Après un opus magistral sur PS3, le studio Level-5 a décidé de remettre le couvert avec Ni No Kuni II : l’avènement d’un nouveau royaume. Le titre sur PS3 avait su séduire grâce à son univers enchanteur et coloré signé Studio Ghibli, ce studio d’animation qui a le chiche pour nous pondre œuvre d’art sur œuvre d’art du style Le voyage de Chihiro et bien d’autres. Avec une patte inspirée de Ghibli, Ni No Kuni II compte également nous en mettre plein les mirettes, et plein les manettes. Voici donc mon test de Ni No Kuni II sur PS4. Un grand merci à Bandai Namco pour la confiance qu’il nous accorde !
Ni No Kuni II : le soulèvement de l’action
Avis aux fans de l’opus paru sur PS3, Ni No Kuni II opère un virage à 180°. Après un titre où la contemplation et la découverte lyrique régnaient en maitre, où le joueur n’avait qu’une envie, c’était de découvrir chaque parcelle de ce monde enchanteur, le studio Level-5 nous offre maintenant un titre davantage orienté action. Le jeu commence par une cinématique dans laquelle nous suivons une ribambelle de voitures qui se dirigent vers une ville aux allures contemporaines. Dans l’une d’elles, nous voyons un homme plutôt vieux, Roland, qui, au vu de son accoutrement semblant coûter six mois de loyer, doit être quelqu’un d’important. Et ensuite PCHIIIIIIiiiiiiiii, BOUM, BARDAF et FIRDOUF ! Un missile file au-dessus des voitures et vient faire exploser la ville entière. Quelle meilleure manière de commencer une séquence qu’avec une bombe H ?
Étant donné qu’il est prouvé scientifiquement que les missiles nucléaires sont néfastes pour la santé et les costumes trop chers, notre homme n’est pas en grande forme. D’un coup, il disparait et se retrouve téléporté dans la chambre royale d’un jeune garçon, Evan, roi en devenir du royaume de Carabas, le tout dans un autre monde. Celui-ci s’empare prestement d’un couteau à beurre afin d’augmenter son taux de menace face à l’intrus. Face au terrible coutelas qui lui fait face, Roland se bat royalement les reins de sa royale altesse et essaie de comprendre ce qui lui arrive. Soudain, des bruits sourds se font entendre et Roland propose à Evan d’aller voir. Le roitelet se dirige alors vers l’un de ses soldats histoire de s’enquérir de la situation. Le soldat, visiblement formé par un stagiaire, se prépare à décocher un bon coup d’épée dans les molaires d’Evan (son roi, je le rappelle) quand soudain PAN PAN, HEUUURRGH ; Roland lui colle deux balles de 9mm dans la tronche. Il s’approche alors du cadavre du soldat, lui crache dessus et lui lance un « BAAMM, KESKIYA ? KESTU VA FÉR HEIN ? SALÔ D’TES MORTS ».
Bon, je l’avoue, j’ai un peu brodé. Par contre, Roland descend réellement le soldat à coups de 9mm, ce qui tranche quelque peu avec ce que l’on avait pris l’habitude de voir dans Ni No Kuni. Il s’empare ensuite de son épée, et tue un nombre impressionnant de gardes en virevoltant tel un canari sous acide. Il s’agit en fait d’un coup d’État visant à destituer, ou plutôt à dézinguer Evan afin d’assoir Ratoléon sur le trône. Le malheureux prince va alors s’enfuir et fonder un nouveau royaume avec l’aide de Roland et d’une flopée d’autres personnages. L’histoire de Ni No Kuni II nous pousse ensuite à explorer un monde vaste, mais se révèle d’une naïveté un poil trop marquée de temps à autre… Par exemple, après avoir bien foutu le bordel dans les affaires du roi du royaume d’à côté, Evan parvient à lui faire signer un traité juste en lui faisant remarquer que sa manière de régner n’était pas terrible. Je caricature un peu, mais c’est l’idée.
