Tu te souviens peut-être de Urban Myth Dissolution Center, dont j’avais eu l’occasion de parler lors de mes repérages de la Gamescom 2024. La démo m’avait tapé dans l’œil et j’étais très curieuse de voir ce que donnerait la version intégrale. De plus, ce jeu est développé par Hakaba Bunko, à qui on doit déjà la sympathique trilogie des Makoto Wakaido’s Case Files, que j’ai découverte avec plaisir l’année dernière. Bref, lorsque Eric m’a déniché une clé pour ce jeu, j’étais ravie ! Merci à Shueisha Games pour leur confiance, c’est parti pour mon test de Urban Myth Dissolution Center !
Urban Myth Dissolution Center, de quoi ça parle ?
Dans le jeu vidéo japonais Urban Myth Dissolution Center, tu incarnes la jeune Azami qui se découvre d’étranges pouvoirs de clairvoyance. En d’autres termes, elle est capable de voir des réminiscences du passé (sous forme de spectres pas toujours rassurants), et cette incroyable capacité va lui permettre de rejoindre un centre spécialisé dans les enquêtes paranormales et les légendes urbaines. Par le biais de six affaires captivantes et énigmatiques, tu vas donc te confronter à des histoires étranges, et découvrir bien vite que les pires cauchemars n’ont parfois rien de surnaturel.

Au niveau du gameplay, il faut t’attendre à un jeu essentiellement narratif, avec bien sûr quelques déductions à faire mais surtout beaucoup de boîtes de dialogue et de fouille méthodique. Le côté purement puzzle est moins développé que dans la plupart des jeux d’enquête, et on alterne entre des phases d’investigation, de l’exploration des réseaux sociaux pour traquer les rumeurs et des moments où il faudra reconstituer des phrases complètes pour débloquer des raisonnements.
Une jolie claque visuelle !
Ce n’est pas un scoop, je suis tout à fait sensible au pixel art lorsqu’il est soigné, et ici, on peut dire que je me suis régalée. Les cinématiques fonctionnent vraiment bien, avec de beaux plans rapprochés, des paysages somptueux et une identité visuelle marquée. Le jeu est tout en déclinaisons de bleu, à part les éléments surnaturels d’un rouge qui contraste bien avec l’ensemble. On a aussi droit à tout un glossaire des légendes urbaines, illustrées de très belle manière, à des sortes de cartes de tarot du plus bel effet… Bref, je tiens à souligner la qualité de la patte graphique, qui installe immédiatement une ambiance particulière et qui donne beaucoup de caractère à ce jeu.

J’ai aussi beaucoup aimé la chanson qui accompagne chaque cinématique de fin d’affaire : rythmée, épique, avec tout ce qu’il faut de drama pour coller parfaitement à l’atmosphère du jeu, c’était un plaisir de retomber dessus à chaque fois que j’élucidais un mystère. De manière générale, toute la bande-son est agréable, bien ancrée dans les codes des visual novels à la Phoenix Wright, familière sans être trop dominante, et énigmatique juste comme il faut. Tu l’auras compris, j’ai été charmée par l’enveloppe visuelle et sonore de ce titre, et c’est un gros point fort de ce test de Urban Myth Dissolution Center.
Des histoires peu interactives mais savoureuses
J’aimais beaucoup l’idée d’explorer des légendes urbaines et d’enquêter sur la possibilité qu’il s’agisse de mises en scène. Dans les différentes affaires, on va rencontrer certains concepts familiers comme les doppelgängers, mais aussi de sinistres histoires d’homme sous le lit ou de monde souterrain dont on ne revient jamais. Le terrain de prédilection de ces histoires, c’est bien évidemment les rumeurs, et j’ai trouvé vraiment malin d’intégrer des phases où on explore un genre de Twitter virtuel pour remonter le fil de certains ragots. C’est également l’occasion de thématiser les dangers des réseaux sociaux et la nonchalance avec laquelle certaines personnes dévoilent publiquement des informations confidentielles. Le mélange de tous ces concepts est tout à fait bien amené.

