2Dark : vous ne direz pas non à un petit gigot de mouflet ?

Test de 2Dark, un survival-horror imaginé par Frédérick Raynal qui ne laissera personne indemne. Courage les enfants !

Les enfants, c’est sacré. Pour beaucoup, ils représentent l’avenir, la candeur, l’innocence, bref, tout ce qu’il y a de beau en ce bas monde. Je dois avouer qu’ils m’évoquent des choses un peu différentes : les pleurs, la casse-couillerie et le vomi, enfin bref. 2Dark nous propose de sauver nos chères petites têtes blondes des mimines de dangereux psychopathes. Il s’agit d’un suvival-horror en vue isométrique. Inutile de préciser que les âmes sensibles et les allergiques à l’humour noir devraient se préparer mentalement avant de lire mon test de 2Dark, jeu qui nous est proposé par le studio Gloomywood.

Voici venuuuuuu l’heure, des cris et des pleurs

2Dark a été développé par le studio Gloomywood, plus précisément par Frédérick Raynal. Non non, vous ne rêvez pas, il s’agit bien du grand monsieur qui nous a offert la série des Alone in the Dark. Notons au passage qu’il n’a pas dû chercher bien loin pour le nom de son nouveau bébé. Ici, on peut en effet dire qu’on est dans le dark du dark. Notre héros est aux prises avec des psychopathes violents, massacrants et plastinants des marmots par palettes, thème plutôt casse-gueule va-t-on dire.

Test de 2Dark (PC)
Qu’ils sont mignons, ils nous font signe !

Force est-ce constater que le sujet est plutôt bien traité (à la différence des enfants, eux sont modérément chanceux), le jeu est glauque, certes, mais on ne tombe jamais dans le choquant gratuit, juste dans le choquant borderline. L’ambiance de 2Dark est particulièrement réussie. Les musiques ne sont pas trop présentes et apportent pile la bonne dose de malaise sans jamais passer à côté du thème général. Sombres et enténébrées, elles ne nous sortent pas de l’atmosphère malsaine du jeu, comme une chanson style Prendre un enfant par la main le ferait.

2Dark, la schizophrénie comme élément de gameplay

Quant au style visuel, rien à redire. Les personnages sont représentés en voxels, ce qui leur donne un aspect assez unique, parfaitement en phase avec l’atmosphère décalée de 2Dark. Ils ont un look un peu cru, comme tous les éléments du titre, du character-design des ennemis au langage des différents personnages. Les décors sont sombres, inquiétants, on ne lâche jamais vraiment notre lampe de poche, la mort n’étant jamais loin.

Test de 2Dark (PC)
Encore des clowns bordel de merde…

Le jeu développe chez nous une certaine ambivalence. Après un moment, notre relation face aux ténèbres tient presque de la schizophrénie. D’un côté, le noir a quelque chose d’inquiétant, de funeste, mais de l’autre, les ennemis n’y voient pas plus clair que nous, ce qui nous permet de nous cacher. Donc, ces zones obscures jouent un double rôle : celui d’endroit dangereux et inhospitalier, qui donne sa profondeur à l’atmosphère du titre, mais également celui de refuge où l’on se cache volontiers pour éviter de se faire démembrer.

Promenons-nous dans les bois…

L’histoire est somme toute banale. Tout commence par un weekend en famille. Notre héros, le détective Smith, fait du camping dans les bois avec sa femme et ses deux enfants. N’ayant apparemment jamais regardé de slashers, ils trouvent bon de se séparer dans la forêt la nuit pour aller chercher du bois ; le faire pendant la journée, c’est démodé. Ainsi, le roi reste au camp pendant que la reine et les petits princes s’en vont dans les bois, et c’est là que ça coince…

Test de 2Dark (PC)
Tout va très bien, merci ! Bon, où est ma mâchoire ?

Un horrible hurlement fait dire à notre détective que quelque chose ne va pas. Se sont-ils fait attaquer par un animal sauvage ? Un monstre des marais ?  Ont-ils marché sur un Lego ? Inquiet, il court précipitamment vers les cris et trouve sa femme dans une position pour le moins inconfortable, comprenez que l’expression « ne pas avoir la tête sur les épaules » prend tout son sens. Notre avatar voit alors une camionnette s’en aller au loin avec ses deux enfants. À la suite de cette expérience légèrement traumatisante, notre bon agent Smith développe une obsession pour les cas d’enlèvements d’enfants et mène sa propre enquête dans son coin. Il devient taciturne, sombre, il fume en noir et blanc, bref, c’est le détective torturé par excellence pour une histoire comme celle-ci.

