Winter is coming, et Eric l’a bien compris. Il sait que j’habite sous les toits, dans un appart chaud en été et froid en hiver. Aussi a-t-il décidé de faire un geste, de m’aider dans mon combat contre la froide morsure de l’hiver en me proposant de tester un jeu VR, histoire que je réchauffe mon salon grâce à de ridicules gesticulations, ridicules, certes, mais qui allaient me permettre d’économiser du chauffage. Cela s’annonçait bien, il était question d’un Robo Recall-like développé par Repulse, du bon en perspective. Cependant, nous n’avions pas envisagé une terrible possibilité : que cette preview de Experiment Gone Rogue, jeu paru en early access le 21 novembre, pourrait être parfaitement fidèle au jeu de mot dans le titre du jeu (gone wrong)… En effet, l’expérience a foiré…
https://www.youtube.com/watch?v=3L7pmGofAIY
Experiment Gone Rogue : l’histoire sans début
Experiment Gone Rogue est un jeu VR dont l’intrigue raconte… une histoire qui dans le synopsis du jeu semble particulièrement intéressante, mais qui est tellement mal amenée qu’on a pas envie de s’y intéresser une fois dans le jeu (il faut la découvrir en interagissant avec des bornes bizarres). Ici, le joueur incarne un super soldat créé par la race alien, les Cirinians, lors d’expérimentations qu’ils conduisaient sur les humains. Le scénario se prend alors en pleine face une facilité narrative qui passait par là par hasard et n’avait rien demandé : la création des Cirinians se retourne contre eux (le joueur) ! On progresse alors dans des environnements désespérément vides ponctués d’éléments de décors aléatoirement placés pour simuler un paysage complexe, et on se fait agresser par des soldats armés de matraques souffrant d’une grave déficience mentale (ils vous foncent dessus comme des idiots), par des soldats lourdement armés (aussi stupides que les précédents : se mettre à couvert, c’est pour les lopettes…) et par des vaisseaux volants dont les patterns de déplacement sortent tout droit d’un mauvais jeu Atari.
Dans un jeu VR de type Robo Recall, l’un des points les plus importants pour que le jeu soit fun, c’est que les ennemis donnent un feedback clair lorsqu’ils sont touchés par l’un de nos tirs ou de nos coups. Ici, rien de tout cela. Il semblerait que les soldats soient surentrainés et aptes à encaisser n’importe quel tir de pistolet sans broncher. Ainsi, on se retrouve à marteler la touche de tir jusqu’à ce qu’ils tombent ou qu’ils perdent leur tête (au sens propre). Ceux-ci sont d’ailleurs tellement résistants que mes avant-bras ont inventé une nouvelle maladie : la tendinite sa mère…
Un bad move ?
Pour ne rien arranger, la plupart des mécaniques de jeu sont totalement à la ramasse. Les affrontements sont entrecoupés de phases étranges, qui donnent l’impression que les développeurs veulent nous donner le vertige, sans jamais y parvenir. En effet, il vous faudra passer par-dessus des « précipices » en vous accrochant à des tuyaux ou des échelles. Cependant, encore une fois, ces phases sont loin d’être convaincantes : les zones de grip (zones accrochables) sont mal délimitées, du coup, le joueur peut tout simplement s’accrocher à du vide. S’agissant là de phases bien spécifiques et dont le grip est la mécanique principale, ce défaut ruine tout simplement l’expérience.
Dans la plupart des jeux VR, pour se déplacer dans les niveaux, il est nécessaire de recourir à un système de téléportation, afin que le joueur n’ait pas le mal des transports en voyant son personnage bouger alors qu’il reste lui-même sur place. Cependant, le risque est grand de « molassonner » le gameplay si la téléportation n’est pas assez rapide. Naturellement, ici, c’est beaucoup trop lent, alors que la téléportation est trop fréquemment nécessaire. Esquiver un boss, par exemple, rend la téléportation indispensable. Du coup, étant donné qu’elle est mal fichue, elle ne permet pas de profiter de l’affrontement et en casse complètement le dynamisme.
Ambiance musicale expérimentale gone wrong
Côté ambiance musicale, on part sur une bande-son particulièrement épurée, comprenez une musique dépourvue de toute note. C’est donc dans une ambiance de cimetière où ne sont enterrées que des belles-mères casse-pieds que vous jouerez. Les bruitages ne sont pas mieux lotis… En somme, je trouvais mes cours de biostatistiques durant mon année de BAC1 en médecine vétérinaire bien plus exaltants que cette preview de Experiment Gone Rogue.
Comment expliquer ces manquements ? Eh bien, c’est simple : le jeu est en early access, il n’est donc pas terminé. Il reste encore énormément de travail avant que ce jeu ne soit plaisant à jouer. Est-ce une bonne idée de proposer ce jeu en l’état pour un early access ? Pas sûr. En effet, un early access se justifie et devient rentable lorsque le jeu a déjà des features intéressantes à proposer, pas quand la phase d’alpha testing n’a même pas encore commencé…
NON, JUSTE… NON.
Malgré son statut d’early access, ce jeu ne vaut pas le coup. Ses nombreuses faiblesses, tant du point de vue des graphismes, de la bande-son ou des mécaniques de jeu le rendent simplement sans saveur. Il faudra donc encore patienter avant de pouvoir jouer à un digne descendant de Robo Recall. Merci néanmoins au studio Repulse d’avoir fait confiance à JSUG. Bonne chance !
5 Responses
C’est donc un Too Early Access…
Le cache misère c’est quand même la base, mais bon je veux bien voir les chiffres de vente de l’extension VR de Dead or Alive Xtreme 3 pour voir si commercialement ça ne se justifie pas !
« Too Early Access », combien pour te racheter les droits sur cette appellation ?! xD
C’est cadeau mais je trouve la formule particulièrement vraie pour certains titres, notamment sur PC !
On précipite les sorties pour avoir du feedback mais des fois c’est catastrophique.
C’est super sympa de penser à toi, après God of War il a décidé de te mettre à la diète ! ^^
Quand je lisais ta description, j’avais l’impression de retrouver bulletstorm avec des ennemis qui te foncent dessus, jeu que j’avais fait mais qui est sympa à refaire, même avec toutes ses faiblesses, le jeu est encore marrant à parcourir. Quelle drôle d’idée d’avoir mis des stripteaseuses, essayer de faire une espèce de Duke Nukem en VR…. Peut-être qu’ils ont besoin d’un retour des joueurs pour leur mettre leur nez sur ce qui ne tourne pas rond, mais bon comme c’est le tout, ça risque d’être mission impossible. Après il faut tenter, manque de savoir faire, et ou de compétence dans ce domaine-là. C’est fou comme Robo recall est déjà devenu une référence..En tant que joueur j’aimerais plus avoir un Zelda VR ou un jeu d’horreur, l’ambiance serait automatiquement au rdv, ouvrir des portes, ou être sceller sur une chaise et tu dois réussir à ouvrir les cadenas qui t’enchaine et tu entends au loin quelqu’un qui se rapproche et tu sais pertinemment que tout va partir très mal lorsque vous serez nez à nez. ^^ C’est un peu la même chose quand votre patron vous appelles dans son bureau
Il s’agit de leur premier projet VR, donc je pense qu’ils vont écouter les retours des joueurs, oui !
Un Zelda Vr, ce serait juste incroyable !