Test d’Agatha Christie : Mort sur le Nil sur PS5, Poirot en eaux agitées

Notre test d’Agatha Christie : Mort sur le Nil ! Deux enquêteurs, des choix décisifs, des secrets sous le soleil, et des crimes...

Je l’avoue : j’attendais l’opportunité de réaliser ce test d’Agatha Christie : Mort sur le Nil sur PS5 comme on guette le pont du Karnak à la tombée du jour. Rappelez-vous, Le Crime de l’Orient-Express m’avait laissé un très bon souvenir : une révérence élégante à l’autrice britannique, sans oublier cette patte visuelle déjà si singulière. Deux ans plus tard, j’ai eu le bonheur de retrouver le charmant Poirot à bord d’un bateau de croisière. La destination : l’Égypte, pardi ! Le programme officiel : des vacances au soleil. Le programme officieux : un cadavre, des mensonges, des moustaches dorées… et un détective belge qui n’a jamais véritablement droit au repos ! Bonne nouvelle, Mort sur le Nil reprend la formule, la retend comme une voile au vent du désert, et tente (souvent avec une certaine réussite) d’enrichir chaque étape du voyage. Bref, voyons tout cela de plus près dans ce nouvel article dont la publication a été rendue possible grâce à la confiance de notre partenaire Microids.

Deux trajectoires qui se frôlent… puis s’entrechoquent !

Dès les premières minutes, mon test d’Agatha Christie : Mort sur le Nil confirme un choix narratif que j’adore : deux personnages jouables dont les trajectoires se frôlent… avant de s’embraser. Bien évidemment, on incarne toujours Hercule Poirot, mais aussi Jane Royce, une Londonienne au flair sûr, dont la route reconfigure les enjeux au fil de l’aventure. Déjà tentée dans Le Crime de l’Orient-Express, l’alternance gagne ici en densité : Microids Lyon a réellement fait de cette dernière un moteur dramatique à part entière, et l’arrivée d’une seconde enquêtrice offre au studio le prétexte idéal pour revisiter le roman avec plus de liberté et de créativité. Les deux fils narratifs s’entrelacent d’ailleurs avec justesse, ce qui ajoute du relief, de la substance et une certaine originalité à l’histoire. Pour terminer, la présence de Jane Royce incite le joueur à voyager : outre l’Égypte, l’acolyte de Poirot nous fait nous balader à Majorque, dans les Baléares, et dans le quartier du Bronx, à New York.

Les choix et leurs conséquences dans le jeu vidéo Agatha Christie : Mort sur le Nil
Vos décisions façonnent le dénouement : plusieurs fins sont possibles dans Mort sur le Nil.

Autrement, vous le savez sûrement déjà : j’aime quand une série assume ses partis pris. Mais il y a un point qui m’a titillé dans Mort sur le Nil : l’âge de Poirot… Dans Le Crime de l’Orient-Express version Microids, l’intrigue était transposée à notre époque ; ici, on nous replonge dans les années 1970. Et pourtant, esthétiquement, le détective ne paraît pas plus jeune… C’est un détail, certes, mais dans une expérience qui cultive la cohérence et le fétichisme de l’époque, on aurait aimé un effort pour marquer ce décalage temporel, non ? Tiens, et puisqu’on y est, restons dans les 70’s : parlons de la direction artistique du jeu.

Test d’Agatha Christie : Mort sur le Nil, soleil au zénith

Eh oui, il faut bien parler de la direction artistique, parce que c’est l’une des marques de fabrique de la série. Qu’on aime ou pas ce character design qui flirte avec la caricature — en ce sens, la moustache de Poirot est un véritable étendard —, il est impossible de nier le soin apporté aux décors. Les diaporamas qui ponctuent l’aventure ont un charme rétro qui colle parfaitement au cadre années 1970 : la musique, les tissus, la déco, tout respire cette époque sans tomber dans la carte postale désuète. À l’extérieur, tout est souvent somptueux : ponts baignés de lumière, rives du Nil qui défilent, poussière dorée du désert. En intérieur, en revanche, la gestion des lumières manque parfois de nuance. J’ai en effet trouvé que certaines scènes paraissent plus « plates » que d’autres, comme si l’éclairage n’avait pas été peaufiné au même niveau. Mais il existe des exceptions, comme le chapitre qui se déroule dans le temple d’Abou Simbel, lequel m’a bluffé par ses jolis contrastes.

Le temple d'Abou Simbel dans Agatha Christie : Mort sur le Nil (PS5)
Le temple d’Abou Simbel est tout simplement resplendissant !

Autrement, Microids Lyon fait toujours parler les petits plaisirs en premier, et a l’art d’amadouer notre côté collectionneur. Dans cet opus, tout comme dans le précédent, on retrouve les moustaches dorées — un clin d’œil qui fait sourire à chaque découverte —, et l’équipe a même ajouté un nouveau type de collectibles, les vinyles, parfaits pour ancrer l’aventure dans l’ambiance 70’s du jeu. Partir à leur recherche est toujours bienvenu entre deux interrogatoires. Cela incite à fouiller la carte comme on flâne sur un ponton avec vue sur le Nil au crépuscule… D’ailleurs, les moustaches, et plus particulièrement les vinyles, sont toujours aussi difficiles à dénicher, car il s’imbriquent parfaitement dans le décor.

