Salut ! Dites, vous êtes-vous déjà demandé à quel point ça doit être grisant de mettre des contraventions aux voitures mal garées ou aux malotrus qui jettent leurs mégots de cigarette dans la rue ? Honnêtement, moi non plus. Mais visiblement, Eric voulait que je connaisse les joies des patrouilles policières et m’a proposé de faire un test de The Precinct, un jeu qui hésite entre action et simulation policière développé par Fallen Tree Games ! Nous remercions les éditeurs Kwalee et Microids pour leur confiance renouvelée, Microids étant par ailleurs chargé de la distribution du jeu en version physique.
Un flic à la peau lisse
The Precinct vous met dans la peau de Cornell, un jeunot qui vient de rejoindre la police. Cornell n’est pas n’importe qui, puisqu’il a ça dans le sang : il intègre les forces de l’ordre comme son père l’avait fait avant lui. Le papounet, cependant, a dû interrompre sa carrière pour cause de décès (somme toute, une bonne excuse). L’histoire du jeu se développe au fur et à mesure que vous accomplissez votre devoir et combattez les gangs.

On sent tout de suite que le studio s’inspire des séries américaines dont on a l’habitude : tous les codes du genre sont là. Qu’il s’agisse des musiques, de l’ambiance générale, de l’argot utilisé par les personnages, tout est cohérent et transpire vraiment la « flicaille » à l’américaine comme dans la série The Rookie (une excellente série soit dit en passant).
Si l’ambiance est plutôt réussie, je dois cependant souligner que les dialogues et l’histoire en général sont un peu plats. Les possibilités de choix sont limitées à quelques dialogues qui n’ont pas de réelle influence sur le déroulé du récit, et on a vite fait de passer en vitesse le tout. D’un point de vue personnel, le côté très stéréotypé des échanges entre les personnages m’a un peu dérangé, mais ça vient probablement de mon aversion pour les valeurs américaines liées à la police.

Outre les influences des séries policières américaines, on note un clin d’œil assez clair aux premiers GTA par le choix de la vue isométrique. D’aucuns le présentent comme un « anti-GTA », ce qu’il n’est pas vraiment comme on va le voir dans la suite du test.
Test de The Precinct: Hot fuss baby!
Parlons à présent du gameplay. Dès le départ, le jeu vous met dans la peau d’une jeune recrue, et vous emmène dans un onboarding qui est plutôt bien foutu et cohérent avec l’univers. On vous attribue un partenaire, chargé de s’assurer que vous remplissez bien votre rôle sans faire de conneries. La première chose qu’on vous demande de faire, c’est de lire le manuel du parfait policier.

Ce manuel s’avère important, puisqu’il donne toutes les informations importantes sur les types de crimes que vous allez rencontrer. Ainsi, pour chaque crime (15 au total), on vous explique comment procéder. On vous parle des sommations, du degré de force autorisé et des charges à attribuer en fonction des crimes. Ainsi, on ne peut pas ouvrir le feu sur un jeune qui est en train de taguer un mur (pas hyper réaliste vu ce qu’il se passe aux USA si vous voulez mon avis, mais passons).
Lors de mon test de The Precinct, j’ai ainsi été assommé d’une quantité impressionnante d’informations, que je ne retenais pas au début. Le jeu nous envoie ensuite en patrouille. Il m’arrivait souvent de mettre un coup de matraque à un délinquant alors que je n’en avais pas le droit, ou d’oublier d’effectuer le contrôle d’identité avant de fouiller un suspect. Or, The Precinct se veut être une simulation. Si chaque arrestation vous rapporte des points d’expérience, chaque erreur dans le processus vous en retire.

Chaque intervention se passe plus ou moins de la même manière. Ainsi, vous repérez un suspect ou vous répondez à un appel de la centrale, vous maitrisez l’individu, vous contrôlez son identité et vous le fouillez (sans oublier de lui lire ses droits). Ensuite, on vous demande de lister les différents délits et crimes commis. Oui… Le jeu vous fait faire de la paperasse. Chaque erreur coute de l’XP, mais si vous êtes observateur et que vous connaissez bien votre manuel, ça va assez vite.
La marche au Pat’ Patrouille
L’approche par patrouille est intéressante, même si, dans les faits, elle se révèle très vite répétitive. En gros, vous pouvez patrouiller à pied, en voiture ou bien en hélicoptère. Les patrouilles à pied sont chiantes comme la mort et pas rentables du point de vue de l’XP. Vous passez le gros de votre temps à marcher et à attendre que quelque chose arrive. Les patrouilles en hélico semblaient prometteuses, mais se limitent à de l’observation de délits en attendant qu’une jauge de poursuite se remplisse, ce qui vous permet, à terme, d’appeler des renforts. Pas rentable non plus.

Les patrouilles en voiture sont, je trouve, les plus intéressantes, tant du point de vue de la rentabilité que du fun. La conduite est plutôt bien réussie, mais peut-être un peu trop permissive. Les décors sont destructibles, et c’est bien plus rapide de passer à travers les bermes en béton que de suivre la route. J’ai littéralement ruiné la ville comme un bourrin à chacune de mes arrestations durant mon test de The Precinct. En raison de ce choix de design, on s’éloigne de la simulation et on se rapproche davantage d’un GTA dans l’esprit.
Inutile de préciser que certaines interventions sont plus intéressantes que d’autres. Je vous avoue que rouler 10 minutes sur l’autoroute pour trouver des chauffards ne m’a pas beaucoup parlé, de même pour les contraventions au stationnement. Autrement, certaines altercations nécessitent l’utilisation de votre arme à feu, et c’est là que le bât blesse. Les phases de shoot sont mollassonnes au possible, même avec les nouvelles armes que le jeu propose au fur et à mesure de l’aventure.

