À l’ère de la remasterisation, de nombreux titres ayant marqué l’histoire du jeu vidéo sont à présent disponibles en téléchargement, pour la plus grande joie des nouveaux gamers et des nostalgiques. D’abord en exclusivité sur Gamecube (mais pourquoi ?) puis passé sur Wii, Resident Evil 0 est enfin sorti sur tous les supports en version « HD Remastered » le 19 janvier 2016. Après des années de frustration, j’ai finalement pu tester ce fameux épisode, offrant une préquelle au grand multiverse de la franchise Resident Evil.
Des graphismes remis au goût du jour
Il est vrai que lorsque qu’on parle d’anciens jeux, on a tout de suite l’image de graphismes vieillots et de personnages grossiers composés de quatre polygones. Eh bien il est temps de mettre tous ces préjugés au placard ! Dès les premières minutes de jeu, on se rend compte de l’incroyable travail de restauration que le titre a subi. Outre son passage en haute définition, de belles textures extrêmement détaillées ainsi que de superbes jeux de lumières ont été appliqués sur l’ensemble des décors, donnant au jeu un rendu plus contemporain et toujours somptueusement macabre.
Que cela soit dans le train, le manoir, la chapelle ou le laboratoire, les graphismes dépoussiérés impressionnent par leur réalisme et, malgré ses 13 ans d’âge, le jeu n’a absolument pas à rougir face aux titres actuels. Les personnages principaux ont eux aussi subi un beau travail de remise à niveau et s’intègrent parfaitement dans la nouvelle esthétique. L’ambiance angoissante, renforcée par une bande-son bien maîtrisée, réussit à nous replonger dans le cauchemar éveillé où le premier opus nous avait si brillamment amené. Le studio nippon Capcom mérite une sincère révérence pour ce beau travail de restauration, nous permettant de (re)découvrir ce titre dans les meilleures conditions.
C’est bien beau tout ça, mais de quoi s’agit-il ?
Comme énoncé plus haut, cet épisode se situe bien avant toute l’histoire que l’on connait de Resident Evil, quelques jours avant la découverte du fameux manoir par Jill Valentine et Chris Redfield. On joue en premier lieu avec le personnage de Rebecca Chambers, membre de l’équipe B.R.A.V.O (bon ça fait moins ridicule en anglais…) qui part enquêter sur un accident de train aux abords de Racoon City. Elle découvre sur son chemin une voiture de police accidentée d’où le détenu Billy Coen s’est échappé. Quelques minutes de jeu plus tard, les deux protagonistes vont se retrouver et décider, par la force des choses, de s’unir pour venir à bout de ce cauchemar. C’est exactement là que commence toute la singularité de ce Resident Evil. A l’instar des autres titres de la série (le spin-off « Revelations 2 » excepté), on propose au gameur de pouvoir jouer à sa guise avec la jolie policière ou le méchant bandit. Le principe divertit au début puis devient une vraie stratégie de jeu puisque le personnage choisi peut soit s’occuper des objets clés ou prendre en charge l’artillerie lourde. Cette particularité pousse l’intérêt du gameplay d’un cran, les deux héros étant amenés à se séparer et à s’aider pour atteindre certains endroits. Il faudra donc utiliser sans arrêt vos neurones pour savoir qui sera l’élu de chaque mission et comment utiliser chacune de leurs capacités pour résoudre les nombreuses énigmes.
Un survival-horror dans les règles de l’art
Pour moi, le tout premier Resident Evil fait partie, avec Silent Hill, de LA base même du genre « survival-horror ». Aujourd’hui, la franchise de Capcom s’est davantage concentrée sur l’action et les histoires de complots, délaissant un peu le côté horrifique des débuts. C’est exactement pour ça que cette préquelle est tant appréciable ! Ici, on mise sur la peur, la survie et l’emprisonnement psychologique. Le joueur est embarqué dans la folie de ces créateurs de génie qui réussissent à nous tenir en haleine dans un univers sombre et lugubre dont on a envie d’échapper. Il va donc falloir bien choisir vos armes, rationner vos balles, et gérer vos kits de survie dans un inventaire très limité. De plus, l’absence des fameux coffres de stockage rajoute une difficulté supplémentaire et la gestion d’objets s’avère parfois périlleuse, surtout quand on doit abandonner une arme pour pouvoir transporter une clé ! Toutefois, la possibilité d’échanger des objets entre les deux personnages reste une solution pratique. Tout comme pour le premier opus, l’exploration des lieux est ponctuée par des micro-cinématiques de montées d’escaliers craquant sous nos pas, de portes grinçantes s’ouvrant lentement sans nous permettre de voir ce qui se cache derriere, venant renforcer notre peur de l’inconnu. Pour couronner le tout, le jeu reprend également l’originalité du précédant en imposant des caméras en plan fixe n’offrant donc pas aux joueurs une visibilité limpide. Ce qui en fera sursauter plus d’un !
