Été et Dungeons of Hinterberg, pour prolonger les vacances…

C’est la rentrée, et la bonne nouvelle c’est que j’ai signé pour une nouvelle année de chroniques télévisées dans le rendez-vous gaming de la RTS ! Et le démarrage s’est fait sur les chapeaux de roue, puisque j’étais déjà en plateau fin août pour présenter deux jeux sortis cet été et que j’ai beaucoup aimés : Été et Dungeons of Hinterberg. L’un nous fait découvrir Montréal, l’autre nous emmène dans les Alpes autrichiennes, de quoi prolonger les vacances avec encore un peu de voyage et d’exploration.

Été

Premier jeu du studio Impossible, Été nous propose de prendre nos pinceaux et notre palette de couleurs pour arpenter les rues de Montréal. Ambiance détendue, récréative, rythme qui s’adapte à chacun, attends-toi à une expérience de jeu tout à fait charmante et reposante. On a différentes phases de gameplay, qu’on peut approfondir selon nos envies : les décorateurs en herbe chineront à la recherche des plus beaux meubles pour agrémenter leur intérieur, les peintres amateurs s’appliqueront à produire des toiles (pour les vendre ou pour satisfaire les requêtes des habitants), et les explorateurs choisiront plutôt de parcourir les différents environnements proposés pour leur redonner leurs couleurs. Car oui, en début de jeu, tout le décor est totalement blanc !

J’ai beaucoup aimé cet effet visuel, qui traduit la manière dont le peintre capture ce qui l’entoure pour nourrir ses oeuvres. On est loin des jeux à la Drawn to Life qui imaginent un monde privé de ses couleurs et un héros qui doit les restaurer : ici, il devient rapidement clair que les autres personnages voient le monde « normalement », et que notre vision est le témoin du fait que dans notre cas, tout reste à observer. En baladant sa souris autour de soi, on va donc rétablir les tons originaux de chaque objet, et par la même occasion l’ajouter à notre catalogue de formes (dont on peut ensuite se servir pour composer des toiles). De mon côté, c’est la partie du gameplay que j’ai préférée, et j’ai pris un plaisir fou à fouiller dans tous les recoins des sept quartiers pour colorer tout ce que je trouvais. 

C’est globalement un jeu vraiment original, autant dans son atmosphère que dans sa proposition de gameplay. L’histoire se développe tranquillement, l’accomplissement des quêtes nous permet de débloquer des couleurs supplémentaires, des boutiques pour meubler notre intérieur ou encore de chouettes surprises comme la possibilité de faire des graffitis sur les murs. Je trouve ce titre généreux dans ce qu’il propose, joli visuellement, très agréable dans sa progression et adapté pour différents âges, une jolie réussite !

Dungeons of Hinterberg

Toujours dans un esprit de voyage, mais avec une ambiance bien différente : Dungeons of Hinterberg, ses donjons et ses intrigues de village. Développé par Microbird Games et sponsorisé par des aides nationales autrichiennes, ce titre est une excellente surprise avec une proposition originale, un visuel qui déboîte et un grand souci du détail. Le point de départ ? Luisa décide d’échapper à sa routine et de tester ses limites en allant explorer les fameux donjons du petit village d’Hinterberg, apparus magiquement quelques années plus tôt et faisant désormais la richesse de la région. Vingt-cinq donjons, quatre régions avec des pouvoirs magiques différents, et une flopée de touristes prêts à affronter tous les dangers pour se sentir vivants. 

La comparaison à Zelda est inévitable quand on prononce le mot « donjon », et il est vrai que certaines énigmes font penser à la licence culte. Néanmoins, une des forces de ce jeu est la capacité de se renouveler à chaque donjon, avec une variété folle dans les types d’aventure qu’on va vivre aux côtés de Luisa. Qu’on soit équipé d’un snowboard ou d’un cube gélatineux, il va falloir faire preuve de malice pour battre les ennemis qui nous attendent, résoudre les puzzles et devenir une aventurière accomplie.

Chaque journée se découpe en quatre périodes : le matin, où l’on choisit la région à explorer ; le midi, où l’on se balade dans ladite région à la recherche de donjons à valider ; l’après-midi, où l’on tente de finir le donjon choisi ; et le soir, où l’on se balade dans Hinterberg pour faire notre shopping, améliorer nos équipements et passer du temps avec les différents habitants pour faire progresser certaines amitiés. Ce mélange d’action et de simulation de vie fonctionne étonnamment bien, et la cerise sur le gâteau, c’est tout le scénario qui prend de l’ampleur progressivement, avec un discours sur le tourisme de masse et son effet sur les traditions de la région… Je me suis régalée de bout en bout !

Dans les deux cas, la proposition artistique est vraiment réussie, et elle dépeint bien l’ambiance des lieux où sont ancrés ces jeux. Chacun à sa manière, Été et Dungeons of Hinterberg offrent des expériences immersives, sans pression temporelle, avec une forme de liberté laissée à chacun sur la façon de remplir les objectifs et le programme de chaque journée. On y rencontre beaucoup de personnages hauts en couleurs, on s’évade pour quelques heures, et on profite de l’abondance de contenu et de la générosité des deux studios, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour que ces titres soient complets et satisfaisants. Si tu connais ces jeux, je serais très curieuse d’avoir ton avis !