S’il y a un jeu qui est dans le collimateur de nombre de joueurs, c’est bien Cyberpunk 2077. En effet, les promesses autour de ce titre sont nombreuses, CD Projekt Red ne compte pas mettre qu’une bretelle. Dernièrement, le studio a publié un trailer de gameplay d’une durée de 48 minutes pour dévoiler un peu son prochain bijou.
Cyberpunk 2077 : des sources d’inspiration évidentes
Au vu dudit trailer, Cyberpunk 2077 fait grandement penser à plusieurs licences. Premièrement, quand on regarde le thème, la liberté promise, les possibilités d’interaction et de choix, le titre qui nous vient immédiatement en tête est Deus Ex. Cependant, à la différence de celui-ci, le jeu de CD Projekt Red (les développeurs de The Witcher 3) se veut bien plus sombre, violent et adulte. Dans Cyberpunk 2077, le joueur pourra améliorer son personnage au moyen d’augmentations cybernétiques qui boosteront, par exemple, sa puissance. Lorsque l’on déchaine le feu et la fureur sur des ennemis, des dégâts s’affichent, un peu comme dans Borderland. Bref, le prochain titre du studio s’inspire de grandes licences. Du coup, l’autre titre auquel on peut penser à la vue des combats, c’est Borderland.
Cyberpunk 2077 se la jouera jeu de rôle, il ne faudra par exemple pas oublier de mettre sa veste avant de sortir, de s’équiper de son arme ou de se brosser les dents avant d’aller dormir (bon, pas à ce point-là, mais vous avez l’idée). Ensuite, le joueur est lâché dans une ville qui se veut bouillonnante de vie et de crédibilité, et pourra ensuite avancer dans l’histoire au gré de ses choix. Choix qui influenceront certains évènements. On évoque notamment la possibilité que des missions aléatoires se déclenchent en fonction des gangs que le joueur aura asticotés.
Cyberpunk 2077 : initiation à la justification
Maintenant, parlons polémique. Cyberpunk 2077 fait parler de lui, certes, mais pas qu’en bien. Avec The Witcher, on connait le studio pour ses scènes parfois osées, où le protagoniste fait chauffer la chandelle par les deux bouts. Étrangement, la nudité présente dans le trailer du prochain titre du studio CD Projekt Red a fait grand-bruit. Lors de la projection de la vidéo de gameplay, nombreux sont les journalistes à s’être évanouis, tandis que l’un d’eux, un poil moins frais qu’un gardon, implorait les développeurs de « couvrir ce sein qu’il ne saurait voir ». À force de ruer dans les brancards, ça réveille les maisons de repos…
Ainsi, on s’est retrouvé avec moult articles du genre « Cyberpunk 2077 : de la nudité complète, mais pour une bonne raison ». Parce que oui, en 2018, pendant que des journaux mainstream comme la DH en Belgique publient la photo de la « babe du jour » sans être trop inquiétés ou que les publicitaires nous abreuvent de pubs pour parfum ultra sexualisées, il faut encore que les développeurs de jeux vidéo se justifient, il ne faudrait pas bouleverser les bonnes mœurs pour rien… Dans Cyberpunk 2077, cette nudité aura une puissance symbolique, étant donné que les devs souhaitent désacraliser le corps pour des raisons narratives et évocatrices. Mais il ne s’agit pas là de la seule polémique. En effet, quand les développeurs ont annoncé que le jeu se déroulerait en vue à la première personne, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Les articles sur le sujet se sont multipliés pour savoir si ce choix est judicieux, s’il s’applique ou non au gameplay, si ce n’est pas du réchauffé, blablabla. Encore des justifications…
À la suite de cette « polémique », une réflexion a germé dans mon esprit. Depuis quand les joueurs et les journalistes prennent-ils part au processus de développement d’un jeu ? À l’ère de la surmédiatisation et de la surexposition marketing des jeux vidéo, la stratégie des studios de développement est à double tranchant. Certes, créer la hype autour d’un titre est souvent bénéfique pour un jeu vidéo, mais cette hype expose le titre à venir à un flot de critiques anticipées de la part de joueurs et de journalistes qui ne l’ont pas encore essayé, et dont les connaissances en game design se limitent souvent à « j’aime » ou « j’aime pas »…
Cependant, nous devons garder en tête qu’un jeu vidéo n’est pas qu’un produit de consommation, c’est une œuvre collective qui demande de nombreux choix, compromis, réflexions, et j’en passe. CD Projekt Red n’en est pas à son coup d’essai et a probablement plus qu’assez d’expérience pour effectuer des choix de game design sensés. Face aux nombreux articles qui ont fleuri sur le sujet, il convient de se questionner sur leur utilité et sur leurs objectifs. Quand on parle d’une œuvre qui demande des heures et des heures de travail de la part de centaines de personnes, il faut savoir dépasser les critiques qui relèvent de préférences personnelles et s’atteler à des réflexions constructives, au lieu de toujours penser que tout nous est dû, nous, les joueurs et joueuses.