Un gameplay patchworkesque
Ni No Kuni II surprend à bien des égards. Premièrement, les combats sont tout à fait différents de l’opus sur PS3. Ici, pas question de donner des ordres à notre équipe et d’attendre de voir ce qu’il se passe. Non, ici, on frappe, on coupe, on tranche et on annihile nous-mêmes les ennemis qui nous font face. Il est possible de porter des attaques faibles, des attaques fortes, de parer, d’esquiver et de lancer des sorts. Chaque personnage dispose de trois armes dans une sorte de râtelier magique et qui se chargent petit à petit. Une fois la jauge d’une arme chargée, il est possible de lancer l’un des sorts qui sont à notre disposition et qui sont renforcés lorsque ladite jauge est pleine. Bref, plusieurs choses nécessitent notre attention pendant les combats.
J-RPG classique
Ces affrontements permettent d’engranger de l’expérience et de gagner des points à dépenser dans ce que le jeu appelle un égaliseur. À la manière d’un égaliseur de musique, le joueur doit équilibrer ses forces et ses faiblesses dans cette sorte d’arbre des talents. C’est un système intelligent qui nous demande d’y revenir constamment en fonction des ennemis que l’on doit affronter. On peut par exemple être fort face aux ennemis visqueux, mais faible lorsque l’on combat des ennemis blindés. Tout est affaire d’équilibre.
Durant ces combats, vous recevez également l’aide de petites créatures appelées « Mousses ». Il s’agit de petits esprits que vous devez choisir dans votre équipe et qui vous aident. Ils peuvent vous soigner, vous mettre des buffs ou encore faire des dégâts à vos ennemis. En outre, de temps à autre, un cercle apparait au sol et vous demande d’y entrer et d’appuyer sur la touche afin de déclencher l’attaque spéciale des esprits. Ces mousses devront être entrainés et gagner de l’expérience grâce à différents objets.
Jeu de stratégie/combat d’armées
Dans Ni No Kuni II, les combats classiques ne sont pas les seuls qui doivent être livrés. En effet, en tant que monarque de votre nouveau royaume, vous disposez d’une armée constituée de plusieurs escadrons. Chaque escadron est composé de soldats du même type : épéistes/lanciers/soldats équipés de masses. Les épéistes sont forts contre les soldats avec des masses, qui eux sont forts contre les lanciers, qui sont forts contre les épéistes ; un triangle de forces et de faiblesses, en somme. Durant les batailles, vos escadrons vous flanquent et peuvent tourner autour de vous, ce qui vous permet de profiter des faiblesses de l’armée qui vous fait face. Ce mode de jeu n’est pas particulièrement compliqué et n’est pas aussi stratégique que l’on pourrait l’espérer. Cependant, il permet d’apporter un vent de fraicheur sur un gameplay qui, étant donné que les RPG sont souvent des jeux de farming, peut parfois être rébarbatif.
Jeu de gestion
Ni No Kuni II met également le joueur dans la peau d’un véritable roi. En effet, il faut gérer son nouveau royaume en développant sa ville. Pour ce faire, le joueur doit recruter des citoyens partout dans le monde afin de profiter de leurs compétences. Par exemple, certains sont particulièrement doués de leurs mains et feront des forgerons hors pair, là où d’autres sont de meilleurs chasseurs, pêcheurs, etc. Au fur et à mesure que l’on recrute des citoyens, les bénéfices de la ville augmentent. Ainsi, il est possible d’investir dans de nouveaux bâtiments et d’augmenter le niveau des bâtiments existants. Au fur et à mesure de la partie, la ville grandit et devient de plus en plus belle. Bref, voir son petit patelin en bois aggloméré se développer en une forteresse imprenable est particulièrement grisant. Pour recruter des citoyens, le joueur doit souvent accomplir des quêtes. En effet, en tant que nouveau monarque, il est nécessaire de prouver votre valeur à vos citoyens en devenir. Ainsi, ils vous demandent parfois de leur procurer certains composants ou de tuer certains monstres, pour ensuite partir pour votre royaume, appelé Espérance. Les développeurs n’ont donc pas simplement juxtaposé différents gameplays, mais les ont imbriqués les uns dans les autres.
