Afrique : quelles perspectives pour l’industrie du jeu en 2025 ?

Porté par des développeurs innovants et une richesse culturelle unique, l'avenir du jeu africain s'annonce prometteur.

L’Afrique est depuis longtemps un continent doté d’un immense potentiel culturel et créatif, mais son industrie du jeu vidéo n’en est encore qu’à ses balbutiements par rapport aux autres régions du monde… Tandis que le courant musical afrobeat est en train de connaître un succès mondial et que l’industrie cinématographique africaine est en plein boom, le secteur du jeu vidéo reste lui sous-développé… De nombreux développeurs et fondateurs de studio talentueux à travers l’Afrique sont désireux de changer la donne, mais ces derniers sont confrontés à des défis qui semblent entraver le développement de l’industrie locale. Quels sont donc ces fameux défis, et quelles sont les perspectives de croissance du marché du jeu vidéo en Afrique ? Réponses dans les lignes plus bas.

Les principaux défis pour les développeurs de jeux africains

L’industrie africaine du jeu vidéo est encore jeune, avec environ 100 studios actifs sur le continent. Dans la plupart de ces studios, les développeurs n’en sont encore qu’aux premiers stades de leur carrière. En outre, rares sont les structures ayant sorti des titres à succès… La réalité est qu’en Afrique, de nombreuses sociétés de développement de jeux vidéo ont du mal à terminer et à distribuer leurs jeux, en grande partie à cause des difficultés liées aux ressources de formation limitées, aux coûts d’équipement élevés et aux infrastructures peu fiables.

Bukola Akingbade, fondatrice du studio nigérian Kucheza Gaming, l’un des principaux studios de jeux vidéo africains, explique que la réalisation et la livraison de jeux vidéo constituent probablement l’un des obstacles les plus importants. Selon cette dernière, les opportunités de formation formelle pour les aspirants développeurs sont très limitées en Afrique. Ainsi, de nombreux développeurs doivent apprendre à coder par eux-mêmes via des ressources en ligne, mais dans le jeu vidéo, un autodidacte ne peut pas totalement s’épanouir tant qu’il ne bénéficie pas d‘un apprentissage pleinement structuré, tel que celui qui est dispensé dans les programmes universitaires formels de conception de jeux.

Même si des programmes comme GameUp Africa et GameCamp de Microsoft aident les développeurs à acquérir de nouvelles compétences, ces derniers ne remplacent pas une formation académique complète en conception et développement de jeux vidéo. Qui plus est, l’absence de mentors expérimentés pour guider les jeunes développeurs constitue un autre obstacle à la croissance de l’industrie africaine du jeu vidéo. De plus, le coût élevé d’achat d’ordinateurs haut de gamme, les pannes de courant fréquentes et le débit Internet particulièrement lent entravent la création et la distribution de jeux.

Bukola Akingbade
Selon Bukola Akingbade, la richesse de la culture africaine est une force à exploiter dans les jeux vidéo.

Ajoutons à tout cela que l’Afrique est encore une région non bancarisée, ce qui ajoute un autre niveau de complexité tant pour les développeurs que pour les joueurs. Avec un accès limité aux systèmes bancaires traditionnels, les méthodes de paiement alternatives ont gagné en popularité, notamment en ce qui concerne le développement de jeux par financement participatif, et le paiement des jeux numériques. Les crypto-monnaies et les solutions de paiement numériques disponibles sur smartphone sont ainsi devenues plus qu’essentielles dans l’exécution des transactions financières au sein même de l’industrie africaine du jeu vidéo. En particulier, la crypto-monnaie est devenue un moyen populaire pour les joueurs de s’engager dans les jeux en ligne, y compris les jeux vidéo basés sur la cryptographie et les jeux de casino en ligne.

En effet, ces dernières années, les jeux de casino en ligne ont gagné en popularité. Avec de plus en plus de parieurs jouant à des jeux comme les machines à sous, la roulette et le poker en ligne, les casinos sans dépôt sont devenus l’option préférée de beaucoup d’utilisateurs, car ces sites permettent aux joueurs de démarrer avec un investissement minimal. Les offres attractives, telles que le casino bonus sans dépôt, sont une incitation supplémentaire à essayer ces plateformes. De tels bonus permettent aux utilisateurs de tester les jeux sans risquer leur propre argent, tout en ayant la possibilité de remporter des gains réels. Cette stratégie savamment réfléchie, combinée à l’accessibilité croissante des solutions numériques en Afrique, contribue à renforcer l’attrait des casinos en ligne dans la région, tout en ouvrant de nouvelles opportunités pour les développeurs et les joueurs.

