Pit People : un jeu vidéo un pit peu fou !

Prenons la girafe par les cornes et attaquons-nous à Pit People, un jeu pour les adeptes d'humour absurde !

Tout d’abord, il convient de préciser que ceci n’est pas un test, mais un aperçu. En effet, Pit People est en early access. Le studio à l’origine de cet OVNI, Ours Volant Non Identifié, est The Behemoth, que je remercie d’ailleurs puisque ce sont les développeurs en personne qui nous ont permis d’essayer le jeu.

Les jeux vidéo se déroulant dans un monde post-apocalyptique sont légion de nos jours. Impossible de passer à côté de la pléthore d’invasions de zombies, de catastrophes nucléaires, de virus meurtriers, de pluies de sang d’ours vert, ou de chutes de météorites et de cadavre d’ursidés géants. Ici, on… Attends une minute ! Un ours ? Du sang d’ours vert ? QUOI ? Mais qu’est-ce que c’est que ce délire ?

Un narrateur ursipotent

Test du jeu vidéo Pit People
Ah ben oui, un ours !

Alors oui, cette entrée en la matière est terriblement étrange, mais pas aussi étrange que l’histoire de Pit People. Lorsque le jeu démarre, une petite cinématique commence. L’on apprend alors que la Terre était un endroit paisible avant le terrible cataclysme. Jusque-là, rien d’anormal, une énième catastrophe qui vient troubler la quiétude de notre belle petite planète bleue. Et c’est là que tout part en noix de cajou. Le narrateur nous apprend comme si de rien n’était qu’un ours gigantesque à la dérive dans l’univers a rencontré de manière plutôt véhémente notre magnifique planète ; comprenez qu’il s’est écrasé comme une météorite à la Armageddon.

Évidemment, cela a causé de nombreuses perturbations. L’on apprend notamment de la bouche d’une girafe volante qu’après la catastrophe, le temps s’est mis à s’écouler au tour par tour. Vous trouviez les tornades ou les tremblements de terre impressionnants ? Pfff, petits joueurs, vous n’avez jamais vu de pluie de sang d’ours dévastatrice, ça c’est sûr ! Notre ami le narrateur poursuit en nous expliquant que la Terre, avant ledit cataclysme, eh bien c’était chiant comme la mort. Les habitants étaient inintéressants, il ne se passait jamais rien : pas de guerres, de morts, de pleurs, vous voyez, ce qui donne son sel à la vie ? Du sel sur une bonne vieille blessure ouverte et infectée !

Ensuite, nous pouvons découvrir le premier personnage jouable. Il s’agit d’Horacio, un fermier tranquille qui vit avec son fils et qui cultive des myrtilles géantes. Notre narratocodonosaure en chef nous apprend alors qu’Horacio est tout aussi chiant que la planète sur laquelle il vit et, vu qu’il a tous les pouvoirs, il décide de lui envoyer une nuée de pillards venus pour… manger son fils, tranquille. Horacio demande alors à son fils de rester à l’abri dans la maison pendant qu’il se bat courageusement contre ces crapunibalistes. Au bout d’un moment, force est de constater qu’Horacio n’est pas prêt de mourir ! En effet, la pluie de sang d’ours s’intensifie et anéantit une bonne partie des pillards. Le fermier est motivé, il sait qu’il va gagner et que son fils sera sauf, après tout, il est bien à l’abri dans la maison qui… vient de se faire écraser par une patte d’ours, dommage.

Pas le temps de peigner la girafe !

Test du jeu vidéo Pit People
Suivez cette girafe !

Ce niveau fait office de premier didacticiel et nous permet de nous familiariser avec le système de jeu. Pit People est un tactical au tour par tour où l’on dirige une équipe de 5 personnages maximum. Il y en a quatre principaux : une princesse guerrière, un demi-clope (c’est comme un cyclope, mais différent), un fermier et une conquistador espagnole. Aux premiers abords, cette équipe ne semble pas avoir beaucoup de logique. On fait difficilement un lien entre une conquistador espagnole et un demi-clope. Cependant, si l’on creuse un peu notre mythologie grecque et espagnole et que l’on envisage le contexte comme une analogie métaphorique, une chose devient claire, la logique, on s’en cogne !

