Capitalisme dans le jeu vidéo : longue vie au McGaming !

C'est le grand rendez-vous du mois, l'heure du dossier. P-Y aborde la délicate question du capitalisme dans le JV !

J’annonce un changement radical de ton pour cet article rédigé à grand renfort de Rage Against the Machine plein les oreilles. Amis de la bienséance, fuyez ! Aujourd’hui, j’aborde un sujet qui me tient particulièrement à cœur, j’ai nommé : le capitalisme dans le jeu vidéo. Tout d’abord, il convient de préciser ce que j’entends par capitalisme. En effet, les marxistes et autres sales bobo-bisouno-stalino-gauchistes n’en donneront pas la même définition que les raffinés smithéens (les adeptes de la grande main invisible). Par capitalisme j’entends le sacrosaint système patriarcal grâce auquel notre société (dys)fonctionne : la primauté de la libre entreprise sur la dignité humaine, la suprématie de bouts de papiers et de données informatiques sur notre altruisme et notre entendement, et la compétition adoubée en tant que seule et unique logique d’interaction légitime avec nos semblables. Vous l’aurez remarqué, il est possible, voire probable, que vous perceviez un léger biais dans cet article.

Eh ben, ça promet pour la suite de l’article ! Source : Galien.canalblog.com.

Capitalisme et marché du jeu vidéo

Premièrement, jetons un œil au marché du jeu vidéo. Au départ, le marché vidéoludique est plutôt localisé. Dans les années 70, c’est aux US que les jeux vidéo sont les plus populaires. Peu de temps après, les Japonais, par l’odeur du software alléchés, se jettent sur cette nouvelle technologie pleine de promesses. Et bien vite, le marché et les chiffres d’affaires grandissent. Dès les années 80, les sociétés de jeux vidéo engrangent déjà des milliards de dollars. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Eh bien, je ne vous apprends rien, le jeu vidéo représente un marché mondial énorme. Ce loisir transcende les strates sociales et les frontières géographiques (en bien comme en mal). En 2017, ce marché ne pèse pas moins de 108,9 milliards de dollars, dont 3,46 milliards d’euros rien qu’en France tous segments confondus. 52 % des Français affirment jouer régulièrement aux jeux vidéo, pourcentage qui monte à 70 % lorsqu’il s’agit de jeu occasionnel. Les joueurs sont de tout âge (des tout-petits aux tout tassés) avec une moyenne située à 34 ans. Bref, le jeu vidéo est partout.

Source : L’Essentiel du jeu vidéo – juillet 2017

Vers les profits et l’au-delà

Cette ubiquité est à la fois positive et négative. Elle est positive dans la mesure où l’omniprésence des jeux vidéo permet au média vidéoludique de continuer de se développer et d’évoluer. Mais toute médaille a son revers. Affaire de gros sous oblige, c’est la logique capitaliste et consumériste qui fait foi. Ainsi la loi du moindre coût entraîne nombre de dérives. Quand elles ne font pas appel à 36 stagiaires sous-payés, les entreprises font les yeux doux à des pratiques un poil plus douteuses.

Prenons nos PS4 chéries. Ces petites coquines en mal de profits ont vu le jour en Chine, notamment dans une usine de Foxconn. Et comme tout le monde le sait, les stagiaires, c’est bien, mais le travail forcé, c’est mieux. C’est ainsi que des étudiants ont eu l’insigne honneur de participer à un programme de stage aux relents d’esclavage dans une usine de Foxconn pour la bagatelle de 6 crédits ni sonnants ni trébuchants. Ne pas participer à ce stage revenait à ne pas terminer leurs études. Leurs heures de travail dépassaient le maximum légal, il arrivait même qu’ils travaillent la nuit. Mais, voyons le bon côté des choses : pendant ce temps-là, ces graines de voyous ne trainaient pas dans les rues ! L’entreprise est également connue pour d’autres violations du droit du travail. Halala, cette sacrée grande main invisible en fait voir de toutes les couleurs aux petites mains du jeu vidéo.

Vous reprendrez bien un peu de billet vert sur votre caviar ?