Ils sont le cancer de cette planète, Monsieur Anderson

Il découvre alors des indices qui l’emmènent dans un cirque, avec des clowns, des clowns vraiment inquiétants qui viennent probablement de la même école du cirque que Ça. Bon, vous allez me dire que le thème des vilains clowns est un peu éculé, et vous auriez raison. 2Dark n’a pas pour ambition de révolutionner le genre. Il utilise les outils qui sont déjà à sa disposition et, à défaut de renouveler le genre, nous offre un jeu à l’ambiance léchée et doté de mécaniques de jeu qui fonctionnent bien.

Test de 2Dark (PC)
Doux Jésus ! Par la Sainte-Mère !

Ensuite, on nous explique un peu comment jouer, et c’est parti, allons sauver des enfants. Le premier constat : le jeu est impitoyable. Les pièges, en plus d’être bien dissimulés, sont mortels. Un doigt de pied posé sur le bord d’un piège à souris, et votre personnage se vide de son sang par le gros orteil, d’où la lampe de poche qu’on ne lâche jamais. Le problème est que, comme dit précédemment, les ennemis ne nous voient pas dans le noir. Donc on est souvent partagé entre prendre le risque de se faire repérer ou de se faire empaler sur un piège. Les ennemis sont tout aussi impitoyables que les chausse-trappes en tout genre. Les attaquer de front se termine rarement bien pour le joueur. Il faut faire preuve de retenue. Les attaquer par derrière à coup de couteau de cuisine dans la jugulaire est un bon moyen de s’en débarrasser sans se faire repérer. Bon, pour la retenue, on repassera…

Reviens gamin, c’était pour rire gamin

Enfin, on arrive face aux enfants, et c’est à ce moment-là que l’on se rend compte que les développeurs ont décidé de jouer la carte du malaise jusqu’au bout. Les enfants ne nous suivent pas forcément. S’ils ont peur, ils se mettent à crier, pleurer et j’en passe. Alors pour les motiver, on leur enfourne des bonbons dans le gosier façon foie gras des Landes pour qu’ils acceptent de nous accompagner. Il ne manquerait plus que notre avatar soit moustachu et porte des lunettes à verres teintés pour que tout soit parfait… Chose amusante, j’ai remarqué qu’il y avait une autre manière de motiver les gamins lorsqu’ils refusent d’avancer : un bon vieux coup de pied de biche dans le faciès. Ne me jugez pas ! J’ai enfin pu me débarrasser de la frustration provoquée par Skyrim !

Test de 2Dark (PC)
Pour lui, ça a été la douche froide !

Et de toute manière, ils sont déjà maltraités, un petit peu plus ou un petit peu moins… Leur réaction est d’ailleurs hilarante. Loin d’être effrayés, ils nous lancent un surréaliste « putain, jvais te casser la gueule si tu continues, gros enfoiré ! ». Ils se mettent alors à nous suivre sans rechigner avec la moitié du visage en moins, forts d’un nouveau traumatisme, mais fiers. Où est Pascal le grand frère quand on a besoin de lui ? Pour finir un niveau, il nous faut trouver plusieurs indices disséminés de-ci, de-là et sauver tous les enfants. Sur la base des indices dénichés, notre petit enquêteur décide du prochain lieu où il doit se rendre pour sauver d’autres enfants. Il arrive cependant que l’on ne parvienne pas à terminer un niveau parce que l’on doit d’abord tous les trouver. Alors, on fait trois fois le tour des lieux sans résultat. On se rend compte enfin qu’il suffisait d’ouvrir une mallette qui se trouvait déjà dans l’inventaire. Un peu rageant c’est vrai… ce qui vaudra au petit Timmy un nouveau coup de pied de biche.


Dans l’ensemble, 2Dark est un bon jeu, sans être une pépite. Il ne révolutionne pas le genre, mais apporte des éléments intéressants en dépit de stéréotypes comme les clowns ou le détective torturé. Les graphismes conviennent particulièrement bien à l’ambiance voulue par les développeurs, de même que la bande-son. C’est un jeu bien pensé. Son thème fort ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais les développeurs ont le mérite d’avoir su prendre des risques.

La note de la rédaction
  • Gameplay - 7/10
    7/10
  • Durée de vie - 7/10
    7/10
  • Graphismes - 8/10
    8/10
  • Scénario - 7/10
    7/10

Les plus et les moins

✔︎ Un thème sombre.
✔︎ Des mécaniques bien pensées.
✔︎ Des graphismes en adéquation avec l'univers.
✔︎ Pas comme Skyrim !

✘ Un avatar stéréotypé.
✘ Des clowns !
✘ Une histoire banale...

7.3/10

 

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17 Responses

  1. Ce n’est plus pascal le grand frère…avec les années s’est devenu pascal le grand-père Mdr
    À mon avis il a mis le titre 2Dark car il est en 2 dimensions et référence au dark de « Alone in the dark »,.
    La difficulté du jeu va en progressant ou elle est linéaire?
    Tu transpires le vécu pour ta réaction sur les enfants Mdr
    Merci pour le test complet de 2Dark Pierre-Yves.

