C’est l’heure d’une nouvelle chronique télévisée ! Le 15 janvier, je participais à nouveau au Rendez-vous Gaming de la RTS, cette fois-ci avec Amandine. Comme d’habitude, l’objectif est de présenter deux jeux (de préférence indépendants parce qu’on est des personnes de goût) parus récemment, le tout en quelques minutes, et je profite donc éhontément de cette tribune pour déballer tout ce que je n’ai pas le temps de dire à l’antenne. On a choisi deux titres de décembre, NAIAD et Symphonia, et j’espère qu’ils vont titiller ta curiosité !
NAIAD
Voilà un jeu qui a traîné longtemps dans ma liste de souhaits avant d’enfin sortir le 10 décembre 2024. Et pour cause, il s’agit du travail d’un seul homme, Elwin Gorman ! Tu me connais, c’est une information qui me donne immédiatement envie de tester un jeu, sachant que beaucoup de ces projets solo ont été des coups de coeur (je pense par exemple à Tunic, In Stars and Time ou Supraland, entre autres pépites). Dans NAIAD, on se balade le long d’un cours d’eau, on tente de vivre en harmonie avec la nature, et on essaie de réparer les dégâts causés par la pollution et l’industrialisation…
Esthétiquement, c’est bien simple, c’est une claque. J’aime tout, de la douceur du trait au choix des couleurs en passant par l’harmonie des animations et des ambiances sonores. Tout dans NAIAD invite à la relaxation, à la détente et à l’exploration lente. On nous donne très peu d’informations au départ, ce qui peut inciter à suivre le ruisseau sans trop se poser de questions… Et soudain, on réalise que la grenouille nous suit, ou que la maman canard est en train de chercher ses petits. Progressivement, à tâtons, on comprend qu’on peut interagir avec cette faune et cette flore, et on se demande si on n’a pas oublié d’aider d’autres animaux plus tôt dans le jeu. On ouvre un menu, et on réalise qu’il y a une quantité de contenu à débloquer : des bouts de poèmes, des espèces à rencontrer, des musiques… Bref, l’air de rien et par touches mesurées, NAIAD nous dévoile toute l’étendue de son contenu. Un contenu riche, foisonnant, infiniment généreux, qui pourra satisfaire aussi bien les joueurs occasionnels que les mordus de collection.
Je trouve cette expérience de jeu vraiment bien dosée : il y a une vraie délicatesse dans la manière de nous montrer la voie et de nous inviter sans forcer. En tout cas, en ce qui me concerne, ça m’a poussée à la curiosité et j’ai dû me forcer un peu à passer tout droit dans certains chapitres pour terminer le jeu à temps pour ma chronique, parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il propose une durée de vie aussi importante ! En outre, le message écologique profite également d’un dosage très agréable : on comprend bien l’intention, sans pour autant se retrouver devant l’un de ces discours moralisateurs ou sensationnalistes très en vogue… Et surtout, on expérimente les dégâts de la pollution à travers le gameplay : dans les eaux souillées, on nage avec moins d’aisance, on doit écarter les déchets, on sent bien cette entrave à une nature qui jusqu’ici semblait si harmonieuse et idyllique. Bref, balade très réussie pour moi !
Symphonia
Changement total d’atmosphère : ne te laisse pas duper par son esthétique et ses dessins à la main, Symphonia est un jeu impitoyable qui va mettre tes nerfs à rude épreuve ! Le pitch est plutôt simple : il faut sauver Symphonia, en retrouvant ses musiciens et en ramenant la musique au coeur du royaume. Pour cela, tu contrôles Philemon et son violon : pas d’ennemis à abattre, juste un terrain difficilement praticable et plusieurs sauts différents pour t’aider à naviguer d’un tableau à l’autre. À la manière d’un Celeste, il va falloir faire preuve d’adresse et de patience : les points de sauvegarde sont nombreux, mais les défis sont coriaces !