Et le milieu du software n’est pas en reste non plus ! Sans doute frileuses à l’idée de devoir signer trop de certificats de stage hors de prix (hum hum), les entreprises ont eu une formidable idée : pourquoi ne pas dénicher une main-d’œuvre gratuite qui les suppliera pour pouvoir travailler ? Ainsi sont nés les programmes de bêta-testing, comme le Space Monkey Program d’Ubisoft, qui permet à des joueurs de participer au développement de Good and Evil 2 et de le tester avant l’heure. Seulement voilà, la gratuité, pfff… dans le milieu capitaliste, on n’aime pas trop trop ça, même dans ce sens-là. C’est ainsi que naquirent les accès anticipés : les joueurs ne travaillent plus gratuitement, ils paient pour travailler.

Les jeux vidéo : le miroir des valeurs du système

Aujourd’hui, quel que soit le média sur lequel nous posons nos mirettes, nous sommes bombardés de messages nauséabonds qui découlent directement de notre modèle de société. Les pubs à la télévision ne sont qu’hymnes mensongers à la consommation, à la richesse, à la superficialité, à la jeunesse éternelle, à l’ostentation et à la compétition. Il faut manger mieux que son voisin, être plus beau que son voisin, sentir meilleur que son voisin, avoir des objets plus tendance/à la mode/dernier cri que son voisin, bref, ton voisin, tu dois lui marcher sur la tronche du haut de tes nombreuses et majestueuses possessions. Les films, quant à eux, nous noient sous un océan de stéréotypes tous plus ridicules les uns que les autres : la fille par excellence est de type pimbêche écervelée toute de marques vêtue et doit avoir une silhouette d’hoverboard, tandis que le garçon parfait est débilement viril et dispose de tablettes de chocolat en adamantium, et si vous êtes riche, c’est encore mieux bien sûr. Personne ne voudrait être une fiotte ou un sale prolo !

Malheureusement, les jeux vidéo ne sont pas en reste en termes d’idéologie nauséabonde et de stéréotypes. Prenons l’exemple de God of War, savamment critiqué par Usul en son temps. Kratos est l’incarnation de la virilité, le mâle par excellence : il a des muscles, il est agressif, il sait ce que les femmes veulent (ou plutôt ce qu’il veut que les femmes veuillent), bref, Kratos est un objet de désir pour tous les hommes occidentaux. Oui oui, j’ai bien dit les hommes, car ceux-ci sont bien les seuls à fantasmer sur ce corps et cette attitude, qu’ils n’auront jamais.

Cette image se passe de commentaire.

Comme le dit Usul dans son 3615, l’homme ne veut pas incarner une « fiotte ». J’en prends pour exemple une discussion que j’ai eue avec un mec que j’ai rencontré récemment. Lors d’une discussion à propos d’Horizon: Zero Dawn, il m’a confié qu’il lui était impossible d’y jouer, simplement parce que « ça cassait son trip d’incarner une nana ». Et c’est lors de moments comme ceux-là qu’on se rend compte que l’image de l’homme parfait que la société nous crache chaque jour au visage fait mouche sur nombre de personnes. Le crédo est simplement d’être toujours plus viril et de montrer qu’on a la plus grosse. D’ailleurs, Messieurs, sachez que, biologiquement, les gros pénis ne sont pas destinés à séduire les femelles, mais bien à intimider les autres mâles. Donc, lorsque vous vous inquiétez de la taille de votre phallus, c’est bien du regard des autres bonhommes dont vous vous souciez. Bref, le capitalisme n’est pas seulement économique, il a aussi des répercussions sociétales et culturelles graves.

Ce phénomène s’observe également dans le jeu en ligne ! Il suffit de passer quelques heures sur des FPS ou sur des Moba pour perdre foi en l’humanité. Naturellement, il est normal que la compétition tienne une place importante dans ce genre de jeu. Cependant, nous sommes bien loin d’une compétition éthique et noble. En ligne, il ne suffit pas d’affronter les autres joueurs, mais il s’agit bien de les écraser pour ensuite afficher son skill en le posant sur la table pour que tout le monde puisse voir comme il grand et, si possible, d’humilier les perdants.

Dessin de Alex Solis pour dénoncer les canons de beauté imposés par la société.

