Le Livre de la Jungle : le grand classique réadapté avec succès

Cette nouvelle version en 3D des aventures de Mowgli est réussie et donne une seconde vie au long métrage de Disney.

Quand on pense au Livre de la Jungle, on a souvent l’image d’un petit garçon vêtu d’un simple slip se baladant aux côtés d’un gros ours gris qui chante à tue-tête. Et pourtant, même si le film narrant les aventures de Mowgli est le dix-neuvième dessin animé de Walt Disney, Le Livre de la Jungle est au départ un recueil de nouvelles rédigé par l’écrivain britannique Rudyard Kipling. Reste que les studios Disney ont décidé de donner une seconde vie à leur long métrage réalisé en 1967. À l’heure où Mulan et Peter Pan devraient probablement connaître le même sort, on s’est intéressé à cette version en 3D qui réveille nos souvenirs d’enfance tout en se voulant moins fantaisiste qu’à l’accoutumé.

Un récit fidèle à quelques exceptions près

Réalisé par Jon Favreau, cette nouvelle version du Livre de la Jungle est conforme au film original par bien des aspects. En termes de durée tout d’abord, puisque ce long métrage tient sur à peine plus d’une heure et quarante-cinq minutes. Par ailleurs, une analyse approfondie des séquences nous révèlera que ce Livre de la Jungle 2.0 se distingue par un nombre de chapitres équivalent à celui produit par Disney cinquante ans en arrière. Ce dernier propose donc une linéarité semblable, même si le projet entrepris par Weta Digital (Le Seigneur des Anneaux, King Kong) aborde l’œuvre de Rudyard Kipling sous un angle différent. En effet, on a là affaire à un film d’aventure en bonne et due forme, le tout étant parsemé de scènes d’action remarquables.

Shere khan jungle book
Ce Shere Khan là ne plaisante pas. Il est tout bonnement terrifiant !

Malgré tout, comme dans le dessin animé de 1967, nous avons l’impression dans Le Livre de la Jungle d’assister à une succession de scénettes impliquant des personnages aux liens parfois décousus mais jamais illogiques ou hors-sujet. Ainsi, le jeune Mowgli est élevé depuis toujours par un clan de loups. La paix règne jusqu’au jour où le meurtrier de son père, le redoutable tigre Shere Khan, fait son grand retour et promet de mettre fin aux jours de celui qu’il considère être comme une menace. Contraint d’abandonner sa communauté d’adoption, le « petit d’homme » entame un voyage initiatique dans la jungle. Sous l’œil bienveillant de la panthère Bagheera, il fera la connaissance de Baloo, un ours paresseux mais chaleureux. Sur sa route, il croisera aussi des créatures dangereuses telles que le serpent à la voix hypnotisante Kaa mais aussi l’immense roi Louie, singe malicieux qui souhaite mettre la main sur cette arme insaisissable que seuls les hommes peuvent fabriquer : la fleur rouge, ou feu.

Le photoréalisme à son paroxysme !

The Jungle Bool Louie
Louie, interprété par Eddy Mitchell, est énorme au propre comme au figuré.

La matière première de ce Livre de la Jungle n’est autre que son photoréalisme. Il faut dire que les images du film sont à en couper le souffle. Jon Favreau est un spécialiste du numérique et ça se voit à l’écran : visuellement, le tout est tellement détaillé et réaliste qu’on a véritablement l’impression d’être en Amazonie. L’immersion est telle qu’on se croirait dans un documentaire animalier et très honnêtement, je pèse mes mots. Quant à la motion capture, c’est loin d’être une blague : les animaux sont plus vrais que nature, à tel point que vous serez émerveillé jusqu’à la dernière seconde de ce long métrage qui cherche volontairement à nous en mettre plein les yeux. Cela, on admettra avec plaisir qu’il le fait à merveille, d’autant plus que la mise en scène et l’échelle des plans ont fait l’objet d’un travail on ne peut plus soigné. Les décors sublimes et les images de synthèse se confondent dans un ensemble criant de réalisme qui se veut encore plus époustouflant lors des scènes de combat et courses-poursuites. Techniquement, ce Livre de la Jungle est donc un vrai régal !

Une tribu animale aux voix de stars

Ben Kingsley, Scarlett Johansson, Christopher Walken, Bill Muray, ce sont des stars de renommée internationale qui prêtent leur voix aux principaux protagonistes du film. Et du côté des voix françaises, ce n’est pas trop mal non plus : Lambert Wilson, Eddy Mitchell, Leïla Bekhti et Cécile de France, rien que ça ! Eddy Mitchell est d’ailleurs excellent dans le rôle d’un Louie terrifiant à souhait. Finalement, au centre de tous ces personnages qui n’ont de réel que leur voix, on trouve un seul acteur en chair et en os, le jeune Neel Sethi. Il incarne un Mowgli innocent, dont la personnalité est somme toute très proche du jeune enfant dans le livre de Rudyard Kipling. À ce sujet, le film dans son ensemble se veut fidèle à l’œuvre originale : les animaux, en plus d’être réalistes, sont volontairement impressionnants et brutaux, à l’image de Shere Khan, despote mesquin et cruel. Il ne fait aucun doute que Le Livre de la Jungle n’est pas à mettre sous les yeux des plus jeunes, ce long métrage s’éloignant des productions féeriques et gentillettes que Disney a l’habitude de produire.

Juste ce qu’il faut de chansons…

Comme dans tout Disney, Le Livre de la Jungle comprend son lot coutumier de chansons. On remarquera que trois morceaux ont été retenus, lesquels ajoutent un petit peu d’humour qui est le bienvenue. Si l’éternel Il en faut peu pour être heureux chantonné par Baloo vous donnera la pêche dès les premières notes, c’est surtout leur glissement naturel dans le récit qui retiendra notre attention. Chaque chanson est parfaitement introduite et pour une fois, on sera à l’abri de l’habituelle overdose de morceaux musicaux made in Disney. Preuve que si ce Livre de la Jungle parvient à éveiller la nostalgie, il reste tout de même bien différent de ses prédécesseurs. Loin du conte pour enfants, nous avons là affaire à un divertissement familial pur et dur. Ça marche, ça change et ça fait du bien !

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4 Responses

  1. Très bonne critique. Personnellement, je trouve tout de même que le jeune acteur qui interprète Mowgli n’est pas suffisamment convaincant. On tombe aussi rapidement dans un certain nombre de clichés exacerbés, comme pour Shere Khan qui est représenté, comme vous le dites, comme une sorte de tyran. Très bonne analyse malgré tout.

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