Comment l’IA redéfinit la gestion des ennemis dans les jeux vidéo

Souviens-toi. Les premiers jeux vidéo, c’était toujours le même boss, les mêmes gestes, les mêmes failles. Tu le rejouais, non pas pour le comprendre, mais pour le contourner. Pas d’intelligence, juste une « routine » à battre. C’était frustrant, répétitif. Mais ça, c’était avant… Aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) ne se contente plus d’animer un boss avec deux phrases et trois patterns d’attaque. Désormais, elle l’observe, elle l’étudie, elle le transforme. L’intelligence artificielle redéfinit les ennemis dans les jeux vidéo et la manière dont on les perçoit. Au point qu’un simple combat de boss est capable de nous marquer ou de nous frustrer comme jamais auparavant ! Certains joueurs vont même jusqu’à transformer une vidéo en gif pour analyser leur séquence de gameplay ou rejouer une scène marquante image par image. Mais alors, qu’est-ce que tout cela dit de nous, et de notre façon de jouer ?

Comment l’IA révolutionne les ennemis dans les jeux vidéo

L’IA moderne apprend. Et c’est ça qui est vraiment terrifiant. Tu sautes trop souvent ? Elle adapte ses attaques. Tu te caches toujours derrière les mêmes caisses ? Elle te déloge. Tes habitudes deviennent tes faiblesses. Le joueur n’est plus tout-puissant. Il ne peut plus se contenter de « lire » le jeu. À présent, c’est le jeu qui « lit » ses moindres faits et gestes.

Dans Alien: Isolation, par exemple, le xénomorphe utilise une IA double : une IA principale qui ne sait pas exactement où tu es, et une IA secondaire qui collecte des indices et émet des déductions quant à ta localisation. Résultat ? Une traque tendue, et imprévisible ! On transpire. On recule. On respire à peine. L’ennemi devient presque vivant…

Des ennemis qui te lisent comme dans un livre ouvert

Et si grâce à l’intelligence artificielle les ennemis n’étaient plus juste là pour te barrer le chemin ? Et s’ils avaient leurs propres objectifs à remplir, leurs propres dilemmes à combattre ? L’IA permet de donner aux ennemis une mémoire, une personnalité, une évolution. Dans certains jeux vidéo comme La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre, les orcs se souviennent de toi. Genre, littéralement. Tu les as blessés ? Ils reviennent avec des cicatrices. Tu les as épargnés ? Ils ne l’oublient pas. Cela crée des histoires dynamiques, personnelles, et imprévues !

En bref, grâce à l’IA, nous assistons à une forme de narration émergente. En effet, ce n’est plus le scénario qui dicte l’action dans les jeux vidéo. Ce sont surtout les interactions, les conséquences, les choix… et les rancunes.

IA adaptative : quand l’ennemi apprend de toi

Autre surprise fascinante : l’IA permet la coordination. Finis les groupes de bandits qui te foncent dessus en file indienne. Maintenant, ils te contournent intelligemment. Et en plus de cela, ils communiquent entre eux. Ils t’encerclent. On les dirait entraînés par le centre de formation du GIGN. Et ce travail d’équipe algorithmique donne lieu à des tactiques parfois déconcertantes : les ennemis se dispersent pour réduire l’effet de tes grenades, certains te forcent à sortir de ta cachette pendant que d’autres t’attendent pour te tirer dessus, ils prennent position, couvrent les angles morts, et synchronisent leurs offensives.

Les ennemis du jeu Arena Breakout: Infinite, que j’ai approché à la Gamescom 2024, font déjà tout cela. Et c’est absolument déconcertant tellement ça rend les combats réalistes !

Ennemis dans les jeux vidéo : l’illusion du vivant

On le sait : une IA n’est pas vivante. Mais elle peut le faire croire. Elle peut simuler le doute, l’hésitation, la colère… Et parfois, c’est justement dans l’imperfection qu’on y croit le plus.

Un garde qui marmonne, qui hésite avant de tirer, qui cherche son camarade disparu… On est d’accord, il ne s’agit que de scripts, de probabilités. Et pourtant, chacun d’entre eux parvient à créer une illusion, l’illusion que l’IA peut se comporter comme un être humain. Une couche d’humanité fragile et troublante…

Une IA trop parfaite, qui a ses limites ?

Une IA parfaitement élaborée, ce n’est pas tout rose non plus… En effet, l’IA peut, elle aussi, tricher. Elle sait où tu es, même si elle prétend ne pas le savoir. Elle anticipe tout au lieu de réagir. Elle te pousse dans des coins sans issue. Parfois, l’intelligence artificielle, c’est tout simplement de la triche maquillée. Et ça, les joueurs le sentent !

Le vrai défi, aujourd’hui, n’est pas de créer une IA forte. C’est de créer une IA juste. Une IA qui donne l’illusion de la liberté sans te voler la victoire à chaque fois.

Vers des ennemis qui n’en sont plus ?

Et si on allait encore plus loin ? Et si l’IA te permettait de négocier avec les ennemis ? De les comprendre ? De les convaincre de rejoindre ta cause ? Après tout, dans certains RPG récents, il est possible de persuader un ennemi de se battre pour toi, plutôt que contre toi.

Grâce aux IA qui mettent le paquet sur le dialogue évolutif, le combat n’est plus la seule option. La parole devient une arme, et la psychologie un terrain de jeu ! Undertale nous a montré que chaque ennemi peut être épargné, à condition de comprendre ce qu’il ressent, de lire les signaux qu’il nous envoie, d’interpréter correctement ses gestes. C’est subtil. Et incroyablement puissant.

En bref, l’intelligence artificielle va tuer les ennemis de nos jeux vidéo. Le méchant ultra-générique laissera place à des adversaires complexes, surprenants, et parfois même attachants. Quant au joueur, il sera contraint de réapprendre à jouer. Il devra apprendre à observer. À douter. Parce que bientôt, il se pourrait bien que quelque chose de beaucoup plus profond qu’on ne le croit soit caché derrière le visage d’un boss…