Prenons maintenant The Witcher, franchise que j’affectionne pourtant. Nous y incarnons Geralt, un homme plutôt bourru, musclé, fier, plein de cicatrices, la figure du mâle alpha bien stéréotypée en somme. Ce gentilhomme passe sa vie à massacrer des bestioles et à ramener des trophées de chasse destinés à montrer comme il est fort et adroit (encore une logique ostentatoire). En accomplissant des missions, nous engrangeons de l’argent et de l’expérience. Cette accumulation de richesses et d’expérience nous permet ensuite de devenir plus fort, d’avoir du meilleur équipement, bref, d’obtenir toujours plus de choses. Et que dire des femmes ? Dans le jeu, en plus d’être toujours parfaitement gaulées, elles sont uniquement là en leur qualité de récompense pour des hommes bien virils : elles sont des biens de consommation en quelque sorte. Si le joueur fait tout ce qu’il a à faire, il est récompensé par des scènes sexys où il collectionne les conquêtes par procuration. Et s’il veut tâter de la bombasse en vrai, il lui suffit d’aller harceler les babes dans les salons de jeux vidéo, dont l’esthétique est empruntée aux salons automobiles. L’ostentation et la consommation règnent en maitres.

D’aucuns rétorqueront que je prends un exemple vraiment précis et probant. Malheureusement, cette idéologie se retrouve dans le gameplay de la plupart des jeux, même les plus innocents. Que dire de Mario ? Bien avant de faire scandale à coups de tétons saillants, notre petit plombier faisait déjà montre d’une obsession sexuelle pathologique. Ce mec parcourt des kilomètres à travers des déserts, des océans, des châteaux hantés, brave mille dangers, et ce, juste pour recevoir sa récompense : une princesse toute fraiche et reconnaissante. Et que dire de la manière de progresser dans le jeu ? Plus il a de pièces d’or, plus il a de vies, et donc de chances de pécho… Morale de l’histoire : si tu es riche, peu importe les obstacles, tu rentreras chez toi avec la dame.

Sacré Mario ! Illustration de raygirl12 sur deviantart.

Une lueur d’espoir ?

Cependant, tout n’est pas noir du côté du gaming. Déjà, nous avons des jeux destinés à conscientiser la population concernant certains problèmes actuels. Des titres qui remettent par exemple en question notre manière de consommer, comme notre chère Joanne l’avait fait remarquer, d’autres encore, comme Could Chasers, MigraKick ou Papers Please, placent les joueurs face à la problématique de l’immigration. Pierre-Yves Hurel, doctorant à l’université de Liège (mon unif, tavu ?), a chapeauté le développement de chômeur blaster, un jeu qui dénonce les potentielles dérives d’un gouvernement belge totalitaire dont l’objectif est de massacrer les chômeurs. Nous pouvons aussi mentionner Journey, ce jeu qui, simplement par son gameplay, encourage la coopération plutôt que la compétition.

Mais ce genre d’initiatives sont encore trop peu nombreuses. La plupart des studios, piégés dans un système de compétition impitoyable, ne prennent pas de risques et préfèrent se cantonner à des recettes qui marchent afin de ne pas risquer la banqueroute. En effet, le joueur est un drôle d’animal particulièrement conservateur qui ne change que rarement ses habitudes de consommation. Le moindre changement qui s’esquisse, qu’il s’agisse d’un rapetissement de la taille des seins de Lara Croft ou de changements dans les thèmes abordés dans les jeux vidéo, est souvent ressenti comme une menace face à son statuquo bien aimé. De plus, le jeu, loin d’être l’œuvre d’êtres humains, n’est considéré que comme un vulgaire produit de consommation. Peu importe l’énergie et la passion qui ont été injectées dans un jeu, il faut en avoir pour son argent, et il en faut toujours plus, pour moins cher, un peu à l’image de la course aux vêtements à des prix toujours plus bas sans considération aucune pour les pauvres gens qui se bousillent la santé pour pas un rond dans les pays du tiers-monde.

Alors petit ? Tu le sens tout le poids de notre luxe ? Photo de Franceinfo.