Concernant le rôle des personnages, on a l’impression qu’ils sont des sortes d’archétypes du genre tank, guerrier, attaquant à distance et rétiaire. Mais après quelques temps, on se rend compte que ce ne sont pas les personnages eux-mêmes qui déterminent leur rôle, mais bien leurs armes. Ainsi, il est possible d’avoir des tanks qui se protègent avec d’énormes boucliers et derrière lesquels les autres membres de l’équipe peuvent venir se cacher, des DPS qui se battent avec des masses, des épées, des troncs d’arbre, des panneaux de signalisation, bref, avec tout ce qui leur tombe sous la main, ou encore des attaquants à distance qui lancent des flèches, des bombes ou des arcs-en-ciel (seulement pour les licornes). Il y a aussi des healers, des sortes de muffins qui s’arrachent des bouts d’eux-mêmes pour soigner leurs équipiers. Bref, la variété est au rendez-vous. Il est également possible d’équiper les personnages de plusieurs objets pour qu’ils puissent faire des dégâts au corps-à-corps, mais également attaquer à distance. Ainsi, j’ai créé un puissant guerrier impitoyable lanceur d’olives vertes.

Alors je vous entends déjà : Pierre-Yves, tu ne parles que de quatre personnages principaux et pourtant, tu as mentionné une équipe de cinq persos, t’essaierais pas un peu de nous emberlificoter ? Patience nom dè djû ! En fait, Pit People fait furieusement penser au jeu Disgaea. Une fois les quatre personnages recrutés, l’on peut se mettre à capturer des ennemis grâce à Sofia, notre rétiaire conquistador. En effet, grâce à son filet, elle peut kidnapper un ennemi à la fin du combat. Comme dans Disgaea, on se retrouve avec de nombreuses possibilités d’agencement pour créer l’équipe la plus puissante, ou ici, la plus singulière.

Tu veux de la variété ?

Test du jeu vidéo Pit People
They see me flyin’, they hatin’…

Dans Pit People, le bestiaire est extrêmement varié, ce titre est en fait la définition même de la multiculturalité : des cup-cakes, des sorcières, des gladiateurs qui se baladent en vaisseau spatial, des licornes et des bestioles tellement étranges que, je l’avoue, je n’ai même pas la moindre idée de ce qu’elles pourraient bien être. Les mélanges entre ces différentes créatures donnent vraiment des équipes originales et formidablement efficaces. Le côté tactique du jeu est déjà bien développé et demande de la réflexion sous peine de se faire annihiler sans comprendre ce qui nous arrive.

Chaque personnage évolue différemment des autres. En fait, chaque coup donné procure de l’XP à l’auteur de l’attaque, lui permettant par la suite de monter de niveau et de devenir plus puissant. Cependant, pour l’instant, l’évolution des avatars n’est pas très claire. Ainsi ne voit-on pas aisément la différence lorsque l’une de nos créatures monte de niveau. Difficile de dire si elle est plus résistante ou plus puissante, ou si quelque chose a vraiment changé. Cela peut se révéler frustrant.

En termes de modes de jeu, il est possible d’avancer dans l’histoire (bien que, early access oblige, elle ne soit pas encore complète), de faire des quêtes secondaires, qui s’avèrent tout aussi hilarantes que l’histoire principale, ou encore de combattre dans une arène afin de gagner de l’argent. Ces modes sont pour le moins sympathiques et demandent une bonne dose de préparation à chaque fois. Il vous sera également possible de jouer avec vos amis.

Pit People : de l’humour à l’état brut

Test du jeu vidéo Pit People
Oh, un collègue des keufs-cakes !

À la lecture de ce texte, vous l’aurez probablement compris, ce jeu est totalement déjanté. L’histoire, les personnages ou l’univers n’ont aucun sens, et c’est ça qui est absolument fantastique. Parce qu’en fait, tout, absolument tout fonctionne et semble être à sa place. Rien ne sonne faux ! Et en parlant de sonner, la bande-son est elle aussi étonnante. Les musiques de Pit People sont dynamiques et au moins aussi folles que l’histoire. À elles seules, elles créent 80 % de l’atmosphères du jeu. Quant au narrateur, il fait un travail remarquable. Son ton est toujours juste, et ses blagues font mouche à chaque fois. Au fil de l’histoire, il brise les conventions pour s’adresser directement au joueur, mais aussi aux personnages, s’ensuivent des scènes hilarantes où Horacio se dispute directement avec le narrateur. Cela rappelle un peu Stories: Path of Destinies, un titre où la narration a toute son importance. Là aussi, l’omniprésence du narrateur permet de donner une dimension inédite au récit. Il réagit d’ailleurs aux moindres actions du joueur. Tous les ingrédients sont réunis pour un OVNI réussi !


