agit bien sûr d’un point fort ! Mais, personnellement, la pauvreté technique du jeu m’a tout bonnement empêché de me plonger dans ses mécaniques. En dépit de tout ceci, ce titre m’a plu, mais bien moins pour son statut de jeu que de récit. Seule la trame scénaristique m’a tenu en haleine. Et c’est bien dommage au vu du potentiel énorme de ces deux licences.
Pour conclure ce test d’Accel World vs Sword Art Online, je dirais que nous avons ici affaire à un titre crossover qui s’adresse avant tout aux fans des deux mangas, qu’il lie d’ailleurs très habilement. Là où les néophytes n’y trouveront qu’un titre incompréhensible aux nombreuses faiblesses techniques, les aficionados seront heureux de retrouver leurs personnages favoris. L’on dira donc que tout dépend de la perspective du joueur ! Fan des deux licences ? Foncez !
LA NOTE DE LA RÉDACTION
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Gameplay - 7/10
7/10
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Scénario - 8/10
8/10
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Graphismes - 6/10
6/10
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Bande-son - 6/10
6/10
Les plus et les moins
✔︎ Un vrai plus en termes d'histoire !
✔︎ Une cinquantaine de personnages jouables !
✔︎ Sword Art Online ❤
✘ Techniquement daté...
✘ Trop vide...
✘ Un potentiel inexploité...
5 Responses
LOL il est génial ton test P-Y ton humour fait toujours mouche avec moi :-D. Malheureusement je n’ai pas de BAC + 5 en jeu vidéologie moléculaire et je connais encore moins les deux mangas donc je vais pas trop pouvoir juger. En tout cas si y a des défauts niveau contextualisation je vois pas trop comment le jeu pourrait se vendre ! Ces deux mangas sont si connus que ça ? Car moi j’en ai jamais entendu parler… (suis-je trop vieux ? trop has been ?).
Personnellement, j’ai dû me mettre à jour pour Accel World, que je ne connaissais pas. Par contre, Sword Art Online, je suis un grand fan, même si beaucoup crachent dessus (je ne comprends pas trop pourquoi).
Concernant les perspectives de ventes de ce titre, je dirais qu’il s’agit d’un jeu de niche. Je remarque que ces jeux (inspirés de mangas) sont souvent très appréciés des fans hardcore de mangas et d’animes. J’ai testé par exemple Fate Extella, et je n’ai absolument rien compris xD et je n’ai pas vraiment apprécié le jeu. Pourtant, dans le milieu, beaucoup en disent du bien.
Bref, tout dépend de la perspective du joueur, ainsi que de son bagage vidéoludique et culturel.
Et non, tu n’es pas trop vieux ou trop has been. Il y a tellement de mangas et de jeux vidéo qu’il me parait difficile de tout connaitre :p !
Il existe tellement de manga Bruno que ce n’est pas possible de tous les connaitre, rassure-toi tu n’es pas has been ^^.Ils font tellement de choses dans les mangas, ce que j’ai remarqué c’est que l’école est souvent un élément chez eux. Beaucoup reprennent le collège pour point de départ. Le visage des personnages ont une tendance à être fort proche d’un manga à l’autre. En tout cas je suis admiratif des Japonais, ils ont vraiment l’art de savoir créer des histoires et vendre du rêve. Après dans le jeu vidéo, il est vrai que les jeux sont souvent plats, que ce soit visuel ou le gameplay des personnages trop rigides. Entre un animé et un jeu, il y a un trop gros décalage. Dans un animé cela bouge tout le temps, au contraire du jeu qui lui reste trop statique. C’est peut-être pour ça que le sauce prend moins. Trop de dialogue en général dans leur jeu, là où dans un animé cela en fait ça force.
Je ne connaissais pas les deux mangas non plus.
Décédée au cours d’une séance de parachute aquatique, j’ai commencé à te perdre à ce moment-là, t’es un grand malade hein. ^^
Tu as un sacré humour P-Y, on doit pas s’ennuyer dans des discussions avec toi. ^^
Merci pour ton test complet, c’est toujours bon de savoir ce que vaut ce genre de jeu.
C’est vrai qu’il y a un gros décalage entre les animes et les jeux. Mais de bons portages ne sont pas impossibles, il suffit de regarder la qualité d’un Ni No Kuni et, plus simplement, des jeux de combats naruto.
Personnellement, j’adore regarder des animes, principalement parce que je trouve que les japonais font montre d’une grande pureté et d’une certaine « naïveté » dans leur manière de faire passer des émotions. Du coup, chez moi, les animes font souvent mouche.
Haha, on me dit souvent que je ne suis pas seul dans ma tête xD !
Avec plaisir pour le test !
oui c’est vrai une grande pureté c’est le mot, moi aussi j’aime bien les animés. Il y a plein de bonnes choses comme dans les bouquins.