Ainsi, les studios tentent de diminuer les coûts par tous les moyens, on sous-paye toujours davantage chaque membre de la chaîne de développement tout en leur en demandant toujours plus, et on encourage les joueurs à se complaire dans leur rôle de machine à consommer en les bombardant de DLC, d’éditions collectors (que les plus pauvres ne contemplent que dans des vidéos d’unboxing) et de publicités pour des accessoires dont ils n’ont pas besoin. Les joueurs s’empressent alors de consommer jusqu’à plus soif, de bouffer du jeu vidéo comme on engloutit des chips préemballées sans jamais tenter d’en discerner la véritable saveur. Peu importe les personnes qui se cachent derrière un jeu, peu importe les sentiments qui font le ciment d’une histoire vidéoludique, peu importe le jeu lui-même s’il ne rentre pas dans la case qui lui est réservée. Le joueur type peu à peu façonné par les multinationales est un consommateur boulimique de divertissement qui s’empresse de s’enfourner deux doigts dans le gosier afin de ne pas interrompre le flux incessant de pain et de jeux qu’il s’entrepose dans le bide. Tout ceci pendant que les magnats du jeu vidéo et autres acteurs économiques imposants écrasent les petits studios et se disputent les parts du gâteau au cours de luttes financières titanesques lors desquelles certaines grosses boîtes, en cette ère de post-vérités et de fake news, s’empressent d’imposer leur version manichéenne de l’évènement, version ensuite relayée par une flopée de journalistes pour qui l’esprit critique n’est plus qu’un lointain concept. C’est ce qu’il s’était passé lors de l’affaire Vivendi vs. Ubisoft, où ce dernier se faisait adroitement passer pour une petite entreprise locale attaquée par de vilains capitalistes. Franchement, n’est-ce pas se foutre de la gueule du monde ?

Photo rare d’un patron de multinationale dans le besoin.

Bref, malheureusement, pour l’instant, l’univers du gaming suinte encore l’idéologie capitaliste par tous les ports. Les grosses boîtes nous vendent leur version du rêve grâce à des discours bien ficelés, nous poussent à investir volontairement dans l’ostentation et le fantasme sans égard pour qui que ce soit. Et je vais finir par une citation d’un auteur que j’affectionne particulièrement qui s’applique à la société d’aujourd’hui : George Orwell écrivait « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. ». Et nous, les joueurs, continuons trop souvent d’investir dans ce vent. 

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7 Responses

  1. Intéressant, dommage que le couplet visant à promouvoir l’autoflagellation masculine, qu’affectionne une partie de la gent masculine, frappée du syndrome de Stockholm, vienne quelque peu gâcher le message.

    Je trouve aussi très condescendant de voir un homme parler de ce qui serait bien, ou pas, pour les femmes, à croire qu’elles ne peuvent pas s’exprimer toutes seules sur ce sujet.

    Et sinon la belle affaire, à l’époque où se déroule LA FICTION qu’est the witcher, la femme n’était pas traitée comme dans les sociétés policées et plus « évoluées » d’aujourd’hui, mon dieu, mais c’est un scandale !

    Tien allez vu qu’on est dans le lol, si l’on parlait un peu de la place de la femme en Arabie saoudite, par exemple (ah ben non ce n’est pas drôle, car ce ne n’est plus du jeu vidéo) #RevolutionSurCanapé

    C’est vrai ça ! mon boucher est un con, et donc si je comprends bien, les bouchers sont des cons ?!
    Lorsque l’on veut faire des généralités, mieux vaut éviter de prendre des exemples personnels (cf. votre discussion avec un mec sur horizon).

    Pour moi, la femme et l’homme ne sont pas égaux, mais complémentaires, sur un plan naturel, mais aussi en terme de droits, puisque déjà les hommes ne sont pas égaux entre eux, et ce ne sont pas les exemples qui manquent, en matière de santé, de justice (forte avec les faibles et faible avec les forts), de travail, de salaire, d’intelligence, de beauté etc., etc.

    Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas tendre vers plus d’égalité bien sûr, mais juste que l’égalité parfaite est une chimère fantasmée par des bobos (qui refusent par contre de mettre leurs mômes dans des zep), et/ou des féministes hystériques et hypocrites à souhait, qui voudraient nous voir pisser assis, dans un souci d’égalité.

