Tormented Souls 2 : le survival horror old-school qu’on attendait

« Pauvres âmes en perdition ! En mal… d’amour ! » Bon, okay, j’arrête de me prendre pour Ursula dans La Petite Sirène… Mais en même temps, quoi de mieux que cette chanson pour introduire mon test de Tormented Souls 2 sur PS5 ? Je ne sais pour quelle raison le premier titre de la franchise m’était totalement passé sous le nez, mais le mal est réparé, car j’ai pu mettre mes griffes sur le second, pile pour la saison d’Halloween, et ce grâce à la gentillesse de notre partenaire Maximum Entertainment (qui distribue d’ailleurs le jeu en version physique). Décrit par certains comme le digne successeur de Resident Evil, j’ai plongé à cor et à cri dans ce survival horror dans le but de vous pondre un test aux petites citrouilles (bon, je sais, on dit « aux petits oignons », mais je voulais rester dans le thème de la spooky season)… Poésie, quand tu nous tiens !

Test de Tormented Souls 2 : Sister Act

Commençons par le commencement… enfin, plutôt par la suite du commencement, car comme je vous l’ai dit, je n’ai malheureusement pas joué au premier jeu. De ce que j’ai pu voir, sur le plan scénaristique, Tormented Souls 2 est une suite directe du premier opus (lapidez-moi en commentaire si je me trompe !). On incarne Caroline Walker qui, quelques mois après les horreurs vécues dans l’hospice abandonné de Wildberger Hospital, pense pouvoir enfin poser ses valises et vivre « normalement » avec sa petite sœur, Anna Walker. Cependant, sa frangine commence à faire des cauchemars vraiment terrifiants : visions de violence, de morts, de trucs qui sortent de nulle part. Elle les note dans des dessins de plus en plus dérangeants, et surtout : ces dessins commencent à devenir réels.

Caroline, voyant sa sœur sombrer, décide qu’il est temps d’agir et la conduit dans une clinique isolée nichée dans un couvent au cœur des montagnes du sud du Chili, dans le village de Villa Hess. Au départ, tout semble apaisé : nature, calme, tranquillité… jusqu’à ce que ça ne le soit plus du tout (bon, on s’en doutait, vu qu’on est dans un jeu horrifique !). Derrière les sourires bienveillants du personnel, des couloirs désertés, et surtout, des secrets occultes, se cachent. Caroline se retrouve bientôt seule, plongée dans un nouveau cauchemar : sa sœur disparue, phénomènes surnaturels, endroit plus vaste et résolument plus malsain. L’enquête débute alors : Caroline doit explorer, comprendre ce qui est arrivé à Anna, et affronter ce que la clinique et ses environs cachent. En bref : un scénario plutôt classique, tout droit tiré d’un bon film d’horreur à l’ancienne.

Le bébé de Resident Evil et Silent Hill

Dès les premières minutes, mon sang n’a fait qu’un tour ! Car les arguments commerciaux disaient vrai : on a vraiment l’impression d’être dans un survival horror old school. Étant un tout petit être qui adore se noyer dans la nostalgie, je vous laisse imaginer la grosse érection que j’ai eue (au moins 8 centimètres !) en me retrouvant face à ce gameplay. Tout y est : les caméras fixes, les bruits de talons sur le parquet, les décors victoriens sombres, et même les salles de sauvegarde avec la musique douce au piano. Un véritable bonbon du passé que je m’apprêtais à déguster ! Mais tout comme vous (enfin, plutôt les anciens comme moi), j’ai vite fini par me poser une question : ce vieux système de jeu n’est-il pas dépassé, de nos jours ? Eh bien, figurez-vous que non ! 

L’exploration : cœur du gameplay de Tormented Souls 2

Comme dans le premier Resident Evil, vous évoluez dans une immense bâtisse dont de nombreuses portes sont fermées. De façon non linéaire, vous allez devoir fouiller ce terrifiant édifice de fond en comble pour récupérer des clés spécifiques et découvrir de nouvelles zones… Bien évidemment, comme autrefois, vous allez vous perdre et faire de nombreux allers-retours (mais bon, ça fait partie du charme, pas vrai ?). Petite spécificité : votre personnage ne peut pas rester dans le noir, sinon elle devient folle ! Il faut donc sans arrêt se balader avec un briquet ou rester près de sources lumineuses. Autant dire que ça complique bien l’exploration, car Caroline ne peut pas tenir son briquet et son arme en même temps ! Bonne surprise : le gigantesque couvent n’est pas le seul endroit à visiter. Vous aurez également l’opportunité d’explorer la ville (façon Resident Evil 2 et 3), le centre commercial (Silent Hill 3), l’école (Silent Hill premier du nom) et j’en passe !

