Test de Blue Prince (PC) : le génie à l’état pur, tout simplement !

Tu te souviens quand j’ai joué à Knights and Bikes et que tout JSUG était envahi de références à ce titre pendant des mois ? Bon, eh bien j’ai été sympa, j’ai laissé tout le monde tranquille pendant quelques années, mais je crois que j’ai trouvé ma nouvelle obsession. Le jeu qui sera Top 1 des jeux indé en fin d’année (et on est en avril, imagine l’aplomb), mais aussi gagnant des JSUG Awards (et ceci fait office d’avertissement pour le reste de l’équipe, vous êtes pas prêts pour mon lobbying), bref, le prochain titre dont je vais bassiner tout le monde pour les prochaines années : Blue Prince. Il y avait déjà quelques indices quand j’ai pu toucher à la démo pendant la Gamescom, il était d’ailleurs tout en haut de mon repérage de jeux indé post-salon… Et ça y est, j’ai passé deux semaines à dévorer ce titre de génie (un immense merci à Raw Fury), il est temps que je convertisse la Terre entière à ce jeu : place à mon test (tout à fait nuancé) de Blue Prince !

Le concept de génie

Je ne sais même pas par où commencer pour t’expliquer à quel point ce jeu vidéo est monstrueux. En gros, tu es le jeune héritier d’un type assez fantasque, qui accepte de léguer son domaine à condition que tu trouves la mystérieuse quarante-sixième pièce du manoir de Mount Holly. Muni d’une jauge d’énergie pour la journée (sous la forme d’un nombre de pas) et d’une carte du manoir qu’il va falloir compléter au fur et à mesure, tu entames ton exploration… À l’ouverture de chaque nouvelle porte, trois salles te sont proposées, et c’est toi qui choisis comment composer ce drôle de manoir pour profiter des contenus des pièces (qui cachent parfois des objets importants, des ressources ou des puzzles) en évitant de produire des culs-de-sac.

C’est là que ça se complique… Plus tu progresses vers le nord (et potentiellement vers la mystérieuse quarante-sixième pièce), plus tu risques de tomber sur des portes fermées à clé, ou qui nécessitent un badge. Il va falloir gérer ton stock de clés, d’argent, de gemmes et d’énergie si tu ne veux pas te retrouver coincé ou épuisé et ainsi mettre brusquement fin à cette journée. Parce que demain, au réveil, toutes les pièces auront bougé et tu devras recommencer méticuleusement ton inspection. Eh oui, jour après jour, tu vas réaliser que certaines pièces se répondent, se combinent. Que leur emplacement sur la carte n’est pas toujours anodin. Que certaines énigmes s’étalent sur tout le manoir. Et c’est le moment où tu pars chercher un carnet de notes, parce que crois-moi, tu vas avoir besoin de garder une trace de toutes tes découvertes.

L’univers de génie

Pour croiser jeu d’énigmes et rogue-lite, il fallait déjà une certaine dose d’audace. Mais ce qui m’a fait définitivement basculer du côté passionné de la force, c’est toute la dimension narrative qui s’ajoute à cette excellente base. Parce que oui, figure-toi que dans Blue Prince, il y a également une histoire, un contexte, un passé à déterrer, bref, toute une surcouche de jeu qui apparaît quand tu crois que tu as pris tes marques. Tu sais, ce moment où tu penses avoir découvert toutes les strates d’un titre, et où tu réalises qu’il y en a encore une que tu ne soupçonnais pas et qui transforme ton expérience ? Eh bien j’ai eu ce sentiment à plusieurs reprises dans mon test de Blue Prince, cette impression de pouvoir dézoomer encore sans jamais épuiser son potentiel.

À bien y réfléchir, c’est un sentiment que j’associe justement aux jeux d’énigme (quand on relie tous les points et qu’on découvre le puzzle dans le puzzle) mais aussi aux rogue-lite (par exemple dans Hades, quand on arrive une première fois au bout du parcours et qu’on comprend que le jeu est loin d’être fini), et c’est peut-être une des raisons qui expliquent que le mariage entre ces deux genres fonctionne aussi bien. Quoiqu’il en soit, j’étais absolument ravie de découvrir progressivement le magnifique univers de Blue Prince, à coups d’extraits de livres historiques, de journaux intimes des employés de maison, de lettres laissées au fond d’un bureau, bref, de tous ces objets qui communiquent avec toi pendant la partie et te font oublier l’absolue solitude de cette exploration.

Test de Blue Prince : le coup de génie

En vérité, je suis assez embêtée pour rédiger ce test de Blue Prince, parce que j’ai envie de décortiquer tout ce qui fait que j’adore ce jeu, mais plus j’en parle, plus je te prive de la magie de la découverte. Alors maintenant que j’en ai esquissé les contours, autorise-moi à rester discrète sur les détails d’équilibrage, les anecdotes, les surprises, le type d’énigmes, et même le gameplay dans une certaine mesure. Si tu as l’habitude des jeux d’énigmes, fais-moi confiance, celui-ci est vraiment très bien dosé. Pour ma part, je suis loin d’avoir tout découvert (en tout cas, c’est ce que je devine), mais j’ai pu atteindre le générique de fin sans aide extérieure (ce qui aurait été compliqué étant donné que j’ai eu la chance de le tester plusieurs semaines avant sa sortie) et sans trouver le tout trop simple ou décevant !

Dire que je n’ai même pas encore parlé de la direction artistique ! J’adore l’atmosphère de ce manoir, la nature qui l’entoure, l’esthétique des différentes pièces, les bruits et sons, les ambiances… C’est un lieu qui invite à l’exploration, qui donne envie de fouiller, qui trouve le juste équilibre entre décorations et lisibilité des espaces, ce qui nous permet de savoir immédiatement ce qui est manipulable et ce qui fait partie du décor. Tu l’auras largement compris à ce stade, je ne vois pas quoi reprocher à ce jeu qui m’a bluffée, émerveillée, tenue en haleine, fait réfléchir, passionnée de bout en bout. Il y a quand même un bémol pour nos contrées francophones, et il me semble malheureusement difficile à contourner : le jeu n’est disponible qu’en anglais. Et honnêtement, la nature de certaines énigmes me fait grandement douter de la faisabilité d’une traduction, ou du moins la tâche sera corsée. Mais j’espère qu’après tout ce discours dithyrambique, tu ne laisseras pas ce ridicule point de détail se transformer en obstacle, et que tu envisageras sérieusement de te mettre à l’anglais si ton niveau n’est pas suffisant pour apprécier ce jeu de génie (ça y est, je suis totalement en roue libre, il est temps d’arrêter ce test de Blue Prince).

Bref, on est en avril et j’ai trouvé mon jeu de l’année. Et je souhaite bien du courage aux autres jeux qui voudraient me faire changer d’avis avant Noël. Au moment où j’écris ce test de Blue Prince, je n’ai qu’une hâte : que les gens se l’approprient, que des forums se créent et que je puisse suivre les investigations des uns et des autres pour m’aider à voir tous les secrets qui m’échappent encore. Si ton niveau d’anglais est plutôt bon et si tu aimes les puzzles, les vieux manoirs et les secrets de famille, il faut absolument que tu te procures Blue Prince et que tu partes à la découverte de ce titre phénoménal. Je sais à quel point il est rare de tomber sur des jeux d’énigmes qui transforment le genre et je suis tellement contente que ce jeu en fasse partie, qu’il ait tenu toutes ses promesses ! Allez, file donc l’essayer, et surtout, reviens m’en parler dans les commentaires, avec tout l’enthousiasme qu’il ne manquera pas de te procurer, bien évidemment !