Pour finir, un autre problème majeur affectant le développement du jeu vidéo en Afrique demeure le manque de soutien gouvernemental. Une enquête menée pour l’Africa Games Industry Report 2024 a souligné que de nombreux développeurs se sentent abandonnés par leurs gouvernements respectifs, avec peu ou pas de financement public ou de soutien institutionnel pour le secteur des jeux vidéo. Malgré ces obstacles, les développeurs et développeuses de jeux vidéo tels que Bukola Akingbade sont déterminés à aider l’industrie à grandir, convaincus que le marché mondial du jeu offre une multitude d’opportunités aux studios africains en devenir.

La richesse de l’histoire africaine : la clé de jeux narratifs uniques

Malgré les divers défis énoncés, la riche histoire culturelle de l’Afrique constitue un atout inestimable pour le développement de jeux vidéo dans la région. Le continent regorge d’histoires uniques, de mythes et de traditions complexes qui peuvent inspirer la création de jeux distinctifs susceptibles de générer un attrait mondial. Par exemple, le jeu de rôle Aurion : L’Héritage des Kori-Odan, développé au Cameroun, utilise la mode, la musique et les mythes africains pour créer un monde fantastique des plus immersifs. Ce titre lancé en 2016 démontre que les jeux d’inspiration africaine peuvent offrir une voix narrative et une esthétique uniques qui trouvent un écho auprès des joueurs du monde entier.

The Wild Kingdoms Itan Orisha (jeu vidéo africain)
Sorti en 2024, The Wild Kingdoms, Itan Orisha de Kucheza Gaming assume totalement son identité culturelle.

Akingbade estime d’ailleurs que l’Afrique doit exploiter le potentiel de ses traditions orales, notamment sa riche culture du conte, laissant entendre que les jeux vidéo jouent le même rôle pour la jeunesse d’aujourd’hui que la télévision pour les générations précédentes. « Pour cette génération actuelle d’adolescents et de jeunes adultes, si nous n’avions pas une voix dans les jeux vidéo en tant que continent, nous perdrions une partie importante de notre culture et de notre histoire », déclare-t-elle. Il existe une demande croissante d’histoires inspirées de la culture africaine dans le domaine des jeux vidéo, et qui de mieux placer que les développeurs africains eux-mêmes pour répondre à cette demande ?

Un avenir est-il envisageable pour le développement du jeu en Afrique ?

Alors que l’industrie du jeu vidéo en Afrique continue d’évoluer, son avenir peut s’annoncer prometteur. En effet, les talents ne manquent pas, avec des développeurs passionnés, tous désireux de raconter leur histoire à travers des jeux. Les studios africains apprennent des défis auxquels ils sont confrontés et réussissent à trouver des moyens innovants pour les surmonter. Ainsi, l’essor des méthodes de paiement alternatives, telles que la crypto-monnaie et les services de paiement sur mobile, a permis aux joueurs d’accéder plus facilement aux jeux, et aux développeurs de financer leurs projets.

Le marché mondial du jeu vidéo est vaste et, du fait d’un intérêt croissant pour la culture africaine, le développement de l’industrie du jeu vidéo en Afrique devrait se poursuivre, avec des perspectives de croissance à envisager dans un avenir proche. À mesure que davantage de programmes de formation seront introduits et que les réseaux locaux et internationaux continueront de se développer, l’industrie africaine du jeu aura le potentiel de prospérer, de créer des emplois, de favoriser la créativité et de fournir une plateforme mondiale aux talents africains.

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4 Responses

  1. Les pays scandinaves le font, je serai curieux de jouer à un de leur jeu. Un jeu comme Tchia,là c’était la Nouvelle-calédonie

    J’aime les histoires, je suis preneur.

  2. Perso je ne demande qu’à voir des jeux issus du continent africain ! Surtout des jeux d’Afrique « noire ». J’ai relu votre dossier sur le jeu vidéo en Afrique il est vraiment excellent 👍

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