Test de Lost Records: Bloom & Rage, life can be so strange…

Notre test inédit de Lost Records: Bloom & Rage sur PS5, suite spirituelle des Life is Strange canoniques de DON'T NOD.

Sorti le mardi 18 février 2025, Lost Records: Bloom & Rage marque possiblement le grand retour de DON’T NOD à ce qu’il sait faire de mieux : les récits immersifs, portés par des personnages forts et des choix narratifs très engageants. Après avoir mis un terme à sa collaboration avec Square Enix sur la licence Life is Strange, le studio français a ouvert une antenne à Montréal en 2020 pour développer de nouvelles expériences narratives. Et c’est justement Bloom & Rage qui inaugure cette nouvelle ère, avec l’ambition de poser les bases d’un univers encore plus vaste ! Présenté comme un héritier spirituel de Life is Strange, ce jeu nous ramène en 1995, où quatre amies inséparables passent un premier (et dernier) été ensemble… avant qu’un événement mystérieux ne vienne tout bouleverser ! Mais cette toute première création de la nouvelle licence de DON’T NOD réussit-elle à capturer la magie et l’émotion qui ont fait le succès des jeux Life is Strange ? Verdict dans mon test de Lost Records: Bloom & Rage, lequel a été réalisé sur PS5 Pro au moyen d’une version presse, grâce à la gentillesse de nos amis de chez DON’T NOD. Big up à eux !


Note importante : ce test porte exclusivement sur la première partie du jeu, baptisée « Bloom ». La seconde partie, « Rage », sortira le 15 avril 2025. Ce test sera par conséquent mis à jour à une date ultérieure, afin d’y incorporer mes impressions quant à la partie 2.


Lost Records : une pour toutes, toutes pour une

Les fans des jeux Life is Strange s’en doutent, Lost Records: Bloom & Rage est un jeu vidéo narratif aux relents fantastiques, probablement ce que DON’T NOD a fait de mieux jusqu’à aujourd’hui ! Le joueur est plongé dans la ville fictive de Velvet Cove, quelque part dans le Michigan, dans la peau d’une adolescente très sensible et introvertie, Swann. L’histoire du jeu suit en effet quatre anciennes acolytes – l’héroïne ainsi que Nora, Autumn et Kat – qui, après avoir partagé un été inoubliable en 1995, se retrouvent vingt-sept ans plus tard pour affronter un terrible secret qu’elles avaient juré d’enterrer à jamais. 

review de Lost Records: Bloom & Rage
Les panoramas du jeu sont de toute beauté.

D’office, dans ce test de Lost Records: Bloom & Rage, je tiens à mettre en évidence le fait que le jeu nous plonge dans deux époques distinctes. D’un côté, nous évoluons dans le présent, où les quatre copines, désormais adultes, se retrouvent de façon assez troublante après quasiment trois décennies de silence assourdissant. Et puis de l’autre, à travers des flashbacks qui m’ont énormément fait penser à ceux de l’excellente série Yellowjackets, nous plongeons au cœur de leur adolescence, à l’époque où leur destin s’est, semble-t-il, vraisemblablement joué. En bref, à travers cette structure narrative, le jeu alterne entre la nostalgie du passé et les révélations du présent, tout en offrant au joueur la possibilité de reconstituer peu à peu les pièces d’un puzzle aux mystères profondément enfouis.

Bloom & Rage, ou le portrait de la génération Y

Durant mon test de Lost Records: Bloom & Rage, j’ai pu constater à quel point le jeu est une réussite sur le plan visuel. Dans la lignée des Life is Strange canoniques, DON’T NOD Montréal a su insuffler une identité graphique forte mêlant réalisme et direction artistique stylisée. Les décors, en particulier les paysages, sont extrêmement immersifs, et sont baignés d’une lumière très chaleureuse, la palette de couleurs semblant évoluer selon l’époque. Ainsi, des tons vifs et saturés caractérisent notre voyage dans les années 1990, lesquels contrastent avec une ambiance plus sombre et mélancolique dans le présent.

Lost Records: Bloom & Rage, l'avis de JSUG.com !
Le jeu n’est pas dénué de filles sexy qui plairont aux mâles alpha.

Il faut le reconnaître, DON’T NOD a brillamment tiré parti de l’Unreal Engine 5. Toutefois, lors de mon test, j’ai rencontré quelques problèmes d’affichage, notamment sur certaines textures, comme les vêtements des personnages, dont le niveau de détail semble parfois trop exigeant. Ceci étant dit, ces légers couacs restent anecdotiques et seront sans doute rapidement corrigés par de futures mises à jour.

