Sorti le 16 mars 2021, Mundaun est un jeu indépendant surprenant. À travers lui, Hidden Fields, un studio unipersonnel, nous transporte dans un monde horrifique et sombre sur le haut plateau suisse. Édité par MWM Interactive et Madison Wells Media LLC, le jeu est disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series, Switch, Windows et Mac aux alentours de 20 €. Sans plus attendre, découvrons ce que nous réserve cette aventure atypique inspirée du folklore alpin et écrite au crayon par Michel Ziegler dans mon test de Mundaun sur Xbox Series X.
Mundaun, le village suisse en nuances de gris
Curdin, notre protagoniste, reçoit une lettre inquiétante du prêtre de son village natale lui apprenant la tragique perte de son grand-père décédé dans des circonstances étranges. Curdin décide donc de partir enquêter sur place. Cependant, il va vraisemblablement et rapidement se rendre compte qu’un évènement datant de la première guerre est à l’origine de tous les maux à Mundaun. Cela ne va évidemment pas déstabiliser notre héros, bien décidé à avoir le fin mot de l’histoire. Le héros, souffrant de visions historiques et horrifiques, croisera le « Malin » à plusieurs reprises, ce qui aura tendance à le pousser encore plus loin dans ses recherches. De là, une exploration intense et parfois fatigante commence. Car il est vrai que visiter chaque recoin pour essayer de trouver quelque chose est parfois prise de tête. Vous m’avez également dit sur ma chaîne Twitch que le jeu est plus sympa à regarder qu’a jouer, et que le modèle Point’n Click aurait été éventuellement plus intéressant que le FPS, genre pourtant choisi par Michel Ziegler.
Manette en main, Mundaun n’est pas si fun à jouer…
Je regrette plusieurs choses dans Mundaun. Par exemple, la nuit, la visibilité est beaucoup trop faible ! Et il devient difficile de semer les ennemis de paille (certains des méchants du jeu) dans de telles conditions. En outre, bien que l’IA soit un peu à l’ouest, vous pouvez vite vous retrouver dans de beaux draps si les êtres malveillants vous voient. En revanche, pour ne pas perdre pied, vous pouvez compter sur l’aspect simulation du jeu, un moyen d’augmenter vos statistiques (préparation de café, lecture de manuels de défense, utilisation du Muvel, une voiturette, à condition de bien tourner la clé et d’allumer les phares). Il vous faudra aussi penser à fermer vos volets pour ne pas vous faire surprendre pendant votre sommeil… Une très grosse partie du gameplay est purement de la recherche et de l’exploration, ce qui est parfois rageant car les objets ne sont pas évidents à trouver à cause de certains choix en matière de direction artistique… Et si vous loupez quelque chose, vous pourriez vous retrouver coincer en plein milieu d’une mission, et serez donc contraint de tout recommencer pour respecter son ordre de résolution.
Mundaun n’est pas dépourvu de détails intéressants comme le système des notes qui s’ajoutent dans le carnet tout au long de l’aventure, des points de sauvegarde fixes ou encore la possibilité de faire apparaître le Muvel grâce aux posters éparpillés sur la map. De plus, l’histoire est bien plus intéressante que le gameplay daté, bien qu’il devienne plus impactant une fois la lanterne et le fusil débloqués. Bref, Mundaun est un jeu à scénario.
L’indé ne plaît pas à tout le monde
Il faut mettre en évidence dans ce test de Mundaun que ce jeu indépendant a été réalisé au crayon par une seule personne (et avec exploit), mais cela ne fait pas tout. L’univers aux couleurs sépia sert principalement de cache-misère aux animations et à la technique datées et sans saveur. Bien que la neige brillante soit magnifique, l’immersion est difficile avec un tel choix de direction artistique, car il ne faut pas oublier que nous sommes dans un monde semi-ouvert proposant plusieurs vastes zones à explorer. Je partage l’avis de mes viewers sur l’idée qu’un Point’n Click aurait été plus adapté à l’univers graphique. La recherche permanente de « quoi faire » est relativement lassante. Je ne me suis personnellement pas amusée à faire ce jeu à cause du gameplay lent, des animations molles et des affrontements dépourvus d’intérêt. Je pense qu’un fan de jeu indé pourrait sûrement y trouver son compte s’il ne s’attend pas à grand chose en acquérant le titre. Vous êtes prévenus !
