Si je vous dis : affaire de meurtre teintée d’un doux fumet de pédophilie et pouvoir de décision sur la vie de multiples personnages, vous me répondez ? « Un jeu qu’il ne faut pas donner en pâture à Pierre-Yves pour un test à publier en public ! ». Exactement. C’est ce thème joliment casse-gueule que je vais devoir traiter aujourd’hui devant vos mines remplies de malaise et de déconfiture (ou de confiture si vous pratiquez souvent le sex-food en lisant les articles de JSUG.com) dans le cadre de ce test de Hidden Agenda, une sorte de film interactif développé par Supermassive Games (le studio qui a réalisé l’excellent Until Dawn). À quelques jours de Noël, mettons-nous dans l’ambiance !
Da Vhidden Ci Code
L’intrigue s’ouvre sur une scène typique de mon quotidien : un mec à moitié à poil au corps tout abimé par moult sévices corporels semble prier ou méditer dans une ambiance pour le moins glauque, le tout devant une caméra. Alors, l’ambiance, qui semblait pourtant si guillerette, s’assombrit tandis que l’on comprend que Hidden Agenda se prépare à nous compter une sombre histoire de meurtres en série.
La première scène avec laquelle le joueur peut interagir est une descente de police dont le but est d’appréhender le « piégeur », un serial killer dont le surnom est aussi épique que ma marque préférée de biscuits chocolatés… Bref, il est déjà temps de prendre une décision pour influencer le destin des personnages : prenons-nous le temps d’inspecter les alentours de la maison et de faire le tour pour voir s’il n’y a pas de danger ou rentrons-nous comme des brutes dans la maison où se trouve, je le rappelle, le « piégeur » ? Quel dilemme… Hum… Entrer dans la maison d’un mec dénommé le piégeur sans faire attention, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Bref, la première séquence est assez symptomatique du reste du jeu. En effet, tout au long du jeu, le joueur doit choisir de temps à autre entre deux décisions souvent transparentes. Ainsi, lors de mon premier run, j’ai pu obtenir immédiatement la meilleure fin lors de laquelle nous apprenons que le barbu, c’est son père, et que le héros meurt à la fin, étouffé dans de la confiture de myrtilles. Ces séquences où le joueur doit opérer un choix sont parfois précédées de moments où l’on doit fouiller une scène de crime pour trouver des indices, ce qui influencera le déroulement de l’enquête. Ceci aurait pu être une bonne idée s’il ne fallait pas trouver tous les indices (au nombre de trois par scène) dans une période très courte… Ce délai un peu tendu m’a un peu dérangé au vu du gameplay.
Faire tablette rase
Si je vous parle du gameplay, c’est que celui-ci se révèle pour le moins atypique ! En effet, ici, pas de manette PS4, mais bien une tablette ou un smartphone pour agir sur le jeu. Une fois l’application PlayLink installée sur votre périphérique, vous pouvez le lier à votre PS4 pour jouer. Diverses informations sont disponibles sur la tablette/le smartphone, comme le nom des personnages, leur description (flic parfait et un peu naïf, meurtrier traumatisé par les attouchements d’un prêtre plus tactile que votre tablette, procureur qui met sa carrière en danger pour coincer un serial killer, bref, des personnages un peu stéréotypés) ou les différentes décisions importantes que vous avez prises jusqu’ici. Le périphérique tactile sert également à opérer les choix et à trouver les indices. Ainsi, vous regardez la télévision tandis que vous faites glisser votre doigt sur votre tablette. C’est ici que le jeu s’avère parfois délicat… Lors des séquences qui demandent de la réactivité, Il est difficile de faire preuve de précision.
En solo, le choix des tablettes et smartphones comme périphériques semble étrange. En réalité, c’est lors des parties en multi que ce choix prend tout son sens. En effet, il est possible de connecter jusqu’à 6 périphériques dans une même partie. En coopération, les joueurs doivent discuter et décider des décisions à prendre. Ils peuvent ensuite voter pour la solution qui leur semble la plus judicieuse, de quoi se disputer en toute gaité avec famille et amis sur un fond thématique alliant meurtres et prêtres porn-addicts.
Cependant, le mode le plus intéressant reste le versus, où les joueurs doivent s’affronter lors de la partie dans un loup-garou vidéoludique. En effet, certains joueurs peuvent recevoir des indications de la part du jeu sur leur tablette. Ainsi, les joueurs qui ont reçu des hidden intentions vont tout tenter pour influencer le cours du jeu afin de marquer des points. Pardon ? Vous ne comprenez pas mon sociolecte franglish ? Je m’explique. Ces hidden intentions sont en fait des ordres donnés au joueur pour qu’il influence certains choix. Ici, il faut froisser un policier, ici, il ne faut pas être coopératif. Cette mécanique permettra de cultiver un climat de méfiance tout à fait délectable lors de vos repas de famille !