Le Tamagotchi dans Lost Records: Bloom & Rage
Le Tamagotchi, véritable symbole des 90’s !

L’esthétique de Bloom & Rage parlera tout particulièrement à la génération Y, ces adultes d’aujourd’hui qui ont grandi dans les années 1990 (dont moi, je me fais vieux…). Lost Records regorge en effet de références qui parleront directement à cette tranche d’âge : posters de groupes cultes, cassettes audio à rembobiner au crayon, Tamagotchis, et j’en passe. En vérité, chaque élément du décor semble conçu pour être fouillé de la tête aux pieds, et éveiller la nostalgie ! D’ailleurs, le décor rappelle les grandes heures de Nirvana, The Smashing Pumpkins ou encore Mazzy Star. Parmi les autres clins d’œil culturels du jeu : Ça de Stephen King, X-Files et, tenez-vous bien, Sliders : Les Mondes Parallèles ! DON’T NOD a ma gratitude éternelle pour avoir mentionné ma série préférée dans son jeu !

Test de Lost Records: Bloom & Rage, quid du gameplay ?

Lost Records: Bloom & Rage s’inscrit dans la pure tradition des jeux narratifs de DON’T NOD, avec une approche centrée sur l’exploration, les choix et leurs conséquences. Mais comme je vous l’avais expliqué lors de mon entretien avec Michel Koch, Luc Baghadoust et Jean-Luc Cano à la Gamescom, contrairement aux Life is Strange – où l’histoire pouvait être vécue à travers plusieurs personnages –, ici, le joueur n’incarne que Swann, et ce afin de garantir un attachement plus profond à son point de vue.

test de Lost Records: Bloom & Rage by JSUG.com
Le jeu nous propose plusieurs moments poétiques.

Le cœur du gameplay repose sur l’exploration et les interactions avec l’environnement. Munie d’un caméscope offert pas son père, Swann peut fouiller les lieux, examiner des objets chargés de souvenirs et discuter avec les autres personnages pour en apprendre davantage sur leur histoire commune. Comme dans les précédents jeux du studio, les dialogues jouent un rôle central dans Lost Records, et chaque choix peut influencer les relations entre les protagonistes ainsi que l’évolution du récit. On notera toutefois que Lost Records est dénué de mécanique véritablement fantastique ou surnaturelle (pour rappel, Life is Strange premier du nom avait son rewind, tandis que le petit Daniel dans Life is Strange 2 faisait l’étalage de pouvoirs de psychokinésie redoutables). Lost Records: Bloom & Rage mise sur une approche plus réaliste et intimiste, et ici, le surnaturel n’a que pour vocation d’instaurer une ambiance. Quant aux décisions prises par le joueur, celles-ci sont supposées s’ancrer dans une logique avant tout émotionnelle et psychologique.

critique de Lost Records: Bloom & Rage
Des héroïnes adultes belles et distinguées.

Bien que ce type de jeu fasse partie de l’ADN de DON’T NOD, je dois avouer que durant mon test de Lost Records: Bloom & Rage, l’omniprésence des dialogues et le manque de diversité des interactions m’ont laissé une impression de linéarité. Hormis l’utilisation du caméscope, qui constitue l’un des rares éléments interactifs du jeu, l’expérience repose avant tout sur les échanges entre les personnages. Certes, quelques mini-jeux, puzzles environnementaux et mécaniques de déduction viennent ponctuer l’aventure, mais à mon goût, ces derniers restent trop peu nombreux pour dynamiser le rythme du jeu…

DON’T NOD vous présente : Life is Stranger Things

Impossible de conclure ce test de Lost Records: Bloom & Rage, sans parler de l’histoire du jeu (et sans vous spoiler, mais je vais essayer de ne pas le faire). Vous l’aurez sans doute compris, l’intrigue repose sur un savant mélange de drame, de nostalgie et de mystère. Ce que j’ai tout particulièrement apprécié, c’est que la narration met en exergue les états d’âme et préoccupations propres aux ados des années 1990, à des années-lumière de l’hyperconnectivité d’aujourd’hui. À cette époque, l’amitié et les expériences se vivaient à fond, pleinement dans l’instant ! Afin de nous plonger dans son histoire, Lost Records: Bloom & Rage utilise une mise en scène cinématographique, où chaque plan semble avoir été minutieusement travaillé pour accentuer les diverses émotions des personnages. Les expressions faciales, les jeux de lumière et la mise en scène des dialogues contribuent à donner une dimension «  film indépendant » à l’ensemble. À noter que les voix et sous-titres en français n’étaient pas disponibles dans la version que j’ai testée.