ON ADHÈRE GRAVE !


Pit People est un concentré d’humour, de musiques drôles et dynamiques, et de bonnes idées en tout genre. Son histoire séduira les adeptes d’humour absurde (quel doux euphémisme) et provoquera sans nul doute des éclats de rire sortis de nulle part. Son gameplay, riche et varié, ne nous laisse pas l’occasion de nous ennuyer. Ce titre permet de prendre part à des combats tactiques qui présentent leurs lots d’obstacles et qui surprennent par leur dynamisme. Le verdict me paraît donc clair : Pit People se doit de rester sur nos écrans radars jusqu’à sa sortie !

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10 Responses

  1. C’est un aperçu testé Mdr…ceci n’est pas un test…mais c’est un test quand même.
    Tu as une puissance incroyable de vendre le produit, sans faire de l’ombre aux autres rédacteurs, tu es le meilleur de tous. C’est une personne comme toi que je voudrais avoir sur un site de jeux vidéo pro.
    J’ai horreur du tour par tour, c’est le genre de jeux qui me rebute, et en te lisant je le prendrais les yeux fermés.
    Autant j’ai toujours eu un enthousiasme sur les bons jeux, dis pépite, autant j’en ai pour toi comme rédacteur.
    Tu as une puissance ENORME !!!

    1. Disons que Pierre Yves c’est le romancier de l’équipe… Pour moi il fait beaucoup vivre ses articles c’est ca que j’aime bien chez lui! Et on sent que c’est un vrai expert jeux indé (peut-être que ce type de jeu fait bien resortir son style d’écriture aussi ?).

      Mais je pense pas qu’il soit meilleur que les autres disons qu’ils ont tous leur style et personnalité. Par exemple Joanne est celle de l’équipe qui a beaucoup de franc parler, elle écrit avec le coeur sans grande métaphore et moi c’est pour ce que je l’aime par exemple. Arnaud c’est plus l’artiste de l’équipe et puis ca se voit à sa dégaine MDR

      Et puis y a Eric, le grand manitou, qui a plus le profil d’un vrai journaliste et qui a un formidable esprit de synthèse mine de rien (et encore plus un pouvoir de vendeur que Pierre Yves à mon avis). Quand tu vois ces dossiers tu te dis « ah oui quand meme le gars il fait pas semblant ». D’ailleurs en faisant des recherches j’ai appris qu’il écrit aussi pour des sites comme Politis, Newsly, Monportailfinancier, en fait c’est un vrai professionnel quoi, mais il anime ce blog juste par passion (je dis ça parce que j’échange pas mal avec lui par mail ou sur Facebook).

      Désolé pour ce HS. Sinon Pierre Yves ton test est magnifique c’est clair ! Je rejoind l’avis de Stephane moi non plus le tour par tour bof bof mais en te lisant ça donne carrément envie !!!

      1. Premièrement, merci pour tous vos compliments. Je suis vraiment content que mes textes plaisent.
        Je pense également que chacun apporte quelque chose qui lui est propre. J’ai pour ma part une approche plus littéraire des tests que je rédige, c’est vrai. J’essaie d’écrire des tests qui se suffisent à eux-mêmes, c’est-à-dire que je tente de créer des textes les plus divertissants possibles, outre leur statut de « critiques », Du coup, j’aime plutôt bien l’image du romancier ;).
        Dans tous les cas, je vais me faire un plaisir de vous faire découvrir d’autres jeux indés originaux !
        Encore merci pour vos commentaires, Stephane et Bruno, recevoir ce genre de retours est vraiment encourageant et motivant !

      2. Bien sûr Bruno, mais Pierre-Yves est belge et je suis belge, c’est normal que je le mette en avant !
        Eric il est pro, lui il est multi tâches mais sans avoir recours à Ariel. Je sais c’est TRES mauvais ^^

  2. Ca a l’air terriblement cool ! Merci pour la découverte (une fois de plus 😉 ) !
    Stories : Paths of Destinies est déjà dans ma liste d’ailleurs, je me réjouis de tester 🙂
    Heureusement que tu ne fais pas un article par jour, mon porte-monnaie te remercie 😉

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