    Malgré ma vision entre homme et femme, j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à jouer à horizon zero dawn (le meilleur jeu sur PS4 cette année en ce qui me concerne), comme quoi on peut être fier d’être un homme, et pour autant aimer les femmes au caractère bien trempé, et qui refusent de s’en laisser compter par quiconque, et le truc le plus fou c’est que lorsque j’ai fini ce jeu, j’étais toujours un homme ! #SavoirPrendreDuRecul

    Alors certes le jeu vidéo, par bien des aspects, est le reflet d’une société inégalitaire et voir décadente, sur bien des points (mais la faute à qui, au jeu vidéo, ou aux révolutionnaires de salon, qu’on ne voit jamais dans la rue, et qui laissent ce pays, de reniements, en renoncements, courir à sa perte) #~QuandOnPenseQuilSuffiraitQueLesGensNachètentPasPourQueCaNeSeVendePlus

    Enfin, il n’en demeure pas moins qu’il existe des consommateurs qui souhaitent, jouer « bio » et qui refusent, à ce titre, le modèle vomitif de la plupart des jeux AAA, qui incarnent, de plus en plus, toutes les dérives de ce qu’est le « capitalisme » et l’idéologie d’aujourd’hui.

    J’en sais quelque chose car j’en fait partie (99% des jeux auxquels je joue sont des petits jeux indés, sur lesquel je prends bien plus de plaisir que sur un AAA insipide, voir débilitant, vendu 70€, et truffé à la microtransaction).

    1. Bonjour Eric D et merci pour ton message.

      Permets-moi de te répondre.

      Premièrement, je suis loin d’être pour l’autoflagellation. Comme tu le dis si bien, on peut être un homme et aimer les femmes et vouloir que les choses changent pour elles, et ce, sans pour autant se tirer une balle dans le pied (promouvoir l’égalité ne signifie nullement perdre quelque chose, mais bien enrichir notre société).

      En ce qui concerne la partie où tu me trouves condescendant, je trouve ta remarque peu judicieuse. Le fait que je m’exprime sur ce sujet n’empêche aucune femme de s’exprimer à son tour. Si j’extrapole ton raisonnement, nous pourrions également dire cela pour toutes les luttes. Ainsi, seuls les ouvriers pourraient lutter pour leurs droits, pareil pour les migrants, les enfants ou même les animaux. Or, je ne pense pas que l’on dise de la WWF qu’ils sont condescendants parce qu’ils défendent les pandas alors qu’ils n’en sont pas. Alors oui, j’exagère, parce que les animaux n’ont pas la capacité de se défendre juridiquement, mais je tente ici de souligner les défauts de ton argumentation par l’absurde. Schopenhauer ne serait pas fier de moi…

      Ce que je trouve condescendant par contre, c’est ta posture quant à la complémentarité homme/femme. Dans une société patriarcale comme la nôtre, il est facile pour un homme de parler de complémentarité étant donné que c’est l’homme lui-même qui a choisi les prérogatives de l’homme à la base. Cependant, ta posture reste un avis et n’est donc pas erronée en soi, elle n’est juste, selon ma façon de voir les choses, pas pertinente.

      Concernant l’exemple personnel que j’ai choisi, j’ai beau relire mon paragraphe, je ne vois pas où j’ai fait une généralité. J’ai bien parlé d’« exemple », c’est-à-dire, selon le Larousse, un « fait, chose, comportement de quelqu’un qui illustre une assertion, qui est caractéristique de quelque chose », donc, un fait qui me permet d’illustrer mon propos, je n’ai en aucun cas fait une généralité de ce qui m’est arrivé.

      Concernant ton couplet à propos des femmes en Arabie saoudite et sur le fait que « ah ben non ce n’est pas drôle, car ce ne n’est plus du jeu vidéo », je te renvoie au nom du site « je suis un gameur ». Le principe est d’écrire sur le jeu vidéo ; me reprocher de ne pas parler de choses qui ne sont pas liées aux jeux vidéo me parait, dès lors, un poil incongru.

