Après le beau succès de Ori and the Blind Forest en 2015, le studio autrichien Moon Studios était attendu au tournant. Son nouvel opus, Ori and the Will of the Wisps, m’avait déjà tapé dans l’œil lors des repérages de l’E3 2019 et il promettait du lourd ! J’avais prévu de le tester au plus vite, malheureusement la première version avait beaucoup de mal à tourner sur mon PC (pourtant plutôt orienté gaming, avec une carte graphique tout à fait potable). Un patch plus tard, me voilà enfin dans les starting-blocks pour te livrer mon test de Ori and the Will of the Wisps !
https://www.youtube.com/watch?v=uVS0GZpPq_A
Quelques mots sur l’histoire d’Ori and the Will of the Wisps
On se retrouve peu de temps après les événements du premier jeu, à la naissance de la jeune chouette Kun (Ku en anglais, j’imagine qu’ils ont préféré rajouter une lettre à la traduction) qui grandit dans sa famille adoptive et essaie d’apprendre à voler malgré son aile atrophiée. L’histoire démarre véritablement lorsque Kun et Ori se retrouvent catapultés dans une nouvelle région de la forêt, offrant ainsi un terrain de jeu inédit et des dangers encore plus grands que dans les aventures précédentes. Même si tu as droit à quelques passages dans lesquels Ori est sur le dos de Kun, la majeure partie du jeu se passe uniquement avec notre héros habituel, pour des raisons que tu découvriras dans le scénario.
Si Ori and the Will of the Wisps est un Metroidvania avant d’être un jeu narratif, son histoire reste plaisante et chargée de poésie. Elle reprend évidemment quelques grosses ficelles scénaristiques et les schémas classiques de quêtes et d’éléments à réunir aux quatre coins de la carte, mais le tout fonctionne globalement bien et j’ai eu du plaisir à découvrir cette nouvelle aventure. Mention spéciale au « méchant » que je trouve très cool, tant dans son apparence que dans ses origines, et qui s’est avéré un adversaire très intéressant tout au long du jeu. Concernant la fin, j’ai vu certains fans grincer des dents face aux derniers retournements de situation, mais j’avoue avoir été plutôt satisfaite de cette conclusion, qui pourrait ouvrir la porte à une suite !
Une patte visuelle et sonore ébouriffante
Il me paraît évident d’enchaîner sur les graphismes, un des énormes points forts de ce jeu (et donc un élément incontournable de ce test de Ori and the Will of the Wisps). Tu peux le constater par toi-même d’après la bande-annonce, l’univers est fabuleux, une fois de plus, et même un cran au-dessus de son prédécesseur. La carte étant bien plus vaste, on a droit à de nombreuses zones différentes en atmosphère et en climat, et chaque nouvelle région m’a éblouie par la qualité et la précision de ses décors. Que tu crapahutes dans la neige, dans le sable ou dans le royaume des araignées, chaque recoin mérite de s’y attarder et de prendre quelques captures d’écran.
De la même manière, la musique ne pourra que te charmer, toute en subtilité et en envolées lyriques. Elle se synchronise parfaitement avec l’action en cours, ajoutant un souffle épique aux courses-poursuites et une forte dimension émotionnelle dans le développement du scénario. Vraiment, je n’ai rien à reprocher à la direction artistique de ce jeu, si ce n’est qu’elle prend parfois le pas sur la lisibilité des tableaux, son côté touffu et luxuriant pouvant parasiter un poil la compréhension des chemins à emprunter et des secrets à débloquer. On est aux antipodes d’un titre comme Hollow Knight qui choisit un style épuré et très contrasté, ce qui donne un Metroidvania très différent malgré des codes communs, mais ils excellent chacun dans leur domaine, proposant deux écoles visuelles que j’aurais du mal à départager si je devais n’en choisir qu’une !
Un gameplay amélioré et enrichi pour une expérience plus complète
Les retours sont unanimes : Ori and the Will of the Wisps reprend les codes du premier opus en améliorant ce qui peut l’être. Notre petit quadrupède lumineux n’a jamais été aussi agile et réactif, et c’est un vrai bonheur de déambuler sans effort dans ces décors de rêve. Côté progression dans le jeu, on alterne entre les phases de plateforme, les courses-poursuites nerveuses et les combats de boss, et les trois formats sont franchement bien gérés et agréables. On est toujours dans un Metroidvania, il s’agit donc de parcourir la vaste carte en long et en large à mesure qu’on débloque de nouvelles compétences, mais cet aspect-là est grandement facilité par la faculté de se téléporter à n’importe quel moment. On a également un système de badges qui octroient des bonus d’attaque, de défense ou de récupération d’objets, ainsi que toute une série de pouvoirs qui coûtent de l’énergie mais permettent d’atteindre de nouvelles zones, de frapper à distance ou de se soigner à peu de frais.