Et côté nouveautés ?
La question des nouveautés peut néanmoins se poser pour les heureux détenteurs du jeu dans une de ses précédentes versions. Il est vrai que mise à part sa superbe restauration visuelle, la nouvelle version HD Remastered n’amène qu’une petite poignée d’éléments inédits. Premièrement, dans cette version, le gameur a la possibilité de choisir entre le gameplay original ou réactualisé. Il s’agit d’une petite amélioration dans la façon de contrôler le personnage dans ses déplacements vis-à-vis des caméras statiques, rendant la jouabilité nettement plus agréable. Deuxièmement, un grand inventaire de tenues additionnelles a été mis en place. Actuellement, on en compte une dizaine disponible en téléchargement et trois sont intégrées de base dans le jeu (deux pour Rebbeca, une pour Billy). Ces goodies ont eux aussi été bien travaillés ; tenue d’infirmière de l’ancien temps, babygro, robe de pom-pom girl signée Capcom, mini-shorts… On prend un malin plaisir à pouvoir déguiser nos deux héros de façon « sexy » ou « bad-ass » à n’importe quel moment. Troisièmement, une fois le jeu terminé (et les gouttes de sueur essuyées de notre front), un nouveau mode de jeu permettant de jouer Albert Wesker, le célèbre méchant de la série, est disponible. Ce « personnage » supplémentaire n’a malheureusement pas sa propre histoire, et ne fait que remplacer notre cher Billy. Cependant, il possède un éventail d’action/pouvoir qu’il est agréable d’utiliser, surtout sur les méchants qui nous ont bien martyrisé pendant toute l’histoire. Cela offre également une rejouabilité supplémentaire au jeu qui, contrairement au premier, n’offre qu’un seul scénario.
Ayant raté le coche de sa sortie sur Gamecube et Wii, j’avais un petit goût amer à l’idée de ne jamais pouvoir jouer à ce Resident Evil 0. Heureusement, treize ans après, le mal est enfin réparé et ma terre s’est remise à tourner (moi, lyrique ? Noooon…) Honnêtement, je dirais que cet épisode est un des meilleurs de la franchise. Le duo de personnages marche prodigieusement bien, l’ambiance des tous premiers jeux d’horreur est bien présente et la remasterisation est simplement merveilleuse. Aux détenteurs du jeu original, je conseillerais d’y jeter un petit coup d’œil rien que pour voir le travail de passage en HD. Pour ceux qui comme moi n’ont pas eu la chance de pouvoir y jouer auparavant, je leur dirais de foncer les yeux fermés ! Les plus et les moins ✔︎ Une remasterisation de bonne qualité... ✘ Certains modes pas très originaux...La note de la rédaction
✔︎ ... qui conserve toutes ses forces !
✔︎ Un confort de jeu nettement amélioré.
✔︎ Le mode Wesker, un très bon défouloir.
✘ Les mêmes faiblesses techniques.
À noter également qu’un pack Resident Evil Origins Collection intégrant les versions HD Remastered de Resident Evil et Resident Evil 0 est sorti le 22 Janvier 2016.
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2 Responses
c’est marrant parce que pour moi c’est pareil,je n’avais pas la gamecube.Je savais que le jeu était excellent à cette époque. Je me le suis pris et bon dieu que c’est bon de retrouver un vrai épisode de resident evil,la chose chiante,c’est de ne savoir emporter que quelques objets,il faudra sans cesse revenir en arrière,même en alternant avec le partenaire,cela restera le petit bémol du jeu.Le seul point négatif,il est un peu plus court que les premiers(resident evil,resident evil 2 et resident evil 3).
Dommage d’avoir changé la formule de resident evil après.