      En revanche, je suis d’accord avec toi, l’égalité parfaite relève du fantasme. Cependant, tenter de tendre vers la perfection me semble être une logique saine, qu’en penses-tu ? Par contre, je remarque que ton vocabulaire en dit beaucoup sur tes idées et ta posture : « bobos » et « féministes hystériques » sont des termes creux qui n’enrichissent nullement le débat, existent uniquement pour leur valeur péjorative et qui témoignent de la faiblesse d’un souci d’argumentation. Il est malheureusement beaucoup plus facile de recourir à une argumentation ad personam que de véritablement enrichir le débat.

      Ensuite, tu m’as reproché de faire des généralités (ce que je n’ai d’ailleurs pas fait), et tu pèches également à cet égard. En effet, en dépit du fait que j’ai effectivement écrit mon article dans mon salon, je m’engage personnellement dans certaines luttes, je descends dans la rue pour protester et montrer mon désaccord face aux décisions du gouvernement, j’aide certains studios indé en traduisant certains jeux gratuitement, bref, ma révolution canapé me semble moins sédentaire que tu sembles le croire.

      Je suis heureux d’apprendre que tu as apprécié Horizon Zero Dawn, j’ai moi-même beaucoup joué à ce jeu, et j’ai également conservé mon pénis.

      Enfin, je souligne tout de même que je suis heureux d’apprendre que tu ne fais pas partie de la masse de joueurs qui consomme du AAA débilitant. Si nous ne sommes pas d’accord concernant mon message à propos des femmes, nous sommes au moins d’accord sur ce point. Je t’invite à l’occasion de revenir nous donner ton avis, il est toujours sain de débattre de ce genre de sujet, même à grand renfort de sarcasmes comme nous l’avons fait.

      P.S. Je te conseille en effet de pisser assis, c’est meilleur pour la prostate !

      1. @Eric D
        « Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas tendre vers plus d’égalité bien sûr, mais juste que l’égalité parfaite est une chimère fantasmée par des bobos […]. »

        Donc, en fait, quand tu vas donner de ta personne dans la rue pour l’égalité hommes/femmes (parce que tu es pour plus d’égalité et que la révolution canapé, c’est pas pour toi), tu scandes des trucs comme: « Égalité des salaires, mais pas trop quand même » ou « Marre des messages sexistes ! Sauf deux ou trois parce qu’il faut pas charrier non plus ! » ?

        Plus sérieusement, j’aimerais qu’on m’explique comment s’engager pour plus d’égalité, ou pour une cause progressiste de manière générale, sans se faire coller de facto l’étiquette bobo sur le front. Est-ce qu’il y a des progressistes non-bobos ? À moins que le terme « bobo », à force d’abus de langage, n’en soit venu à renvoyer automatiquement son locuteur à l’anti-progressisme, auquel cas tu dois te retrouver bien embarrassé à vouloir plus d’égalité tout en gueulant sur les bobo-gauchiasses.

