BROKEN MIND sur Switch : travail colossal pour un beau résultat !

Nous l’avons annoncé sur JSUG il y a quelques jours, BROKEN MIND, le nouveau jeu signé 2BAD Games vient de sortir sur Switch, Xbox One, Xbox Series, PS4 et PS5. J’ai eu la chance de pouvoir y jouer, je vais donc commencer par remercier chaleureusement Tony De Lucia (qui nous a déjà fait confiance pour ses précédents jeux 2URVIVE et BRUTAL RAGE). Car oui, il s’agit d’un projet en solo, et je suis toujours très admirative de ce genre d’initiatives titanesques. Alors, le résultat est-il satisfaisant ? La réponse tout de suite dans ce test de BROKEN MIND !

Tout démarre avec une disparition : celle de Laura, une adolescente qui était en live sur Internet au moment de son enlèvement. L’affaire est confiée à un enquêteur qui semble lui-même traîner quelques casseroles, et c’est le point de départ d’un jeu à mi-chemin entre action, narration et ambiance inquiétante. Le jeu se présente comme un survival horror, mais il conviendra très bien aux plus sensibles, en n’insistant pas sur des mécaniques de jump scare ou des scènes trop graphiques. Le scénario te fera passer par des phases d’exploration et des phases de combat, pour progresser linéairement dans ton enquête et découvrir le fin mot de l’histoire !

BROKEN MIND et sa narration créative

Je suis très agréablement surprise par ce titre, qui est tombé au bon moment : j’avais du mal à jouer depuis quelque temps (je n’ai pas fait grand-chose depuis Tunic, à vrai dire) et ce jeu qui te met tout de suite dans le bain, qui se finit en quelques heures et dont on sent qu’il a été fait avec passion était la formule idéale pour me remettre en selle. J’aime particulièrement l’aspect créatif de la narration : on a des rêves, des souvenirs, des moments dans le présent… Mais ce que j’ai préféré dans ce test de BROKEN MIND, c’est le live durant lequel Laura disparaît, et qu’on peut vivre aux premières loges en contrôlant le personnage. C’était une super idée, joliment exécutée et qui met bien dans l’ambiance.

Pour parler du scénario en lui-même, il fonctionne plutôt bien, avec des ingrédients que j’ai pu retrouver dans d’autres thrillers (parce que je suis une grande consommatrice de romans noirs à mes heures perdues) mais qui sont bien amenés et qui permettent des variations tout à fait sympathiques dans le gameplay. Tu auras donc quelques phases d’enquête (pas trop compliquées mais assez chouettes), des combats qui te permettent de frapper ou de tirer (pour autant que tu aies des munitions), et quelques objets cachés si tu as une âme de collectionneur ! Le tout pour une durée de vie tout à fait correcte, environ 3 heures de jeu qui permettent de bien développer l’histoire sans tomber dans quelque chose de trop répétitif.

Une difficulté pensée avec soin

Un autre point que j’aimerais souligner dans ce test de BROKEN MIND, c’est la difficulté du jeu, notamment celle des combats que j’ai trouvé bien dosée. Certains combats m’ont bien fait suer, et j’ai vraiment pu constater que même s’il y a assez peu d’actions à disposition pour attaquer ou se défendre, on a quand même une petite marge de progression qui fait que j’ai pu de mieux en mieux anticiper les actions des ennemis et que j’ai vu une amélioration dans mes réactions. Et c’était une très bonne surprise, parce que j’ai tendance à bourriner sans réfléchir et que ça ne suffisait clairement pas pour venir à bout de certains chapitres !

Au début du jeu, tu peux choisir ton niveau de difficulté, ainsi qu’un mode narratif si tu veux simplement profiter du scénario. Pour l’instant, il n’est pas possible de le modifier en cours de partie, mais il semblerait que ça puisse faire l’objet d’une prochaine mise à jour. En l’état, je me suis parfois retrouvée dans des situations délicates, où le point de sauvegarde m’avait enregistré une vie très basse juste avant une rencontre avec des ennemis (que j’étais donc obligée d’affronter sans me prendre de coup), et j’aurais aimé pouvoir lâchement basculer en mode histoire, mais j’ai fini par m’en sortir quand même avec un peu d’acharnement, ce qui est plutôt cool !

Un travail titanesque en solo !

Je ne peux pas conclure ce test de Broken Mind sans parler du travail colossal qui a été fait en solo et à la main par Tony De Lucia. Comme il l’explique en interview, 1 000 dessins ont été réalisés sur cinq ans pour donner vie à ce jeu, et le rendu fonctionne très bien avec l’ambiance de l’histoire. Au niveau du son, il a fait appel à un compositeur pour les musiques ainsi qu’à des doubleurs pour les différents dialogues, et là aussi je trouve le résultat très propre, cohérent et soigné. Je n’ose pas imaginer le temps qu’il a fallu pour passer par toutes les étapes de création et production de ce jeu, mais c’est ce genre d’initiatives qui font que j’aime la sphère indépendante.

Alors bien sûr, certains détails me chiffonnent un peu plus, comme ces points de sauvegarde à l’ancienne qui nous figent dans un état (de santé et d’équipement) parfois critique, ces cinématiques qu’on ne peut pas passer quand on recommence une séquence, la scène de la course-poursuite que j’ai dû recommencer en boucle, mais ce n’est pas ce qui me reste après avoir terminé le jeu, et j’ai surtout envie de me concentrer sur la qualité générale d’un titre qui sent bon la passion et le souci du détail.

En bref, c’est un test de BROKEN MIND plutôt enthousiaste que je te livre, parce que j’ai été très agréablement surprise par ce jeu et qu’il est tombé pile au bon moment pour moi. Si tu aimes les histoires un peu sinistres, l’action et le mystère, si les dessins à la main te charment et que tu es sensible à la démarche de ce titre, si tu veux un jeu plutôt court mais bien équilibré, alors j’espère que tu te laisseras tenter et que ça te donnera envie de suivre le travail de Tony De Lucia !