15 Responses
Super article dont je partage totalement le point de vue énoncé. Alors, PY : Juste. Merci.
Merci à toi pour ton commentaire 😀
Ce jeu, il me botte vraiment beaucoup. C’est autre chose tout en reprenant ce qui se fait de bien. J’ai besoin de ce genre de jeu, de changer d’univers et d’horizon. La vue à la 1re personne est juste, on est le personnage. Je trouve qu’il emprunte énormément à Deux ex. Jeu que j’ai fait, alors que je ne suis pas fan de cette série, comme il avait été sur le PS+, du coup je l’ai fait et c’est assez bluffant visuellement, on emprunte une direction et on en condamne d’autres du coup. Déjà deux ex n’est pas mauvais du tout, et je l’ai vraiment aimé. J’ai accroché d’entrée de jeu, quand j’y ai joué. En plus ici on voit qu’on peut conduire une voiture, c’est déjà un plus qu’il n’y a pas dans d’autre jeux, je pense.
J’imagine qu’ il va être estampillé +18 ans, donc c’est comme les GTA, faut oser mettre ce qu’on désire tant que cela reste cohérent avec ce qu’on raconte. D’ailleurs je trouve que dans GTA, y a pas assez de sexe, je trouve qu’on devrait vraiment voir les actes et savoir les accomplir. C’est peut-être choquant ce que je dis mais c’est comme les films, il y a un âge, les jeux vidéo, ce n’est pas que pour les enfants. Pour certains jeux je ne comprends pas comment des enfants l’ont, des parents qui ne regardent pas ce que font leur progéniture.
On peut leur faire confiance ils savent conter une histoire. C’est comme rage 2, après il faut voir de plus près mais le premier m’avait laissé une bonne surprise. Si je n’avais pas touché à deux ex, peut-être que j’aurais moins été hypé par cyberpunk.
Je me réjouis aussi de voir ce que ça donne. J’aime beaucoup la série des Deus Ex, j’avais été particulièrement impressionné par l’opus sorti en 2000.
Merci pour ton commentaire, Stephane 😀
Super article ! Il ne permet pas seulement de fermer la bouche des détracteurs, journaleux et autres fans de GTA âgés de moins de 13 ans mais surtout il nous rappelle qu’un jeu vidéo, c’est des années de développement et de réflexion. Alors forcément que les choix des directeurs artistiques, game designers et développeurs n’est pas dû au hasard ! J’te jure y en a certains à qui faut donner des claques. P-Y, je propose que l’on t’appelle The JSUG Punisher XD
Je vais devenir l’homme aux 1001 noms ! D’abord le Kratos de JSUG, maintenant The JSUG Punisher ! Particulièrement classe celui-là xD
Oui, j’essaie souvent de montrer qu’un jeu, c’est pas seulement un produit qu’on achète, certaines personnes y versent tout ce qu’elles ont, même chose pour certains titres AAA !