Petite information en passant : Symphonia est né d’un projet étudiant à Paris, avant d’être retravaillé et d’aboutir à la version actuelle. Et c’est peut-être la première chose que j’ai envie de dire sur ce jeu : je n’aurais jamais pu m’en douter ! Si on commence par la direction artistique, je la trouve là aussi très réussie. J’ai adoré découvrir les différents décors, rencontrer les personnages inspirés d’instruments de musique et m’imprégner de cette musique omniprésente et composée pour le jeu. Musique qui a d’ailleurs été enregistrée par un orchestre symphonique, et ça s’entend !
J’ai aussi envie de souligner la qualité du gameplay : quand on prétend sortir un jeu difficile, il faut être irréprochable sur la maniabilité et la réactivité de son personnage. Et Philemon remplit bien son rôle, il court, saute, esquive et se balance avec beaucoup d’aisance entre les plate-formes mobiles et les piques acérées. Comme NAIAD, Symphonia propose en outre beaucoup de contenu additionnel pour les plus acharnés (dont je n’ai pas fait partie, je t’avoue), qui permettent notamment d’améliorer les compétences de Philemon en passant par certains niveaux bonus (cauchemardesques) ou en traquant des objets cachés dans le décor.
En termes de fusion entre univers musical et expérience de jeu, je dois tout de même dire que je m’attendais à une autre approche : ici, la musique est esthétique et thématique, mais elle n’a pas grande influence sur la progression de la partie. On aurait pu souhaiter des phases rythmiques ou des petites mélodies à reproduire, mais je n’en ai pas croisées. Par contre, l’orchestre nous accompagne en permanence (sous forme de nappe sonore assez décorrélée des mouvements du personnage, d’ailleurs, ce qui est inhabituel mais pas désagréable), et les niveaux se terminent par des mini-concerts, timides en animation mais généreux pour les oreilles. Je trouve ça vraiment chouette de nous proposer ces instants suspendus entre deux efforts, et de considérer la musique comme une récompense en soi. Globalement, le mélange entre musique symphonique et jeu vidéo « hardcore » fonctionne à merveille, et j’ai passé de très bons moments à rager !
En bref, deux initiatives ambitieuses et deux jeux franchement réussis, chacun dans son style. Que tu sois d’humeur à te balader au hasard du courant ou à déployer toute ta dextérité sur fond de violoncelle, j’espère que tu trouveras ton bonheur dans cette sélection, qui prouve une fois encore que le catalogue indépendant regorge de surprises ! De mon côté, je ferai un nouveau passage télévisé fin février, et je reviendrai comme d’habitude te présenter les jeux plus longuement ici. Alors, te laisseras-tu tenter ?
5 réponses
Je prendrai bien Naiad, c’est joli, les couleurs, l’eau, ça donne envie.
C’est lui qui a fait tous ces jeux cités, il est vraiment très performant.J’aime beaucoup ce qu’il fait.
Très jolie tenue que tu portes à la tv, une vraie fille, parce que jeans/basket….à un moment donné faut arrêter.
Je te verrai bien à la place de la journaliste.
Coline présidente, Coline mdrrr ^^
Pas besoin de te le dire, tu décris toujours aussi bien les jeux, tu arrives à donner envie d’y jouer ou pas.
Hello Stéphane ! Ah non attention, ce n’est pas ce développeur qui a fait les autres jeux solo dont je parle, c’était pour donner d’autres exemples de projets solo qui m’ont plu 🙂
Haha merci pour le compliment ! J’espère que tu aimeras Naiad 🙂
ah oui d’accord, y a des virgules, ce sont des personnes solos qui ont fait ces jeux-là mais pas la même personne.
Coucou Coline ! Naiad me plait beaucoup moi aussi ! Je vois qu’il est dispo sur consoles c’est génial !
Symphonia comment le situerais-tu par rapport à Nerobi en termes de difficulté (oui ta preview de Nerobi m’a marqué) ?
Yes, j’espère que tu aimeras !! 🙂 Je situerais Symphonia quand même un poil plus accessible que Nerobi, parce que la maniabilité du personnage est meilleure (et que Nerobi repose en partie sur de la mémoire, ce qui rajoute une couche de difficulté/frustration je trouve). Tu me diras si tu testes !