Koa and the Five Pirates of Mara : prolongez les vacances d’été !

Tu te souviens de Summer in Mara ? Je l’avais testé il y a trois ans, après l’avoir vu passer partout pendant sa campagne de financement, et s’il m’avait fallu un peu de temps pour rentrer dans l’univers et la logique du jeu, j’avais ensuite passé un très bon moment en compagnie de Koa, à naviguer d’île en île pour satisfaire les demandes des habitants de Mara. Et voilà que Chibig nous propose une nouvelle sortie dans le même univers ; il était donc obligatoire que j’aille y jeter un œil ! Sans plus de préambule, embarque avec moi dans ce test de Koa and the Five Pirates of Mara sur Switch, on va voir à quoi ça ressemble ! Et merci infiniment à Chibig pour sa clé et sa confiance.

Koa and the Five Pirates of Mara, en quelques mots

L’île de Qälis a été pillée par une bande de pirates, c’est l’heure pour nos chers Koa et Napopo de reprendre le large pour restaurer ce village si accueillant ! Afin de récupérer des bouts de carte au trésor, tu enchaîneras les niveaux sur les différentes îles environnantes dans ce jeu de plates-formes 3D dynamique et très coloré. Entre deux aventures, tu pourras aussi acheter des tenues, améliorer ton bateau (un peu comme dans Tchia) ou faire prospérer Qälis, grâce à la monnaie récoltée pendant tes missions.

Finies les fetch quests à rallonge et la plantation de légumes, si on retrouve l’univers de Summer in Mara, on est ici dans un tout autre genre de jeu ! Décidément, Chibig ne cesse de me surprendre. Déjà dans mon test précédent, j’avais parlé de cet ascenseur émotionnel entre ma première expérience de jeu assez poussive et le plaisir que j’ai finalement trouvé en prenant mes marques. Et dans ce test de Koa and the Five Pirates of Mara, je suis passée par le même genre d’émotions quand j’ai compris que ce ne serait pas un jeu relaxant, centré sur l’exploration et les dialogues avec les habitants comme le précédent. Un poil de déception d’abord, parce que j’aime surtout les jeux narratifs, un poil de frustration aussi quand j’ai compris que je ne pourrais pas explorer les environs (les îles sont très petites, dans celui-ci, et on ne peut pas interagir avec grand chose). Mais passée cette première étape, quand j’ai accepté qu’on avait changé de style de jeu, j’ai découvert un titre très chouette et agréable à parcourir, et plein de bonnes surprises !

Au revoir l’agriculture, bonjour les plates-formes !

Pour Koa and the Five Pirates of Mara, Chibig a choisi de collaborer avec Talpa Games, l’équipe du jeu de plates-formes Mail Mole. Les deux jeux vidéo ont beaucoup de points communs, et j’ai trouvé le mélange des deux studios très organique et homogène : Talpa Games apporte son savoir-faire du gameplay, l’originalité des circuits et des niveaux, une belle maniabilité, bref une expérience de jeu très agréable, et Chibig rajoute son univers bien reconnaissable (qu’il décline à travers tous ses jeux depuis 2016), de nombreuses références aux lieux qu’on a eu l’occasion de visiter dans Summer in Mara, les voyages en bateau et la progression dans l’histoire. Venant d’un studio comme Chibig qui semble vouloir changer de genre de jeu à chaque nouvelle sortie, je trouve que celui-ci a eu un très bon réflexe en s’accompagnant d’une équipe qui a déjà fait ses preuves dans le jeu de plates-formes pour que ce nouvel opus soit aussi agréable que possible.

En réalité, je n’ai pas de vrai reproche à faire dans mon test de Koa and the Five Pirates of Mara. J’ai été tout à fait charmée par la prise en main : Koa est vive et réactive, le design des niveaux est tout à fait clair, on sait instinctivement comment progresser et quel chemin emprunter, il y a de petits puzzles çà et là, chaque monde propose un joli renouvellement esthétique mais aussi mécanique par rapport aux niveaux précédents, tous les voyants sont au vert pour passer un bon moment. Ce qui me plaît le plus, c’est la façon dont le jeu s’adapte à tes envies. Si tu vises un parcours parfait et une performance pleine d’adrénaline, il y a de quoi se faire plaisir en visant les meilleurs temps au chronomètre et en augmentant la difficulté générale. Si comme moi, tu préfères lancer une partie plus sereine et fureter dans tous les coins, tu pourras essayer de récupérer tous les objets cachés dans les niveaux, et ajuster la difficulté pour multiplier les points de sauvegarde, par exemple. J’aime beaucoup cette approche inclusive, permissive et sans prise de tête qui permet à ce jeu de viser un public large de manière tout à fait maligne.

La formule gagnante de Chibig

De ce que j’observe, j’ai l’impression que Chibig a vraiment le vent en poupe. Ce dernier a tout compris à la manière de concevoir un financement participatif, comme le montre le Kickstarter de Koa and the Five Pirates of Mara qui est, une fois de plus, très réussi. Chibig a une communauté qui le soutient activement, il s’est même lancé dans la vente d’objets physiques (comme des artbooks et même des figurines à l’effigie de ses personnages). L’univers du studio est chaleureux, on est content de le retrouver d’un jeu à l’autre, et il n’hésite pas à se renouveler pour autant : vraiment, je trouve sa démarche tout à fait bien ficelée et cohérente. Alors bien sûr, le scénario ne casse pas des briques et on passe finalement très peu de temps avec les personnages, mais la petite ambiance nostalgique est quand même présente, et pour un petit jeu qui vient s’insérer sans prétention dans le catalogue de Chibig avec sa durée de vie bien moins importante que les autres, il coche toutes les cases pour passer un bon moment !

En bref, Chibig en a décidément sous la pédale, et l’univers que ce studio construit progressivement nous réserve encore bien des surprises. Le prochain gros jeu des développeurs, Mika and the Witch’s Mountain, est déjà annoncé pour fin 2023 (là encore, avec une belle campagne de financement participatif réussie), et j’espère que ce test de Koa and the Five Pirates of Mara aura pu te convaincre que même si cet opus est plus court et moins ambitieux que d’autres de la franchise, il est néanmoins solidement construit et tout à fait qualitatif. Par ses graphismes adorables et sa difficulté adaptable, c’est également un jeu qui peut convenir à toute la famille et à un vaste panel de profils de joueurs. L’histoire se termine en quelques heures, mais si tu veux prendre le temps de débloquer toutes les tenues, de restaurer Qälis en entier et de retaper ton bateau, tu pourras profiter de la sympathique rejouabilité des niveaux pour prolonger le plaisir. En tout cas, j’ai passé un très joli moment aux côtés de Koa et je suis déjà bien curieuse de découvrir ce que Chibig nous réserve dans sa prochaine grande aventure : rendez-vous dans quelques semaines pour la sortie de Mika and the Witch’s Mountain, et profite bien de cette extension d’ambiance estivale en faisant la course avec les pirates jusque là !