En démarrant ce test de Urban Myth Dissolution Center, j’ai eu un poil de frustration de ne pas avoir les mains plus libres pour mener mon enquête. Je le disais déjà plus haut, le jeu est entièrement dirigé, et on peut traverser l’histoire en se contentant d’enchaîner les dialogues et d’épuiser toutes les options si l’on n’a pas envie de réfléchir. En même temps, il est toujours compliqué de construire un jeu vidéo d’enquête qui permette de vérifier efficacement que les joueurs et joueuses ont eu les bonnes déductions sans imposer une manière unique de réfléchir. Ici, on a choisi de rendre le jeu très accessible, et c’est ensuite à toi de placer le curseur et de te challenger (ou non) à mesure que l’histoire se déploie. Une fois mes attentes calibrées, j’ai pu me laisser promener agréablement et j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les différentes affaires !
Test de Urban Myth Dissolution Center : un sans-faute ?
Il y a quand même un petit point qui me chiffonne à l’issue de la douzaine d’heures nécessaires à terminer une partie : en filigrane des différentes affaires, une intrigue plus large se construit, et sa résolution m’a prise de court. Je ne dévoilerai évidemment rien de la fin, mais j’ai eu la sensation que le twist manquait de contexte pour déployer toute son efficacité, et que, du coup, ça tombait un peu comme un cheveu dans la soupe. Avec le temps, je pense que je retiendrai sûrement les différentes histoires de légendes urbaines et pas tellement la trame globale. J’attendais pourtant le dénouement avec impatience…

Si on laisse de côté cette petite contrariété finale, je pense que ce jeu a toutes les chances de plaire à un public prêt à lire beaucoup de texte et attiré par les thématiques abordées dans ce test de Urban Myth Dissolution Center. Il faut quand même avoir un sérieux penchant pour les visual novels, sinon tu risques de t’ennuyer devant l’aspect très linéaire du jeu ! De mon côté, je suis friande de jeux d’enquête un poil plus interactifs et davantage axés sur les énigmes, mais j’ai quand même passé un très bon moment en compagnie de cette riche palette de personnages et des affaires très chouettes que le jeu propose.
En bref, ce test de Urban Myth Dissolution Center est une très jolie surprise pour moi. Je ne pense pas qu’il conviendra à tous les types de joueurs et joueuses, alors je préfère insister sur l’abondance de textes et la linéarité pour que tu saches dans quoi tu t’embarques. Si tu aimes les visual novels, les légendes urbaines et le pixel art de qualité, tu devrais néanmoins passer un très bon moment avec ce jeu, qui propose un contenu généreux et qui a été fait avec passion ! Et n’hésite pas à me raconter ton expérience si tu te lances, je serai tout à fait disposée à débattre de la fin dans les commentaires…! Les plus et les moins ✔︎ Super direction artistique léchée ! ✘ La fin un poil décevante...La note de la rédaction
✔︎ Beaucoup de légendes urbaines abordées.
✔︎ Les histoires sont très chouettes !
✘ Une expérience très linéaire !
4 réponses
Merci pour ce test ma chère Coline ! Le jeu a une vraie identité et une ambiance bien travaillée on dirait ! Cela dit, ce n’est pas trop mon style de jeu, donc je ne pense pas me laisser tenter…
Mais pour ceux qui aiment les expériences originales et un peu dérangeantes (c’est vrai que mine de rien ils n’inspirent pas confiance ces spectres ^^), ça a l’air d’être une belle découverte !
Je comprends, c’est un genre assez niche 🙂 Mais il a une vraie identité, oui !
Ce n’est pas pour moi, je ne suis pas fan des tonnes de dialogue.
Le pixel art est pas mal du tout, ça donne un cachet au jeu et ce que tu en dis, c’est qu’il doit être bon. Ceux qui aiment ce genre-là seront ravi.
ah oui, là c’est essentiellement du texte dans tous les sens ! J’aime beaucoup son identité visuelle aussi !