Bloody Mary dans Lost Records: Bloom & Rage
Le moment le plus flippant du jeu en ce qui me concerne !

Malheureusement, j’ai trouvé que la construction de l’histoire est assez « molle du genou ». Sur les 5 ou 6 heures qu’il m’a fallues pour boucler la première partie, je dirais que je n’ai commencé à être happé que vers la fin. En effet, d’une part, Lost Records: Bloom & Rage met beaucoup de temps à poser son intrigue. Et d’une autre, j’ai eu du mal à m’identifier aux adolescentes (ce qui est normal, je suis un adulte qui approche de la quarantaine). Pourtant, l’alternance entre les deux époques se fait de manière fluide, et parvient à accentuer le contraste entre l’insouciance de l’adolescence et la dure réalité de l’âge adulte, mais je regrette un manque de suspense et de tension. Il n’y a que vers la fin que l’histoire s’emballe, et que l’impact émotionnel commence vraiment à se faire sentir.

Les choix dans Lost Records: Bloom & Rage
Vos choix ont de l’importance et influent sur la fin du jeu.

En ce qui concerne le surnaturel dans le jeu, certaines scènes laissent entendre que le secret des héroïnes pourrait dépasser le cadre du simple drame humain… Des visions troublantes, des phénomènes inexpliqués ou encore l’influence d’un élément mystique sur leur passé semblent jalonner l’intrigue. Comme dans les Life is Strange, le surnaturel sert probablement de métaphore aux émotions des protagonistes dans Lost Records, qui n’hésite pas à jouer sur cette frontière à peine perceptible entre réalité et fantastique.


Avec Lost Records: Bloom & Rage, DON’T NOD signe un retour aux sources en proposant une aventure narrative chargée de nostalgie et d’émotions. Porté par une mise en scène soignée et une ambiance très 90’s qui parlera aux joueurs de la génération Y, le jeu explore avec sensibilité les liens d’amitié et les souvenirs enfouis. Pourtant, malgré un potentiel indéniable, cette première partie peine à maintenir un réel souffle narratif, la faute à un rythme parfois trop contemplatif et à un suspense qui tarde à s’installer. Reste à voir si la seconde partie, « Rage », saura intensifier le mystère et offrir une conclusion à la hauteur de nos attentes. Verdict final dans deux mois, en avril prochain !

La note de la rédaction
  • Gameplay - 7/10
    7/10
  • Durée de vie - 8/10
    8/10
  • Graphisme - 9/10
    9/10
  • Scénario - 8/10
    8/10

Les plus et les moins

✔︎ Une incroyable identité visuelle !
✔︎ Les nombreuses références aux 90's.
✔︎ Le contraste et l'alternance des époques.
✔︎ La mise en scène cinématographique.

✘ Un gameplay efficace mais redondant.
✘ Une histoire qui a du mal à décoller ?

8.0/10

PARTAGER SUR :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
Email

Publications suggérées

10 réponses

  1. J’adore le choix du titre de ton article ! 😉

    Vraiment, le boss de JSUG écrit peu de tests de JV mais quand il le fait il ne fait pas semblant 👍

    Ton test répond à toutes les questions que je me suis posé. Malheureusement je ne suis pas sûr qu’une nouvelle histoire d’ados arrivera à m’emballer…

    Mais comme je peux avoir le jeu gratos sur le PS plus je lui donnerai quand même une chance !

    1. Merci beaucoup, ça fait super plaisir à lire ! 😊 J’essaie toujours d’être le plus complet possible dans mes tests, donc ravi que ça réponde à tes questions.

      Je comprends totalement ton ressenti, une histoire centrée sur des ados, ce n’est pas forcément ce qui attire le plus à notre âge… Après, l’ambiance et la mise en scène sont vraiment soignées, donc ça vaut le coup de tenter, surtout si tu peux l’avoir gratuitement sur le PS Plus ! Tu me diras ce que t’en penses quand tu l’auras testé. 😉

  2. J’y jouerai certainement malgré la mise en garde, je me doute bien des points négatifs.

    Et puis je ferai l’autre aussi même si ce n’est pas don’t nod qu’il l’a réalisé.