Merci pour ton commentaire en tout cas 🙂
A priori, même si The Witcher III est mon jeu préféré, je ne pense pas que celui-ci m’emballe. Ce n’est sans doute pas trop mon style, en matière d’univers ou de gameplay. (Mais sait-on jamais). Au reste, il ne me viendrait pas à l’idée de faire un procès au jeu avant sa sortie, comme c’est le cas pour à peu près tout, sur internet, de nos jours. Et comme toi, je trouve alarmant que les producteurs et créateurs se laissent de plus en plus influencer par l’opinion générale. Je ne connaissais pas la polémique avant d’avoir lu ton article, mais je suis entièrement d’accord avec ton avis. Quant à la critique de la nudité, il faudrait atterrir, compte tenu du fait que le théâtre contemporain en est lui-même farci.
C’est vrai que, dans le théâtre, ça peut être assez surprenant parfois. Je suis allé voir une pièce avec l’unif dans laquelle un mec baissait tranquillou son pantalon et montrait son Penny décoré d’un nœud de papier cadeau xD !
Merci pour ton comm !
Mais tellement ! Les valeurs 3.0 des médias (TV, Pub, Mag, Réseau sociaux) du cul, du cul, des polémiques, des polémiques, du politiquement correcte. Tout va bien, c’est « normal » !
Mais le jeu vidéo, ah non mes aïeuls, il ne faut pas ! Tu te rencontres si un « enfant » tombe sur ces images violentes et dépravé ?
Ces parents/ »personnes », les mêmes qui laissent jouer leurs enfants a des jeu « ultra-violents » , « vulgaires », inappropriés pour leur maturité.
À quelle hypocrisie.
Du moment que le sujet « sexe » est raccord avec le propos et l’univers, il n’y a rien d’illogique. Et puis il y a des jeu fait part et pour des adultes.
Et non, les devs n’ont pas besoin de se justifier, surtout pour un jeu/produit qui n’ai même pas sorti et n’a aucune date de sortie à l’heure actuelle.
Merci pour l’article
Merci pour ton commentaire !
Content de voir que tu as apprécié l’article et que nous sommes sur la même longueur d’onde !
À bientôt !
Super article !
Mais quand on parle de polémique autour du jeu il faut aussi citer l’affaire récente du tweet de mauvais goût sur les transgenres…
Tout fait polémique maintenant, la moindre phrase sujet à interprétation fait parler des heures.
Les réseaux sociaux sont une tribune ouverte, et même si en soit c’est une bonne chose, les gens ont tendance à libérer leur idiotie sans gêne.
Bon travail, continuez dans cette voie !
Merci pour ton commentaire !
C’est vrai que les réseaux sociaux sont une sorte de désinhibiteurs pour les gens, qui, du coup, se lâchent sur tout et n’importe quoi, souvent de manière totalement disproportionnée…
Les gens adorent les polémiques pour tout et n’importe quoi (et encore plus celles qui sont vraiment à tort et à travers, plus qu’à dessein, car il peut y en avoir des bonnes quand même.) C’est certes la faute aux réseaux sociaux et à l’emprise que cela donne, ou la pression maintenant. Tant de pétitions, de polémiques, de reproches pour ci ou ça…alors qu’un créateur (ou des créateurs) mûrissent leurs projets longtemps, développent des choses dans tel ou tel sens et pour tel objectif, même si ce n’est pas évident ensuite pour ceux qui réceptionnent l’oeuvre et peuvent tout interpréter différemment. Et puis descendre un jeu vidéo avant même sa sortie et sans en juger de la totalité…bref.
Il y a tellement de nudité dans les séries, films, spectacles, romans, etc, je ne comprends pas que cela puisse choquer dans un jeu vidéo. C’est vraiment parce que cet art est encore dans « les mauvais genres » comme la SF, le policier ou la BD autrefois dans les livres. Le cyberpunk n’est pas trop mon style de prime abord, mais j’ai tellement adoré the Witcher 3, et l’ambiance m’intrigue beaucoup, je ferai sûrement ce jeu.
La panique morale a encore de beaux jours devant elle… Quand je pense qu’avant, l’abrutissement par la lecture était une véritable inquiétude…
J’avoue que les réseaux sociaux me fatiguent parfois…
Merci pour ton commentaire en tout cas 🙂
Oui, que chacun croie que son avis puisse être universel et dogmatique, ça fatigue. C’est beaucoup d’hypocrisie, la plupart du temps. En tout cas ton article a bien résumé l’affaire ici.