  2. Heureusement que j’ai mon Larousse, parce que je ne comprendrais pas tout le débat intellectuel qui se trouve ici. C’est génie en herbe ici…? ^^ peur de ne pas avoir ma place en mettant un commentaire.
    Si on commence à penser à si et à ça, on ne s’en sort plus. Si on regarde le monde, il est loin d’être beau et encore moins parfait, et probablement qu’il ne le sera jamais. Il faudrait que tous les êtres humains voient dans la même direction, ce qui n’arriva pas. L’être humain est l’espèce, pour ma part la plus stupide jamais créé. Créer des armes, détruire, ôter la vie de personne n’ayant rien fait alors qu’il suffirait de ne pas appuyer sur la détente. Les débats sont nombreux, la faim, la soif, la planète qui part en sucette, etc Tout ceci est trop tard, il aurait fallu ne jamais créer le système économique car la terre est à tout le monde, les ressources également alors qu’ici tout appartient à l’état et au nom de quoi…? de l’argent car les lois sont faites par ceux qui ont du fric et les lois ils les font pour eux. Qu’est-ce qu’ils en ont à faire des petites gens que nous sommes et Pierres-Yves le sait parce qu’il est Belge et notre pays est une véritable gangrène et ce depuis des décennies, que seules certaines personnes s’en rendent compte maintenant alors que cela fait des lustres. Chacun fait à sa manière de penser et d’être en ce qu’il croit juste ou non. Et quand on élève la voix parce qu’on a raison en Belgique, on se fait couper la chique directe. La France est pareille, ce sont des monarchies déguisées en démocratie, et dire que des gens croient encore de nos jours qu’ils peuvent s’exprimer librement.
    Les critères de beauté, cela va avec l’époque, avant il fallait avoir des formes pour être canon, suffit de voir les tableaux.Je ne vois pas pourquoi les femmes n’ont pas droit au même salaire que les hommes en faisant le même métier, c’est absurde ?
    C’est vrai cette phrase quand on pense qu’ils suffiraient que les gens n’achètent pas mais la preuve qu’ils faudrait avoir tous la même façon de penser et tu ne l’auras jamais. Après tout on pourrait porter plainte contre x, parce qu’on nous a drogués, nous et nos parents et grands-parents etc., dès qu’on est né, acheter des Pampers, ils sont plus absorbants, on nous a intoxiqué tellement, qu’on ne se rend pas compte, acheter un produit de quelque nature que ce soit est devenu impossible à ne pas faire et qui peut se vanter de ne pas le pratiquer, peut être les peuplades reculées au fin fond de l’Amazonie ?
    Je m’arrête là parce que de toute façon je pars dans tous les sens et on pourrait ne plus s’arrêter.
    On pourra dire tout ce qu’on voudra l’argent est le pouvoir, on peut tout faire, tout avoir, tout baiser. La seule chose et encore il pourrait y avoir débat. Etre en bonne santé, tu pourras avoir tout l’argent du monde, on pourra par quelque moyen de prolonger ta vie, mais c’est tout ce qu’on pourra faire. Dans la vie il n’y a que cela de vrai être en bonne santé, c’est le plus important.
    Bon boulot P-Y, gros taff, bien bossé

    #penseràptitstephquiadumalaveclesmotstropcompliqués ^^
    #sinonj’tebalancemonbruno et quand je le balance ça fait des dégâts ^^

    1. Mon bon Stéphane, naturellement que tu as ta place ici ! Comme la terre, l’espace commentaire est à tout le monde. De plus, même si, comme tu dis, tu as du mal avec certains mots, ce n’est en aucun cas une raison de te taire. Il existe nombre de gens qui utilisent plein de jolis mots compliqués et qui, pourtant, font preuve d’une stupidité effrayante (comme ce professeur de Harvard qui se vantait d’avoir prouvé génétiquement l’infériorité des noirs).

      Comme mon article le montre, je suis assez d’accord avec toi concernant le monde dans lequel on vit… malheureusement… Cependant, je me refuse de me laisser aller au fatalisme, même si c’est parfois tentant.

      Je suis vraiment content d’avoir des lecteurs tels que toi, qui ne se laissent pas impressionner par des choses qu’ils ne maîtrisent peut-être pas totalement et qui font l’effort d’apporter leur pierre à l’édifice. L’important, c’est de ne laisser personne penser à notre place, même si notre interlocuteur semble en savoir plus sur le sujet ou disposer de mots plus précis que les nôtres. L’esprit critique est le concept clé (cela concerne aussi mes articles, je ne dispose pas de la science infuse ou de la vérité universelle).

      Je suis entièrement d’accord avec toi pour la santé, il n’y a que ça de vrai. J’accorde personnellement assez peu d’importance à l’argent, surtout depuis que ma compagne est tombée gravement malade début 2017 (elle est maintenant guérie). Cela m’a fait prendre conscience que rien n’est éternel, et que l’on pourrait bien mourir demain dans notre cage d’escalier, donc nous avons décidé de profiter un max.

      Merci pour ton commentaire en tout cas !

      1. Tout à fait j’en ai conscience aussi, que la vie peut partir en un clin d’œil, ma mère est partie en un claquement de doigt, c’était pas prévu et même quand c’est prévu, on ne s’y fait pas.
        Temps mieux pour ta compagne, personne ne mérite cela.

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