Test de Selfloss : des émotions, des puzzles et plein de baleines !

J’attendais depuis plusieurs mois la sortie de Selfloss : édité par Merge Games (Bramble: The Mountain King, Spirit of the North) ainsi que par Maximum Entertainment qui a permis la sortie d’une édition physique, et développé par la petite équipe de Goodwin Games au Kazakhstan, ce jeu semblait avoir tout pour me plaire. Un petit projet porté par des passionnés, des énigmes, des émotions, une direction artistique aux petits oignons… C’est donc tout naturellement que j’ai profité de la Gamescom pour rencontrer les éditeurs, jouer à la démo et obtenir une clé. Et nous voilà, un petit mois plus tard, pour livrer ce test de Selfloss et voir si les promesses sont tenues ! Merci à l’équipe pour sa confiance !

Test de Selfloss : un folklore fascinant

Premièrement, Selfloss s’inspire à la fois de la culture slave et de contes islandais pour proposer un voyage unique, mystique et atmosphérique. Le vieux Kazimir, dont on découvrira le passé tout au long du jeu, sait pratiquer le rituel du selfloss qui accompagne les personnes en deuil. Son voyage sera ponctué de rencontres et de luttes contre les miasmes, un mal généralisé qui semble ronger la terre progressivement.

En termes de gameplay, ce jeu est un mélange d’aventure, d’exploration et d’énigmes, agrémenté de quelques combats. On parcourt différents niveaux, dans des cadres variés, ce qui permet à la fois un renouvellement de l’esthétique et un périmètre raisonnable pour l’exploration et la recherche de secrets dissimulés un peu partout. En s’écartant des objectifs principaux pour voir tout ce que les niveaux proposent, on trouve des cartes qui donnent beaucoup d’informations sur le lore, les personnages et les mythes rencontrés.

Un gameplay perfectible mais original

L’outil principal de Kazimir, c’est son bâton qui projette de la lumière. On peut s’en servir de plusieurs manières : en pointant les ennemis avec le joystick, en concentrant le rayon pour envoyer une attaque plus puissante, ou même en plantant le bâton dans le sol, ce qui permet de contrôler indépendamment la lumière et les déplacements de Kazimir avec les deux joysticks simultanés (à l’instar de Brothers: A Tale of Two Sons). La prise en main est exigeante, mais ces différents usages permettent de jolies résolutions d’énigmes.

Ce test de Selfloss ne serait pas tout à fait honnête si je passais sous le tapis la lenteur de Kazimir. Eh oui, forcément, on contrôle un vieil homme, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il gambade dans tous les sens. Mais je refuse d’en tenir rigueur au jeu, parce que ça participe à l’atmosphère pesante et que ça n’empêche pas de prendre du plaisir. Cette maniabilité peut poser quelques difficultés dans les phases plus actives (par exemple, lorsqu’on doit affronter des boss sans se faire toucher par des rayons), mais elles restent peu nombreuses et faisables en quelques essais. En-dehors de ça, on a aussi la possibilité de naviguer sur notre petite barque, ce qui fonctionne tout à fait bien.

Test de Selfloss : entre deuil et écologie

Je dirais que l’essence de Selfloss tient dans son ambiance bien particulière, et dans la profondeur des sujets qu’il aborde. Même si la surface est composée d’énigmes et de sympathiques side quests, toute l’expérience de jeu est imprégnée de thématiques fortes comme le deuil et la préservation de l’environnement. Les personnages ont tous fait face à une forme de perte, Kazimir lui-même est dans une quête de reconstruction, et les décors sont régulièrement composés de baleines échouées, d’animaux à moitié rongés par les miasmes ou d’habitations en ruines, ce qui renforce les messages avec efficacité.

Selfloss est un jeu qui colle à la peau : sans forcer son propos avec des ficelles trop évidentes ou tire-larmes, il installe une atmosphère marquante, qui te distrait avec des puzzles tout en laissant agir ses décors, son folklore et sa musique. Et ça fonctionne extrêmement bien. J’ai adoré la taille des niveaux, qui permet une exploration méticuleuse sans perdre le fil et avec la bonne dose de challenge. J’ai adoré cette identité visuelle et sonore, cette histoire qu’on devine par des rêves, des bouts de dialogue et des miettes de contes. J’ai adoré la générosité de son contenu, de sa durée de vie, cette passion qui s’exprime dans chaque choix de design et de direction artistique. C’est un parfait exemple de jeu indépendant, dans tout ce que ça implique, et je le trouve vraiment réussi.

Tu l’auras compris, ce test de Selfloss est une réussite en ce qui me concerne. Ce jeu vient taper exactement dans ce qui me plaît, et j’y ai consacré de longues sessions concentrées et méthodiques pour nettoyer les niveaux au mieux. Si l’atmosphère de la bande-annonce te charme et si tu vibres au rythme de la magnifique bande-son, alors tu devrais trouver ton bonheur dans ce titre aussi beau que mélancolique. Et comme d’habitude, passe me dire bonjour dans les commentaires si tu veux partager ton avis !