Cette imbrication se note également au niveau des différents bâtiments de votre ville. En effet, la forge, l’armurerie et d’autres bâtiments vous permettent de crafter des objets, l’école de magie vous permet d’apprendre de nouveaux sorts, le refuge des mousses vous permet de créer de nouveaux mousses, et ainsi de suite. En sommes, chaque phase de gameplay peut potentiellement vous apporter quelque chose pour une autre, ce qui fait de Ni No Kuni II un jeu complet, varié et cohérent.
Une absence remarquée
Cependant, il faut bien avouer qu’il manque un petit quelque chose qui faisait tout le sel de l’opus précédent. Là où le choix de mettre l’action au centre du gameplay apporte un dynamisme plus que bienvenu, le jeu manque singulièrement d’enchantement. Loin est le besoin irrépressible d’explorer le monde de Ni No Kuni pour sa beauté et l’enchantement que cela procure, de lire chaque livre, de parler à chaque PNJ. Malheureusement, le studio Ghibli ne fonctionne plus comme un studio d’animation à proprement parler et ne s’est pas investi dans Ni No Kuni II comme il l’avait fait dans le précédent titre, et cela se sent. Naturellement, l’inspiration est toujours là, le jeu est tout de même assez beau, mais ce n’est pas pareil… J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer Ni No Kuni II pour son gameplay, mais j’ai été quelque peu déçu de ne pas m’émouvoir devant la beauté d’une ville ou de ne pas me retrouver ébahi face à de magnifiques décors comme sur PS3. En somme, il s’agit d’avantage d’une nostalgie envers le titre sur PS3 qu’un réel défaut du présent jeu.
Ni No Kuni II : l’avènement d’un nouveau royaume est un J-RPG particulièrement varié et doté de graphismes ghibliesques assez sympathiques. La variété du gameplay parvient à rattraper certains points faibles comme la naïveté de certains moments de l’histoire ou la répétitivité de certaines musiques. Cependant, bien que le virage à 180° opéré par le studio Level-5 permette de renouveler la licence, il pourrait décevoir les aficionados de la contemplative attitude, surtout au vu de l’absence du concours du studio Ghibli. En bref, Ni No Kuni II ne plaira sûrement pas à tout le monde mais constitue tout de même une valeur sûre pour tous les amoureux de J-RPG. Les plus et les moins ✔︎ Un univers ghibliesque ! ✘ Un 9mm ?!La note de la rédaction
✔︎ Un retour dans le monde de Ni No Kuni !
✔︎ Un gameplay varié.
✔︎ De l'action, beaucoup d'action !
✔︎ Un 9mm !
✘ Des boucles musicales parfois répétitives...
✘ De l'action qui remplace l'enchantement de l'opus précédent...
✘ Pas de studio Ghibli...
9 Responses
Merci pour ce test. Et ton humour fort zympatischeu !
J’attendais un test de JSUG sur ce jeu car je n’ai pas fait l’opus sur PS3. Je ne sais pas si j’y jouerai peut être dans quelques temps quand il aura baisser de prix, le côté « action » + « gestion » est attirant et surtout la direction artistique me plait.
Combien de temps faut-il compter pour faire le jeu ? Tu préfères quel opus ? la PS3 ou PS4 ?
Merci pour ton commentaire 🙂
Pour la durée de vie, tout dépend de ta manière de jouer. Si tu passes beaucoup de temps à farmer, à explorer et à remplir les quêtes annexes, compte une bonne quarantaine d’heures, en sachant qu’il en faudra plus pour terminer le jeu de fond en comble.
Sinon, je ne sais pas vraiment lequel je préfère. Le premier était vraiment magique, je passais des heures rien qu’à tout lire et tout découvrir. Mais son système de combat était un peu embêtant. Ici, la découverte n’occupe pas du tout la même place et l’histoire est trop naïve à mon gout, mais j’adhère totalement au mix de gameplays. Je pense qu’ils méritent tous les deux d’être découverts.