  3. Que dire, si vous êtes fans des jeux narratif c’est a dire vos choix ont un impact sur le jeu, faîtes le mais sans hésitation. Je l’ai installé sans savoir se que cétait et j’ai tous simplement adoré y jouer. Les personnages, les décors, I’histoire, le gameplay, tout est parfait. Je l’ai fini en 6h et j’ai hâte de l’épisode 2 en avril. Je ne peux pas attendre c’est un jeu tout simplement exceptionnel. Vous, qui lisez cet avis, faîte le, vous serez pas déçu. Il est gratuit avec le ps + extra en plus, une raison de plus d’y jouer.

    Je ne peux seulement vous le recommander, vraiment, il ny a pas de point négatif, voir très très peux. Jouez y, laisse vous emporter, et vous verrez la beauté d’un jeu tout simplement magnifique.

    1. Super retour ! Ça fait plaisir de voir un tel enthousiasme pour Lost Records: Bloom & Rage ! 😃 C’est vrai que l’ambiance et l’histoire ont un charme particulier, et si on accroche, l’immersion est totale.

      Je suis curieux de voir comment l’épisode 2 va conclure l’histoire… Tu as fait quels choix principaux dans Bloom ? Hâte d’en discuter avec toi ! 😊

    2. J’ai trouvé que le jeu avait un côté « Before the Storm » pour le côté très « buddy » games.

      Chose que j’avais apprécié dans ce dernier.

      Très bon test pour un excellent jeu 🙂

      1. Merci beaucoup ! 😊 C’est vrai que Before the Storm avait cette vibe très centrée sur l’amitié, et Lost Records joue aussi beaucoup sur cet aspect. Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans le jeu ? Un moment ou un personnage en particulier ?

  4. C’est une superbe critique Eric ! Et ça donne envie de laisser vraiment une chance à Lost Records : les retours que j’ai eus sur LIS : Double Exposure ne m’ont pas vraiment emballée, ce qui faisait que je me méfiais un peu des nouvelles sorties Don’t Nod (True Colors ne m’avait pas totalement plu non plus). Mais c’est agréable de voir qu’ils gardent l’esprit adolescence, émotions à fond et nostagique de LIS, tout en permettant d’avoir des héroïnes en partie adultes et un retour à une identité visuelle plus stylisée. Ca donne clairement plus envie et j’attendrai ton retour sur le 2e épisode avec plaisir (y en aura-t-il 5 comme pour les précédents jeux ?). Franchement, ce sera bien si le studio revient à sa force première avec cet opus.

    1. Hello Hauntya, merci beaucoup pour ton retour qui fait chaud au cœur !

      Eh bien j’ai le regret de te dire que comme 90 % des joueurs, tu es tombée dans le piège en ce qui concerne Double Exposure et True Colors : DON’T NOD n’a rien à voir avec ces deux jeux, c’est un autre développeur, Deck Nine Games, qui a bossé dessus.

      Il faut savoir que DON’T NOD s’est complètement désolidarisé de Square Enix, qui est à présent le seul propriétaire de la licence Life is Strange. C’est pourquoi DON’T NOD a lancé sa nouvelle IP, Lost Records, et que je n’ai d’ailleurs mentionné que les Life is Strange « canoniques » dans mon test !

      J’ai donc envie de te dire que si tu as kiffé Life is Strange 1 et 2, tu vas forcément aimer Bloom & Rage. Personnellement, je pense que la partie 2 ne pourra être que meilleure.

      Pour répondre à ta question, le format épisodique se limite à deux parties ici. Mais il y aura d’autres jeux Lost Records dans le futur, avec des personnages différents.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je suis un gameur.com utilise des cookies. En poursuivant votre navigation sur ce site web, vous acceptez leur utilisation. Plus d’informations

Conformément au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et à la loi nationale en vigueur, vous êtes informés que vos données font l'objet de traitements. Pour plus d'informations, vous êtes invité à consulter les mentions légales et conditions d'utilisation du site, qui déterminent notamment quelles données sont collectées et traitées, dans quelles finalités (dont des activités de marketing et de prospection), qui en sont les destinataires et quelle est la durée de conservation. Les droits dont vous disposez ainsi que les modalités d'exercice de ceux-ci y sont également exposés.

Fermer