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Il a été pour moi compliqué de rédiger ce test de Mundaun car je suis entre le fait que le jeu est bof, et qu’il est indépendant avec peu de budget et de moyens. Faire un jeu tout seul est génial et le développeur peut être fier de lui, mais cela ne suffit pas à faire de Mundaun un « bon » jeu à mes yeux. Je me suis perdue plus d’une fois, j’ai souvent dû augmenter la luminosité (gamma) pour y voir quelque chose, je me suis sincèrement ennuyée tout au long de l’aventure bien que le jeu ait un certain charme avec sa neige pailletée et son patois local qu’est le romanche. En bref, Mundaun aurait pu faire mouche au milieu des années 2000 ou avec un autre système de jeu, mais il reste techniquement très en retard pour 2021. On nous avait promis de la stratégie et de l’horreur, je n’ai trouvé dans Mundaun que de l’ennui, et une certaine impatience de finir ce test. Tout dans l’histoire, et zéro dans le gameplay. Mes mots sont durs mais comme toujours sur Je suis un gameur.com, la franchise est le maître-mot ! Aurez-vous assez de curiosité pour aller explorer les prairies vallonnées de Mundaun ? Si c’est le cas, il vous faudra aussi du courage. Les plus et les moins ✔︎ Le scénario intéressant ! ✘ Techniquement daté.La note de la rédaction
✔︎ Prise de risque et direction artistique osées.
✔︎ Cinq fins possibles !
✔︎ Le patois plein de charme.
✘ Souvent trop sombre.
✘ Gameplay lent...
✘ Il est facile de se perdre.
6 Responses
Je vois ce que tu veux dire, ça m’est déjà arrivé de ressentir la même chose. C’est vrai que la luminosité dans certains jeux, c’est parfois énervant , même en mettant à fond, on ne voit toujours pas grand chose,j’ai eu un petit passage dans little nightmares 2 ou même outlast 2 et pas que des indépendants, des triples AAA aussi, c’est relou. Quand il faut critiquer , il faut, tu es là pour ça, ça ne peut qu’aider celui qui a fait le jeu, s’il en fait un autre. Quand on est tout seul le problème, c’est qu’on a le nez dans son travail et qu’on ne voit pas ses erreurs. Après c’est fait au crayon, pourquoi pas…
La luminosité est très importante dans les jeux d’horreur pour installer l’ambiance mais si tu vois rien ………..
J’ai lu après que c’était ton dernier test, tu as bien évolué depuis tes débuts sur les tests de jeu. La grande collectionneuse de figurine dragon Ball ^^
Effectivement, c’était le dernier car de nouveaux horizons s’offrent à moi !
Je suis entièrement d’accord avec toi, la luminosité doit être quand même bien gérée pour que ça fonctionne dans l’horreur, et rien n’est plus énervant que les aller-retour dans les mêmes zones en se demandant ce qu’on a oublié ! J’attendais un peu ce Mundaun au tournant, pour le côté horreur que j’aime beaucoup, pour le côté jeu indé aussi, mais cela me refroidit quant à l’idée de le tester. (Je repense à Kholat, aussi survival horreur dans la neige, qui malgré sa beauté et ses musiques, me fait m’arracher les cheveux car je ne sais ni où je dois aller, ni ce que je dois vraiment faire). Mais si c’est pour s’énerver dessus… ce qui est dommage, parce que franchement, l’aspect jeu réalisé par une personne, le côté artistique du crayon, l’utilisation d’un folklore local, ce sont des enjeux qu’il faut valoriser et admirer, car cela change des autres productions, tout simplement. Mais comme tu le dis si bien dans ton article, ça ne fait pas tout. Ça a dû être une expérience sympa à partager sur Twitch ceci dit ! J’ai essayé de rejoindre le soir où tu le proposais, mais mon pc ramait à mort.
C’est exactement ça ! Mundaun aurait pu être excellent s’il avait eu les moyens financiers. Le scénario est plus ou moins là, le folklore, l’univers, la DA. Mais il est moche et un peu naze… Ce sera pour une autre fois, tant pis !