Il y a donc de nombreuses façons d’apprécier l’expérience, selon qu’on soit plutôt guerrier ou archer dans l’âme. J’ai quand même une petite réserve par rapport à cette abondance de nouvelles compétences : vu la durée de vie du jeu (une partie en difficulté normale se termine en 12-15 heures en bouclant la plupart des quêtes annexes), on n’a pas vraiment le temps ou le besoin de tout tester, et j’ai fini le jeu avec pas mal d’aisance en restant majoritairement sur la même combinaison de pouvoirs et de badges. C’est un poil dommage et j’aurais aimé que les autres facultés soient mieux exploitées, mais là non plus, ce n’est pas rébarbatif et ça ne nuit pas au plaisir du jeu.
Ori and the Will of the Wisps : un jeu très gourmand
Là où ça pêche un peu plus, et c’est la raison pour laquelle je rends ce test de Ori and the Will of the Wisps avec un bon mois de retard sur sa date de sortie, c’est dans le côté très gourmand de ce jeu. Je le disais au début, j’ai du bon matériel de gaming, et pourtant j’étais incapable d’y jouer avant le premier patch : chutes récurrentes de FPS, image qui saccade, bugs de son, clairement mon PC hyper-ventilait et vu la nervosité de certaines séquences (notamment les courses-poursuites qui demandent une bonne dose de réflexes), c’était tout simplement injouable.
Le premier patch est sorti il y a quelques jours, et je te rassure, ça règle pas mal de problèmes. Néanmoins, j’ai dû un peu jouer avec les paramètres pour que l’expérience de jeu soit relativement agréable, et il m’a fallu accepter quelques clignotements d’écran dans les passages les plus lourds. De la même manière, le titre ne semble pas totalement rôdé et les joueurs ont pu relever de nombreux bugs qui peuvent carrément freiner la progression (un item fondamental qui manque à l’appel, un boss qui n’apparaît pas où il devrait, etc.). Je ne sais pas si les développeurs ont été contraints de sortir le jeu un peu trop tôt, mais c’est un peu dommage de le découvrir dans ces conditions qui ne le mettent malheureusement pas en valeur. Par contre, le studio travaille d’arrache-pied pour rectifier le tir et je ne doute pas que tout sera réglé dans les prochaines semaines ! Pense quand même à avoir du matériel assez puissant, et munis-toi d’une manette pour savourer le gameplay de manière optimale.
En bref, Moon Studios nous offre ici le digne successeur de Ori and the Blind Forest. Le studio a su avec talent garder les ingrédients qui avaient fait son succès en améliorant ses quelques faiblesses. Par sa difficulté modérée et ses nombreux raccourcis bien pratiques, c‘est une très bonne porte d’entrée dans le genre du Metroidvania. Pour l’avoir fait après Hollow Knight, j’avoue avoir été surprise qu’on me facilite autant la tâche, mais il aurait été préférable de les faire dans l’autre sens et j’espère que ce test de Ori and the Will of the Wisps t’aura donné envie de tenter l’aventure ! Pense tout de même à être bien équipé, attends-toi à de nouveaux patchs dans les prochaines semaines et prépare la boîte de mouchoirs, juste au cas où tu serais submergé par la musique et la poésie de ce titre ! Vous pouvez vous offrir ce jeu via notre lien !
Les plus et les moins ✔︎ Une direction artistique fabuleuse ! ✘ Un jeu très gourmand et pas totalement optimisé.La note de la rédaction
✔︎ Le plaisir de retrouver Ori et sa famille.
✔︎ Un gameplay amélioré et fluide.
✔︎ Beaucoup de nouvelles mécaniques appréciables !
✘ Des quêtes annexes un peu trop anecdotiques.
6 Responses
Celui-ci je me doute bien que le jeu est bon, vu le précédent, c’est le genre de jeu que j’aime mais j’ai pas de xbox…..snif tout plein , lui et cuphead snif snif mais c’est comme ça et c’est bien normale, à chaque console ses exclus.
Par contre je trouve injuste que les joueurs PC possèdent les exclus Playstation de plus en plus, bientôt à quoi cela va servir d’avoir une playstation si tu les retrouves sur PC, c’est un non sens.
Vive les jeux comme Ori, j’adore ^^
Aïe oui dommage pour la Xbox ! Moi j’y joue sur PC mais il faut vraiment du bon matos vu comme il est lourd malheureusement. Mais je ne doute pas qu’il te plaise !
Je n’avais pas fait le premier opus, je ne ferai sans doute (certainement ?) pas celui-ci (metroidvania style, clairement pas ma came).
Mais alors niveau musical, si déjà l’ost du 1 était déjà bien jolie, celle du 2 est carrément superbe, très diversifiée, en plus d’être monumentale (3h !!). Gareth Coker est vraiment un compositeur brillant.
Oui ça je sais, le metroidvania c’est pas ton genre de prédilection 😉 Mais alors carrément d’accord pour l’OST, qui est un cran au-dessus du premier opus et qui m’a régalée tout au long du jeu !
Magnifique test Coline ! Ça c’est clairement un jeu qui me fait regretter de pas avoir de Xbox One… Mais je verrais peut-être que j’y jouerai plus tard sur PC !
Eeeh merci Bruno 🙂 Oui, si ton PC tient le coup, ça vaut la peine de le tester !