Les énigmes, car une tête, ça se creuse !

Comme dans tout bon jeu du genre, les puzzles sont au rendez-vous. Avec une difficulté bien dosée, vous devrez lire attentivement les documents récupérés pour les résoudre. Au départ, les énigmes sont assez classiques (remettre des tableaux dans l’ordre adéquat, rediriger un circuit électrique, etc.), mais plus on avance, plus les mécaniques deviennent intéressantes. Sans spoiler : certaines énigmes permettent de voyager dans le passé, et les modifications faites impactent alors le présent ! Vous pouvez également traverser des miroirs afin de passer dans une version alternative du lieu (un peu façon Silent Hill quand l’alarme sonne). Autre particularité : les interactions avec l’inventaire. Par exemple, quand vous récupérez un désherbant, il vous est impossible de simplement l’appliquer sur une plante ; vous devez examiner l’objet, trouver la pompe, l’actionner plusieurs fois pour créer assez de pression et enfin pulvériser le liquide.

Les combats : les monstres, moi je les cloute !

Eh oui les amis, Tormented Souls 2 est un survival horror, pas un Point’n Click ! Vous allez affronter de nombreux ennemis, avec un bestiaire varié selon les zones. Pour leur éclater la tronche, vous disposez d’une arme peu conventionnelle : un pistolet à clous ! Eh oui, notre petite Caroline préfère se la jouer Valérie Damidot que Lara Croft. L’arme est lente, les munitions rares, mais vous débloquez de nouvelles options au fil du jeu. Mais ne vous attendez pas à un arsenal de mercenaire : tout reste light. Les combats sont donc assez corsés (ou alors c’est moi qui n’ai plus l’habitude de ce genre de jeu…). Bonne nouvelle : il y a une fonction d’esquive et un changement rapide d’arme, ce qui aide bien quand on est à court de munitions. Et quand il ne reste plus rien… il y a toujours le marteau.

Œil pour œil, dent pour dent…

Ce que j’ai vraiment trouvé bien durant mon test de Tormented Souls 2 sur PS5, c’est que les développeurs de Dual Effect ont recréé un style graphique rétro tout en y injectant des touches de modernité. Les personnages sont bien modélisés, les ennemis sont très flippants (les mecs-araignées me hantent encore !). Certes, ce n’est pas aussi poussé que les nouveaux Silent Hill, et les animations sont parfois un peu robotiques, mais l’ambiance old school fonctionne à merveille. Côté décors, rien à redire : édifices somptueux, jeux de lumière maîtrisés, textures propres, bref, un vrai plaisir pour les fans de Stephen King et des ambiances gothiques en règle générale.

Notre héroïne, quant à elle, est bien modélisée (mieux que les personnages secondaires) et dispose de plusieurs tenues, du sexy au très couvert. Et pour les petits pervers (je sais que vous êtes là !), vous aurez même l’occasion de la voir sans vêtements… chut, je n’en dis pas plus. Petit détail : Caroline porte un cache-œil, sûrement à cause d’un événement du premier jeu (je n’y ai pas joué, donc mystère). Le seul vrai reproche : les tenues ne sont changeables que dans une seule armoire, au tout début du jeu. Il faut donc revenir sur vos pas pour changer de look (et ça use les souliers !).

En résumé, pour une première incursion dans la franchise, Tormented Souls 2 est une très belle découverte. Avec une durée de vie correcte pour le genre (une dizaine d’heures environ), vous aurez de quoi vous faire peur, monter en tension et savourer son côté old school comme une madeleine de Proust. Alors, est-ce que ce jeu est le fier successeur de Resident Evil ? Eh bien oui ! On retrouve tout le plaisir des débuts, et comme la saga originale a pris une autre direction, je remercie les créateurs de Tormented Souls d’avoir ravivé la flamme des vieux gameurs, tout en permettant aux nouvelles générations de découvrir le survival horror à l’ancienne. D’ailleurs, je vais de ce pas m’acheter le premier jeu pour prolonger un peu le plaisir après ce test de Tormented Souls 2 très concluant !