Je me répète mais, après tout, pourquoi pas : tes tests sont toujours un régal à lire.
Merci pour le compliment, ça me fait plaisir !
Quel test encore une fois ! Comme le dit Gilles c’est quelque chose quand tu écris. Je me marre à chaque fois en te lisant et même si le jeu m’attire pas forcément je sais que je vais passer un bon moment à tes côtés. Concernant Ni No Kuni comme toi j’ai adoré l’aspect contemplatif du premier opus du coup chui un peu étonné par ce retournement de situation… Mais 8/10 ça reste une super note. Sinon bien joué les gars, le test avant la date de sortie du jeu ça montre que vous pesez dans le game 😉
Merci pour ton commentaire !
Pour le retournement de situation, je pense que c’est vraiment dû à la plus ou moins absence du studio Ghibli. Mais le II est bon aussi, d’ailleurs, je continue d’y jouer, je me demande si je ne vais pas essayer de le platiner.
Je me demandais si Ni No Kuni valait la peine, c’était déjà sur Ps3, je pensais qu’il était sur Ps4, le temps ça passe vite. Je voyais de loin qu’il me paraissait être un bel animé jouable je vais dire. Je sais que l’univers m’aurait plu, n’étant pas fan des Rpg, je ne l’ai pas pris et j’avais peur aussi que ce soit un jeu où l’on combat au tour par tour. Du coup le 2ème change la donne en se donnant plus action, mais ce sont des combats qui se déroulent comment? Tu l’as peut-être mentionné que je n’ai pas fait attention parce que j’ai lu une partie de ton test au matin et j’ai lu la suite seulement en soirée. Je vois que le côté enchanteur et magique du 1er à disparu pour laisser place à beaucoup d’action mais comme j’aime justement l’action.
Et Horizon zero down que je fais actuellement est un Rpg, braqué action aussi. Quand je vois le temps que j’ai mis pour être à 70% 55 heures et je n’ai pas fini Mdr. Oh mais tu vas me lâcher le pied, foutu oiseau tempête. Un ptit ver de terre, allez hop vas chercher. A la niche ,cou couche panier mdr
Bon test, rempli d’humour à la P-Y ; )
Content que le test t’ait plus !
Pour les combats, ce sont des affrontements un peu comme dans la série des Tale of. En gros, tu t’approches d’un monstre, le combat se lance et tu contrôles ton personnage sur le « champ de bataille ». Ensuite, c’est du classique : attaque légère, lourde, esquive, etc.
J’ai adoré joué à Horizon Zero Dawn ! C’est vrai que les oiseaux tempête m’ont aussi mis des bâtons dans les roues !
Ah oui ok je vois le principe, j’avais fait un jeu indépendant de ce genre-là. Le titre ne me revient plus en tête pourtant il était génial, il faut que je sois devant ma console pour savoir le redire.mdr ^^
Si tu veux finir le jeu à 100% il est costaud horizon, les bestioles du Dlc, sont féroces, c’est. encore pire. Je suis bien parti pour faire 80 heures.^^. J’ai vu Knack 2 en promo comme j’ai bien aimé le 1, qu’on a pu y jouer avec le Ps+. Dire que des personnes disaient qu’il ne valait même pas la peine d’être téléchargé « Knack ». Quelle drôle d’idée, il est long, redondant sur la longueur c’est vrai, un manque d’humour dans l’histoire, mais j’ai tout de même bien aimé l’ensemble, et en plus pour un jeu de 2013, donc 5 ans après, je trouve qu’il était beau, ce n’était pas laid visuellement. Après c’est vrai que Knack était fait pour être une icône de la Ps4, il est un peu trop faible pour cela. C’est peut-être le personnage que les gens n’adhèrent pas, quand il est petit il est mimi, grand un peu moins mais il est costaud. Si le premier m’a plu le 2 aussi aux vues de ton test à ce moment-là. Je suis doublement rassuré. J’ai Prey aussi à 15euros ,je n’ai pas encore su y jouer mais je serai curieux de m’y mettre. J’avais téléchargé la démo, et le jeu m’a intrigué.