Test de Commandos: Origins sur PC, le Der des Ders vous croyez ?

Dernièrement, je fuyais la police pour une sombre affaire de contrefaçon de boîtes aux lettres, et j’ai contacté Eric pour qu’il m’apporte de l’aide. Je devais passer inaperçu, être discret. « J’ai peut-être une idée qui va te permettre de travailler sur ta discrétion ! », m’a-t-il affirmé plein d’entrain. Il m’a donc demandé de faire un test de Commandos: Origins, un jeu de Claymore Game Studios qui repose intégralement sur l’infiltration, et dont j’avais pu découvrir les prémices en exclusivité à Cologne en août 2024.

Test de Commandos: Origins, de l’infiltration à foison

La franchise Commandos ne date pas d’hier. En effet, le premier opus de la série, Commandos: Behind Enemy Lines, est paru en 1998. Il s’agissait d’un RTT, qui réduit le temps de travail parce qu’on y passe des heures, certes, mais qui signifie Real-Time Tactics. Il s’agit d’un genre de jeu qui repose sur une vue isométrique et sur le contrôle en temps réel des personnages au clic de souris.

Les jeux de la franchise se déroulaient pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui est également le cas de Commandos: Origins, qu’on avait repéré lors de la Gamescom. On y retrouve les mêmes personnages que dans Commandos premier du nom, à la différence près qu’il s’agit ici d’une préquelle, donc d’un opus qui nous offre une histoire se déroulant avant le premier jeu. Si vous vous demandez s’il est nécessaire d’avoir joué à la franchise pour la comprendre, la réponse est non. Les uns seront heureux de retrouver leurs personnages favoris, les autres, de les découvrir.

Dès l’onboarding, le jeu vous explique tout ce qu’il vous faut savoir (si vous ne savez pas ce qu’est un onboarding, je vous conseille d’aller lire mon dossier sur le sujet !). La victoire repose principalement sur deux choses : une excellente connaissance des capacités de vos personnages, et l’observation. En effet, chaque personnage est unique et dispose de capacités spécifiques. L’un peut grimper sur certaines surfaces, l’autre peut poser des pièges, couper des fils, éliminer des ennemis de loin, etc. Bref, vous l’aurez compris, l’idée est de connaître son équipe, ses forces, ses faiblesses et ses synergies pour progresser dans les niveaux et remplir les objectifs en toute discrétion.

De l’infiltration, oui, mais surtout des puzzles

Ce test de Commandos: Origins, je l’ai vécu comme un puzzle game, même si cela peut sembler contre-intuitif de prime abord. Chaque carte est immense et parsemée de soldats en surnombre. Que les bourrins passent leur tour, il est littéralement impossible de forcer le passage sans discrétion, même en mode facile. D’ailleurs, en parlant de difficulté, ce titre vous demandera une bonne dose de réflexion, de maîtrise du timing, et de patience.

Patience que je n’ai d’ailleurs pas. Je pense être le pire joueur de RTT de l’univers connu. Je suis impatient, bourrin et parfois revanchard, ce qui m’a valu des moments de rage, et ce, dès l’onboarding. Les niveaux, comme je l’ai dit, sont immenses ! Comptez plusieurs heures pour venir à bout de chacun. Par curiosité, je suis allé jeter un œil à des let’s play de gens habitués au genre, et… disons que j’ai été sérieusement remis à ma place. Ce qu’ils accomplissaient en une heure, je le faisais en deux ou trois à force de vouloir aller trop vite, me foirer, recommencer, aller toujours trop vite et me faire défoncer. Objectivement, le jeu est une merveille, je ne suis juste pas le public.

Le level design est simplement incroyable. Toutes les zones sont pensées pour être « lues » en conjonction avec les habitudes des ennemis. Prenons un exemple : vous voyez un binôme de soldats. L’un fait régulièrement une ronde, passe près d’un endroit isolé, puis revient discuter avec son camarade. La solution est naturellement de dézinguer celui qui s’éloigne et de s’occuper de l’autre ensuite. Mais n’attendez pas trop. Si son pote voit que son binôme n’est plus là, il pourrait se mettre en alerte. 

Toutes les zones obéissent à la même logique. En effet, il nous faut observer et intégrer les habitudes des ennemis pour ensuite choisir la meilleure manière de venir à bout du groupe entier. Pour ce faire, vous avez un éventail d’objets à votre disposition : des dispositifs qui attirent l’attention des soldats, des mines, mais aussi l’environnement. Si vous êtes assez observateur, vous pourrez trouver des murs ou des objets qui peuvent par exemple tomber sur des ennemis. Le génie de la chose est que si un mur tombe sur un ennemi, l’IA pourra l’interpréter comme un accident dans les bonnes conditions.

Et alors, quid de la technique ?

Proposer un RTT en 2025 basé sur une licence qui date de 27 ans, c’est assez couillu. La peur principale du studio était naturellement de trouver un (nouveau ?) public. La franchise Commandos, aujourd’hui, c’est un poil niché, il y avait donc un vrai risque de rater le coche. L’enjeu majeur était de moderniser la formule avec les connaissances et moyens techniques que nous avons aujourd’hui en UX et en game design.

La toute première chose que j’ai remarquée en faisant ce test de Commandos: Origins, c’est que le jeu est beau techniquement et bien travaillé d’un point de vue sound design. L’expérience est fluide sous tous ses différents aspects. Le contrôle de la caméra, des personnages, de leurs capacités respectives, tout coule de source. Claymore Game Studios a pensé à tout. L’interface est particulièrement lisible et personnalisable. Vous souhaitez voir les éléments interactifs dans le décor en surimpression ? C’est possible ! Si vous voulez l’expérience hardcore, vous y trouverez également votre compte.

Comme j’en ai parlé un peu plus tôt, l’IA des ennemis a été peaufinée. On simule des accidents, les ennemis discutent entre eux et ont leur propre routine, le jeu a un game feel très organique. Ce côté naturel est également renforcé par le fait que la narration est intégrée directement au gameplay. Le jeu conserve le même point de vue de la caméra, même pendant les petites scènes cinématiques. Bref, la narration intégrée au gameplay rend l’histoire intéressante à suivre. Commandos: Origins est ainsi un jeu très complet.

Bien que je ne sois pas le public des RTT, ce test de Commandos: Origins s’est révélé intéressant, en particulier du point de vue de la fraîcheur apportée à un genre qui n’a plus vraiment la cote. Ce titre est une réussite tant technique que ludique, et je conseille à tous les aficionados des jeux d’infiltration — et des RTT —, de se jeter sur l’occasion !