Gameplay : des cellules grises bien huilées… et un peu d’adrénaline !

Mon test d’Agatha Christie : Mort sur le Nil ne serait pas complet sans parler du gameplay. On retrouve ici le socle qui a déjà fait ses preuves (les interrogatoires, la collecte d’indices, les déductions, etc.), mais l’aventure gagne en relief grâce à des ajouts assez notables. En effet, la progression est mieux rythmée que dans Le Crime de l’Orient-Express grâce à de nouvelles mécaniques qui apportent leur lot de diversité à l’ensemble : des filatures, qui nécessitent de la discrétion mais aussi un bon timing pour ne pas perdre sa cible de vue, des écoutes de conversations de groupe, parfaites pour tendre un peu l’atmosphère, et des reconstitutions d’événements à partir de faits connus, lesquelles sont très gratifiantes quand tout s’emboîte. Et il y a même quelques petites courses-poursuites et QTE !

Test Agatha Christie : Mort sur le Nil (zoom sur les filatures)
Les filatures constituent l’une des très bonnes idées du jeu !

À noter qu’en plus d’avoir musclé le gameplay, le studio propose trois modes de difficulté, Histoire, Détective, et Herculéenne, pour satisfaire tout le monde. Personnellement, en Détective, il m’a fallu 25 heures pour terminer le jeu une première fois, et croyez-moi, mes petites cellules grises ont par moments grillé, sans que je ne sois toutefois tombé dans l’énervement. D’un point de vue strictement subjectif, cela est exactement l’équilibre que j’attends d’un polar tel que Mort sur le Nil reconverti en jeu vidéo. Ici, l’aide contextuelle est mesurée, ce qui laisse la place à la satisfaction personnelle quand on élucide un mystère.

Mort sur le Nil : des doublages soignés mais des animations figées

Côté son, VO et VF sont un réel plaisir, et la voix de Poirot a ce grain malicieux qui fait (toujours) toute la différence. Vraiment, le timbre, la diction, et la petite ironie qui danse au bout des syllabes… un régal ! Quant à la bande-son, celle-ci joue sa partition avec justesse, même si davantage de morceaux auraient été souhaitables pour éviter certains moments de silence un peu lourds. Reste que globalement, guitare, cuivres et saxophones s’invitent assez facilement, et finissent par nous rester en mémoire.

carte mentale Agatha Christie : Mort sur le Nil (PS5)
La bonne vieille carte mentale fait son retour, aux côtés de nouvelles mécaniques de déduction.

Là où le bât blesse encore, toutefois, c’est sur les animations : les postures sont figées, les transitions raides, les déplacements anguleux… Quand la narration monte d’un cran, ces rigidités cassent parfois l’élan. Rien de rédhibitoire, mais pour Microids Lyon, cela doit devenir un axe de travail prioritaire si l’ambition est de hisser la série un cran au-dessus !


En résumé, bien qu’il devienne urgent que le studio renforce l’expertise animation pour hisser la mise en scène au niveau de l’écriture, Agatha Christie : Mort sur le Nil réussit son pari : moderniser un classique sans renier son héritage, en proposant une aventure plus interactive et mieux rythmée que l’épisode de 2023. Les nouveaux lieux visités par le deuxième personnage jouable et certaines scènes additionnelles densifient l’intrigue sans la dénaturer. Quant au gameplay, de réels efforts semblent avoir été entrepris pour l’améliorer. En filigrane, le studio poursuit la ligne de l’opus précédent : donner un coup de neuf sans trahir, réinterpréter sans réécrire l’âme d’Agatha Christie. Je recommande chaudement ce jeu à tous les amoureux d’enquêtes à l’ancienne et de récits à tiroirs !

La note de la rédaction
  • Durée de vie - 8/10
    8/10
  • Gameplay - 8/10
    8/10
  • Graphismes - 8/10
    8/10
  • Scénario - 8/10
    8/10

Les plus et les moins

✔️ L'alternance Poirot/Royce qui densifie le récit.
✔️ Des choix à conséquences et des fin multiples !
✔️ Un gameplay d'enquête nettement enrichi !
✔️ Une direction artistique soignée et maîtrisée.
✔️ La voix de Poirot toujours aussi irrésistible !

✖️ Les animations de personnages toujours trop raides.
✖️ Le décalage d'âge du héros par rapport à la chronologie...

8.0/10

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Une réponse

  1. Merci Eric pour ce bon article bien motivant pour jouer aux deux jeux Agatha Christie, j’hésitais un peu, à vrai dire, je suis convaincue, je les mets dans ma liste.

    Bisouxxxx de MiJo

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