    1. Bientôt, Pascal l’arrière grand-oncle ><
      Concernant le titre, je pense que c'est aussi pour l'anglais "too dark". Avec un thème comme celui-là, ça ne m'étonne pas qu'il mette que c'est trop dark ^^
      Concernant la progression, rien qu'entre le premier niveau et le second, il y a une grande différence. Les devs expérimentent un peu. C'est un jeu qui offre pas mal de défis je trouve.
      Concernant les enfants, je transpire surtout l'acrimonie xD.

      1. Mdr ^^

        Oui donc cela confirme bien que la difficulté monte en progressant dans le jeu. J’avais lu un article dessus, mais je préfère l’avoir de quelqu’un comme toi qui a vraiment joué.

        A la prochaine P-Y XD

  2. Toujours aussi cool de te lire Pierre Yves! Je me suis bien marré en te lisant ah ah j’aime bien les références… Mr Anderson c’est Matrix c’est ça ? Le jeu est pas très cher à ce que je vois peut-être que je l’essaierais d’ici peu je te dirais ce que j’en pense à l’occaz! Merci!

    1. Haha, content que ça fasse rire, j’avais un peu peur au départ, l’humour noir n’est pas toujours super bien reçu.
      En effet, la référence, c’est pour Matrix. Le détective qui s’appelle Smith et qui dézingue des gens à tour de bras, c’était trop beau !

  3. Hahaha que j’ai ri !!! Je me suis retrouvé au début, dans ton descriptif de ce que représente les enfants pour toi !
    J’ai également le jeu et je l’ai terminé. Un bon jeu en effet, sans être non plus une claque. J’ai galéré sur le dernier niveau d’ailleurs, dés le début du niveau car je n’entrais pas par le bon endroit… du coup j’aurais par moment passé une heure sur certains passages. Et ces enfants qui crient tout le temps et refusaient de me suivre juste parce qu’il y avait un cadavre démembré en plein milieu d’un couloir, allez comprendre…

    1. Franchement, c’est parce que le but du jeu était de les sauver hein, sinon, Timmy n’aurait jamais revu la lumière du jour.
      Moi j’ai eu particulièrement du mal avec le second niveau en fait, je ne parvenais pas à comprendre que je devais ouvrir la mallette dans mon inventaire, ça me rendait littéralement dingue.

      1. Oh tu sais, j’ai bien réussi je crois à la fin du premier niveau à en tuer un par accident… enfin, le coup de pied de biche de trop je crois.
        Dès le départ j’ai pris l’habitude de regarder chaque objet que je récupère dans l’inventaire, du coup j’ai évité ce souci ^^

  4. Bonjour,

    Rien sur le foutage de gueule de ce studio vis à vis des backers et de la parole donnée ?

    Est-ce à dire que vous cautionnez ce genre d’escrocs du financement participatif ?!

    1. Bonjour Thnos. Je laisserai Pierre-Yves répondre à ton commentaire car c’est lui qui a rédigé le test. Sache que JSUG.com est un lieu libre d’expression. Tu as le droit de dénoncer ce que tu veux. Fais-nous donc part de ce qui te chagrine. À bientôt !

    2. Bien le bonjour !

      Alors, sincèrement, ça ne me dérange pas qu’on me donne son avis, qu’on fasse une remarque ou toute autre critique constructive. Je peux comprendre que la thématique t’énerve, mais j’avoue qu’une telle question accusatrice me laisse perplexe.
      Je suis très flatté que l’on me prête la qualité d’omniscience, malheureusement je ne suis qu’un être humain lambda, à mon grand désarroi. Je n’étais tout simplement pas au courant de ce souci.
      Grâce à ton commentaire, je me suis renseigné et je trouve ça en effet troublant. Merci d’avoir abordé ce sujet, ça m’a permis d’apprendre quelque chose de neuf.
      En fait, je n’apprécie pas beaucoup les dérives de ce mode de financement, j’ai d’ailleurs déjà écrit sur le sujet. Il y a des studios indé qui l’utilisent à bon escient, mais d’autres sont beaucoup moins honnêtes. J’espère que le problème va se régler, c’est vraiment injuste pour les backers.
      Comme dit Eric, JSUG.com est un lieu libre d’expression. Tu es le bienvenu pour tout commentaire ou toute critique si tu penses que je n’ai pas couvert le sujet assez en profondeur, ou si tu es carrément en désaccord avec moi.
      Cependant, et je m’exprime ici en mon nom propre, je te serais reconnaissant d’en discuter d’abord avec moi dans les commentaires avant de poster un message qui laisse penser que mon éthique pourrait être remise en question. En tout cas, c’est le sentiment que j’ai eu en te lisant. Si telle n’était pas ton intention, alors, je te prie de m’excuser pour ma mauvaise interprétation.

      Au plaisir de discuter à nouveau avec toi, parce qu’en fin de compte, on dirait qu’on partage le même avis sur le financement participatif !

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