Et des phases de shoot, vous allez en avoir. Amérique oblige, tout le monde est armé et vous tire dessus pour un oui ou pour un non. De plus, l’un des objectifs du jeu est de venir à bout des gangs locaux. Ces missions spéciales sont très souvent des poursuites agrémentées d’échanges de feu. Mais c’est honnêtement trop mou pour être vraiment intéressant. Le jeu propose également des affrontements au corps-à-corps, mais une fois encore, il ne se démarque pas. J’aurais adoré quelque chose dans la veine de True Crime: Streets of LA (2003), mais ceci s’éloigne fortement de la formule proposée par le studio.
Piège de Chacal dans ce test de The Precinct
Pourtant, le jeu a de bonnes idées. Par exemple, chaque suspect dispose de deux jauges : une de santé, l’autre de courage. Si vous gueulez assez fort sur certains, ceux-ci arrêtent de résister et se rendent. Ne vous reste plus qu’à les menotter, à leur lire leurs droits, et bla-bla-bla. Cependant, l’exécution laisse à désirer. Dans les faits, vous vous retrouvez à bourriner le bouton , ce qui donne des scènes débiles où vous répétez la même chose en boucle jusqu’à ce que la jauge soit vide et que le suspect se dise « Ah, mais en fait, il a raison, suis-je bête ! ».

Une autre bonne idée, ce sont les renforts. Dans chaque phase de poursuite, des jauges se remplissent en fonction de votre efficacité (par exemple, vous ne devez pas être trop loin du criminel en fuite). Une fois ces jauges remplies, vous pouvez faire appel à des renforts à pied, en voiture, en hélicoptère (j’ai beaucoup ri quand j’ai appelé l’hélicoptère pour une sombre affaire de boite de nouilles jetée à terre), en camion anti-émeute, etc.
Si cette idée de jauge fonctionne plutôt bien, on se retrouve tout de même souvent dans des situations où un simple petit délit implique 15 policiers, un camion anti-émeute et un pot de mayonnaise à l’ail. The Precinct semble osciller entre simulation et jeu d’action, ce qui entraine, je pense, un souci de public. Celles et ceux qui cherchent davantage le côté simulation seront dérangés par les évènements un peu what the fuck du jeu, et les autres, qui cherchent de l’action, n’auront probablement pas envie de se taper toute la paperasse et d’être limités dans les actions possibles.

Le jeu est agrémenté du sempiternel arbre des talents qu’on mange aujourd’hui à toutes les sauces. Au fur et à mesure que vous obtenez de l’XP, vous débloquez des armes, des véhicules et des points de talent. Ces points peuvent vous apporter de la santé en sus, la possibilité de réquisitionner des véhicules civils ou encore de débloquer un système de respiration qui vous permet de sprinter plus longtemps. Cependant, les avantages restent très classiques et pas très intéressants. En outre, ils tendent à rendre le jeu un peu trop facile. Bref, le jeu a des idées, mais l’exécution de celles-ci laisse un peu à désirer.
En conclusion, j’ai apprécié faire ce test de The Precinct pour son originalité, mais je dois bien reconnaitre que le gameplay ne me convainc pas. L’histoire ne passionne pas et le jeu devient vite répétitif. Cela n’en fait pas un mauvais jeu en soi, mais on est sur un titre de qualité plutôt moyenne. Cependant, on doit souligner que le studio a fait son boulot sérieusement. Peut-être qu’avec plus de moyens, la formule aurait pu me convaincre… Les plus et les moins ✔️ Une bien belle ambiance ! ✖️ Qui hésite trop avec un jeu d'action.La note de la rédaction
✔️ Une simulation policière.
✖️ Une histoire pas forcément maîtrisée.
✖️ Un gameplay un peu répétitif...
2 réponses
On a des droits dans ce monde ? J’étais pas au courant. Disons qu’on a des droits pour ce qu’on veut bien.
Tout dépend du compte en banque et de son rang social.
Et dire qu’on est en 2025, comme si c’était normale qu’au USA, que chacun puisse posséder une arme. C’est juste hallucinant.
Une simulation, c’est vite une routine, peut-être ont-ils voulu éviter cela ….
Il y a moyen de faire un bon jeu de ce genre, y a de la matière mais c’est vrai qu’un hélico, c’est pour repérer et que les voitures interviennent.
Un GTA cop, ça peut le faire, plein de crime, d’excès de vitesse avec alcool ou pas, prostitution, vérification des cartes d’identité dans les bars etc, tu les amènes au poste, passage à tabac, on reprend les annuaires ^^ et en cellule
La police , ce n’est pas Starsky et Hutch ^^ (talalannnnnnnn deux héros qui n’ont peur de riiiiiiiiien) mdr
Je crois que ce jeu assez « modeste » a finalement suscité pas mal d’attente. Au vu de ton test, c’est un mini-flop… Dommage !
Les course poursuite en bagnole tu peux foncer dans le décor comme si de rien était ? Parce que moi je pense que je finirais à tous les coups dans le poteau XD.
Des hélicos okay mais les flics en trottinette électrique ils n’y sont pas ? Une honte !! Vivement le DLC alors XD