Pour conclure ce test de Hidden Agenda, je dirais que le jeu ne s’avère pas particulièrement intéressant en solo. Les personnages sont classiques, les choix transparents et le gameplay, qui utilise des smartphones ou des tablettes à la place des manettes PS4 classiques, parfois délicat à prendre en main. En revanche, lors des parties à plusieurs, Hidden Agenda peut se transformer en loup-garou vidéoludique sympathique qui ravira les grands. Mais un peu moins les petits…
Les plus et les moins ✔︎ Un gameplay original en multi ! ✘ Un gameplay pas folichon en solo...La note de la rédaction
✔︎ Une belle ambiance.
✘ Des personnages un peu stéréotypés.
11 Responses
Bon test comme souvent.
Les personnages stéréotypés ne m’ont pas dérangés, cela fait limite partie intégrante du genre qu’ils voulaient aborder (comme pour les clichés dans Until Dawn). Mais c’est vraiment le fait de devoir remplacer la manette par le portable qui m’a fait chier perso.
Merci 🙂
Oui, je me rends bien compte que le genre du polar possède ses codes et ses personnages types, un peu à la manière du slasher. Mais du coup, je trouve que cela rendait les choix parfois trop lisibles. Sinon, l’histoire n’était pas totalement à jeter non plus.
En solo, la manette m’a vraiment posé problème aussi !
Mais de rien 😉
C’est vrai que les choix ne font pas réfléchir bien longtemps au final, et l’aventure étant courte, on retente très rapidement de toute façon pour voir les choix suivants. L’histoire est classique, très inspirée des grands polars, mais sympathique oui.
Je ne l’ai pas testé en multi, je sais qu’il y a bien de défis et tout, du coup ça change pas mal le gameplay, mais je sais pas, me faire des défis entre potes sur une intrigue de polar sombre, ça semble un peu hors propos !
C’est vrai que c’est assez louche de proposer des défis sur fond de polar, mais je trouve l’idée d’un « loup-garou » vidéoludique assez intéressant, personnellement.
Joyeux Noël !
Super test, avec un humour comme tu les aimes mon cher P-Y (en fait je commence de plus en plus à me dire que tu ferais un excellent père fouettard ah ah, pauvres enfants !!!). Après le test d’Eric sur Knowledge is Power je me dis que la diversité du programme PlayLink est intéressante : des jeux familiaux, d’autres plus sérieux, d’autres très sinistres comme Hidden Agenda. C’est sûrement pas une gamme qui va révolutionner le jeu vidéo mais bon, elle peut vraiment le rendre plus « social » quelque part. Moi j’adhère.
Père fouettard, un métier d’avenir 😀
C’est vrai que le côté social manque un peu de nos jours !
Ce n’est pas inintéressant le concept de la PlayLink. L’idée de réunir des personnes dans un même lieu, à la place d’être tout seul derrière son écran ou encore pire les gens qui sont rivés le nez sur leur téléphone portable en permanence, ça leur permet de décrocher de leur messagerie de chiote. Le jeu que tu nous présentes est une bonne idée même si tout n’est pas optimal. Pour une fois c’est une chose qui va dans le bon sens. Faut voir au fur et à mesure du temps le catalogue et peut-être quelqu’un qui va pondre un jeu original. Tout ça fait vite penser au Mario partie sur wii avec les wiimotes. Bonne fêtes de fin d’année P-Y et à ta mel aussi, on se comprend ce n’est pas une nouvelle marque de champoing, de toute façon qu’est-ce que tu en ferais ^^
C’est vrai qu’on pourrait faire pas mal de party games assez sympas sur ps4 du coup, les smartphones et les tablettes offrent pas mal de possibilités de gameplay.
Bonnes fêtes de notre part à toi aussi Steph 😀
Cette vanne sur le shampoing xD !
Marci bien ^^
Playlink a une qualité : faire à nouveau jouer les gens à plusieurs devant une console et c’est pour moi tout à fait louable. En revanche le jeu je suis vraiment pas sur d’accrocher…
Faut voir, l’expérience à plusieurs est tout à fait différente du jeu en solo, ce n’est plus du tout la même perspective. Peut-être que tu aimerais le multi, mais pas le solo, c’est tout à fait possible avec Hidden Agenda.